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Crise en europe : la patate chaude du désendettement public

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  • Crise en europe : la patate chaude du désendettement public

    Présenté comme une solution miracle au désendettement, le renforcement de l'intégration européenne ne veut voir que les aspects purement régionaux d'une crise qui secoue en profondeur le système financier mondial. « La dette est trop grosse pour être digérée... »
    Les chemins du désendettement sont sinueux et ce n'est pas le récent sommet européen qui, une fois encore, le démentira. La bonne méthode pour résorber la dette n'est toujours pas trouvée, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, où la question va vite rejaillir. En dépit de désaccords désormais publics, les dirigeants allemands et français partagent la même stratégie de désendettement et ne divergent que sur son rythme et ses moyens, bien qu'elle continue de briller par son absence de résultats. Ce qui ne les empêche pas de la poursuivre en tentant de l'étayer. Elle bute sur deux obstacles : la récession qui en résulte et diminue les recettes fiscales, ainsi qu'une relance problématique qui ne les accroît pas. Dans les deux cas, le désendettement public en ressort compromis, sans compter son poids social qui s'alourdit, au fur et à mesure que de nouveaux efforts sont sans cesse exigés.
    On ne cherche qu'à gagner du temps pour éviter l'explosion de l'eurozone
    Expression de leur embarras devant cette impasse, les chefs d'État et de gouvernement se sont défaussés sur l'Eurogroupe, à charge pour celui-ci de boucler au plus vite les dossiers de la Grèce et de l'Espagne et de se préparer à rouvrir celui du Portugal. Dans ces trois pays, une grève générale se prépare symboliquement pour le même jour, le 14 novembre prochain. Une première.
    De nouvelles barrières ont entre-temps été levées afin de stabiliser une situation qui dérapait et éviter un défaut sur la dette publique. Un nouveau fonds de stabilité - le MES - est finalement opérationnel, mais il est faiblement doté si l'on considère les besoins espagnols et italiens potentiels ; un programme de la BCE vise à baisser les taux obligataires, mais sa mise en œuvre n'est pas encore effective et ses résultats sont à concrétiser. Tout cela devrait permettre de gagner du temps et d'éviter l'explosion de la zone euro, mais ne réglera toujours rien.
    Du côté du désendettement privé, ce n'est pas plus brillant. Les banques veulent repousser le calendrier du renforcement de leurs fonds propres et assouplir les normes de liquidité (en application de Bâle III) ; les plus concernées bataillent ferme contre les conclusions du rapport Liikanen de séparation des activités bancaires. En dépit des prêts massifs qui leur ont été accordés par la BCE, elles sont loin d'avoir toutes retrouvé leur équilibre. Le désaccord sur le périmètre de la future surveillance des banques par cette dernière et le compromis à venir sur sa savante articulation avec les régulateurs nationaux montrent par ailleurs les limites de l'exercice vu de Londres ou de Berlin.
    En toile de fond de la création de l'union bancaire - avec pour vocation de stabiliser cette fois-ci le désendettement du secteur financier privé - c'est toujours la même question qui fait débat : qui va payer? Les modalités de financement et de fonctionnement du fonds dit d'assurance des banques sont loin d'être adoptées - les banques n'y suffiront d'ailleurs pas, au vu du montant des cotisations évoqué - et le renflouement direct des banques par le MES est accepté sur son principe, mais refusé quand il s'agit d'en faire bénéficier des banques espagnoles ou irlandaises aux prises avec l'éclatement de bulles immobilières gigantesques.
    Présenté comme une solution miracle, le renforcement de l'intégration européenne - qui privilégie la discipline budgétaire et la correction des déséquilibres internes de compétitivité - ne veut voir que les aspects purement régionaux d'une crise qui continue de secouer en profondeur l'ensemble du système financier mondial. Erreur de diagnostic et de traitement. La dette est trop grosse pour être digérée, la patate chaude n'a pas fini de passer de mains en mains.
    la tribune fr
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