PASSEPORT
Ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres qui absorbent mon teint sur le passeport.
Ils exposaient ma blessure aux touristes collectionneurs de photos.
Ils ne m'ont pas reconnu.
Ne me laisse donc pas Ma paume sans soleil
Car les arbres
Me connaissent...
Toutes les chansons de la pluie me connaissent.
Ne me laisse pas pâle comme la lune.
Tous les oiseaux qui ont poursuivi
Ma paume à l'entrée de l'aéroport éloigné.
Tous les champs de blé.
Toutes les prisons.
Toutes les tombes blanches.
Toutes les frontières.
Toutes les mains qui s'agitèrent pour l'adieu.
Tous les yeux
M'accompagnaient, mais ils les ont retirés de mon passeport.
Peuvent-ils me dépouiller du nom, de l'appartenance dans une glèbe que j'ai élevée de mes propres mains ?
Job a rempli aujourd'hui le ciel de son cri : Ne faites pas encore de moi un exemple.
Messieurs, messieurs les Prophètes : Ne demandez pas leurs noms aux arbres.
Ne demandez pas aux vallées leur mère.
Le glaive de lumière se détache de mon front.
Et de mes mains jaillit l'eau du fleuve.
Chaque coeur des hommes est ma nationalité.
Aussi,
Je vous laisse mon passeport.
Paroles : Poème « Passeport » de Mahmoud Darwish chanté par Marcel Khalifa
مرسيل خليفة : جواز السفر
لم يعرفوني في الظلال التي
تمتصُّ لوني في جواز السفر
وكان جرحي عندهم معرضاً
لسائح يعشق جمع الصور
لم يعرفوني، آه... لا تتركي
كفي بلا شمسٍ،
لأن الشجر
يعرفني...
تعرفني كل أغاني المطر
لا تتركيني شاحباً كالقمر
كلُّ العصافير التي لاحقت
كفى على باب المطار البعيد
كل حقول القمح،
كل السجونِ،
كل القبور البيض
كل الحدودِ،
كل المناديل التي لوَحت،
كل العيونِ
كانت معي، لكنهم
قد أسقطوها من جواز السفر
عارٍ من الاسم، من الانتماء ؟
في تربة ربَّيتها باليدين؟
أيوب صاح اليوم ملء السماء
لا تجعلوني عبرة مرتين
يا سادتي! يا سادتي الأنبياء
لا تسألوا الأشجار عن اسمها
لا تسألوا الوديان عن أُمها
من جبهتي ينشق سيف الضياء
ومن يدي ينبع ماء النهر
كل قلوب الناس... جنسيتي
فلتسقطوا عني جواز السفر
Ils ne m'ont pas reconnu dans les ombres qui absorbent mon teint sur le passeport.
Ils exposaient ma blessure aux touristes collectionneurs de photos.
Ils ne m'ont pas reconnu.
Ne me laisse donc pas Ma paume sans soleil
Car les arbres
Me connaissent...
Toutes les chansons de la pluie me connaissent.
Ne me laisse pas pâle comme la lune.
Tous les oiseaux qui ont poursuivi
Ma paume à l'entrée de l'aéroport éloigné.
Tous les champs de blé.
Toutes les prisons.
Toutes les tombes blanches.
Toutes les frontières.
Toutes les mains qui s'agitèrent pour l'adieu.
Tous les yeux
M'accompagnaient, mais ils les ont retirés de mon passeport.
Peuvent-ils me dépouiller du nom, de l'appartenance dans une glèbe que j'ai élevée de mes propres mains ?
Job a rempli aujourd'hui le ciel de son cri : Ne faites pas encore de moi un exemple.
Messieurs, messieurs les Prophètes : Ne demandez pas leurs noms aux arbres.
Ne demandez pas aux vallées leur mère.
Le glaive de lumière se détache de mon front.
Et de mes mains jaillit l'eau du fleuve.
Chaque coeur des hommes est ma nationalité.
Aussi,
Je vous laisse mon passeport.
Paroles : Poème « Passeport » de Mahmoud Darwish chanté par Marcel Khalifa
مرسيل خليفة : جواز السفر
لم يعرفوني في الظلال التي
تمتصُّ لوني في جواز السفر
وكان جرحي عندهم معرضاً
لسائح يعشق جمع الصور
لم يعرفوني، آه... لا تتركي
كفي بلا شمسٍ،
لأن الشجر
يعرفني...
تعرفني كل أغاني المطر
لا تتركيني شاحباً كالقمر
كلُّ العصافير التي لاحقت
كفى على باب المطار البعيد
كل حقول القمح،
كل السجونِ،
كل القبور البيض
كل الحدودِ،
كل المناديل التي لوَحت،
كل العيونِ
كانت معي، لكنهم
قد أسقطوها من جواز السفر
عارٍ من الاسم، من الانتماء ؟
في تربة ربَّيتها باليدين؟
أيوب صاح اليوم ملء السماء
لا تجعلوني عبرة مرتين
يا سادتي! يا سادتي الأنبياء
لا تسألوا الأشجار عن اسمها
لا تسألوا الوديان عن أُمها
من جبهتي ينشق سيف الضياء
ومن يدي ينبع ماء النهر
كل قلوب الناس... جنسيتي
فلتسقطوا عني جواز السفر
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