L’interview que vient de donner au site électronique tsa ce mardi soir le porte-parole d’Ansar dine, Sanda Ould Bouamama, moins de 48 heures après la visite de la secrétaire d’Etat américaine, n’a pas fini d’interpeller. L’organisation terroriste choisit le tempo politico-diplomatique le plus incisif pour se manifester de façon particulièrement belliqueuse mais surtout compromettante pour Alger. Sur le fond d’abord. Le discours, est on ne peut plus radical, aussi bien sur ses relations – assumées – avec Al Qaida que les objectifs d’un Etat théocratique auquel s’attelle Ansar dine. Même chose pour ce qui est du respect de la personne humaine : « Dieu n’a pas donné le choix aux êtres humains » (en matière de libre arbitre), larguant au passage une imprécation spéciale à François Hollande et un défi à l’ordre d’Obama.
Difficile après ce prêche de continuer à vendre l’idée d’une solution politique et pacifique. Comment dès lors appréhender la visite d’Etat que doit faire en décembre le président français, qui avait déclaré il y a moins d’un mois, qu’il ne saurait y avoir de dialogue avec Ansar dine ?
Mais cette sortie a immédiatement secoué les chancelleries en poste à Alger pour d’autres considérations. Pour les spécialistes qui suivent la crise malienne, la communication d’Ansar dine est largement contrôlée ou du moins inspirée par les Algériens. Or Sanda Ould Bouamama, qui se dit prêt à affronter l’intervention militaire, assure être compris par les Algériens « qui ont payé avec le sang d’un million et demi de martyrs » leurs droits. Il révèle que les contacts avec Alger n’ont même pas cessé 24 heures. Enfonçant le clou (et du coup le pouvoir algérien), il salue son allié du nord qui « a toujours une solution … qui a réglé des problèmes plus difficiles et compliqués que le nôtre ». Ne tarissant pas d’éloges envers l’Algérie, il dénonce ceux qui « ne voudraient pas la laisser jouer son rôle dans la région » !
Cette bourrasque n’est pas rattrapée par le seul passage sur lequel pourraient spéculer les Algériens et qui concerne l’hypothèse de l’arrêt des combats : « nous combattons ceux que notre religion nous ordonne de combattre et nous cesserons de combattre quand notre religion nous prescrit de le faire ». Cependant, dans cet entretien ciselé au mot près, l’ordonnateur de la religion n’est pas indiqué.
Que se passe-t-il au sommet du système ? Divergences entre les adversaires de toute idée d’intervention armée et ceux qui ont fini par s’y résoudre ? Couac des communicants à l’origine de la publication d’un entretien aussi explosif alors même que « les réacteurs de l’avion d’Hillary Clinton n’ont pas refroidi », pour reprendre l’expression d’un confrère italien ? Coup de poker destiné à faire comprendre qu’Alger n’entend pas se laisser remplacer par la CEDEAO au Sahel ? Provocation d’Ansar dine qui a échappé à ses tuteurs algériens et qui veut les embarrasser au moment où ils cautionnent l’intervention armée ?
Pour cet ancien militaire ébahi, « la probabilité que Sanda Ould Bouamama se soit exprimé maintenant et de cette manière sans l’aval ou du moins l’avis des relais algériens au Sahel est très faible. »
Ali Graïchi
***************.com
Difficile après ce prêche de continuer à vendre l’idée d’une solution politique et pacifique. Comment dès lors appréhender la visite d’Etat que doit faire en décembre le président français, qui avait déclaré il y a moins d’un mois, qu’il ne saurait y avoir de dialogue avec Ansar dine ?
Mais cette sortie a immédiatement secoué les chancelleries en poste à Alger pour d’autres considérations. Pour les spécialistes qui suivent la crise malienne, la communication d’Ansar dine est largement contrôlée ou du moins inspirée par les Algériens. Or Sanda Ould Bouamama, qui se dit prêt à affronter l’intervention militaire, assure être compris par les Algériens « qui ont payé avec le sang d’un million et demi de martyrs » leurs droits. Il révèle que les contacts avec Alger n’ont même pas cessé 24 heures. Enfonçant le clou (et du coup le pouvoir algérien), il salue son allié du nord qui « a toujours une solution … qui a réglé des problèmes plus difficiles et compliqués que le nôtre ». Ne tarissant pas d’éloges envers l’Algérie, il dénonce ceux qui « ne voudraient pas la laisser jouer son rôle dans la région » !
Cette bourrasque n’est pas rattrapée par le seul passage sur lequel pourraient spéculer les Algériens et qui concerne l’hypothèse de l’arrêt des combats : « nous combattons ceux que notre religion nous ordonne de combattre et nous cesserons de combattre quand notre religion nous prescrit de le faire ». Cependant, dans cet entretien ciselé au mot près, l’ordonnateur de la religion n’est pas indiqué.
Que se passe-t-il au sommet du système ? Divergences entre les adversaires de toute idée d’intervention armée et ceux qui ont fini par s’y résoudre ? Couac des communicants à l’origine de la publication d’un entretien aussi explosif alors même que « les réacteurs de l’avion d’Hillary Clinton n’ont pas refroidi », pour reprendre l’expression d’un confrère italien ? Coup de poker destiné à faire comprendre qu’Alger n’entend pas se laisser remplacer par la CEDEAO au Sahel ? Provocation d’Ansar dine qui a échappé à ses tuteurs algériens et qui veut les embarrasser au moment où ils cautionnent l’intervention armée ?
Pour cet ancien militaire ébahi, « la probabilité que Sanda Ould Bouamama se soit exprimé maintenant et de cette manière sans l’aval ou du moins l’avis des relais algériens au Sahel est très faible. »
Ali Graïchi
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