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De droite décomplexée à droite nauséabonde

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  • De droite décomplexée à droite nauséabonde

    Depuis que l’ère Sarkozy a libéré l’expression des nostalgiques de l’Algérie française, ils se croient tout permis pour gêner le rapprochement entre Alger et Paris.


    Le problème, aujourd’hui en France, c’est que les canaux de l’expression des «nostalgériques» de la colonie française, enlaidis de mille regrets faussement larmoyants, se multiplient. Dernier en date de ces canaux ouverts, le site bvoltaire.fr qui, après le bras d’honneur désobligeant pour le peuple algérien, commis un 1er Novembre, n’a pas hésité à publier en streamer de sa page d’accueil, l’appel suivant : «Opération bras d’honneur contre la repentance ! Filmez-vous en faisant un bras d’honneur contre la repentance et envoyez-nous votre vidéo en cliquant ici.» Penseurs et journalistes y exercent cette occupation funeste qui consiste à monter les Français les uns contre les autres, autour le plus souvent des thèmes touchant à l’islam, à l’immigration, à la sécurité, mixant le tout dans une effroyable bouillie rétrograde.

    Les mêmes intervenants ont quartier libre comme chroniqueurs sur les antennes des radios et des télévisions qui se sont multipliées ces dernières années. Il faut les entendre déblatérer. Pas étonnant que l’Algérie y soit aujourd’hui un sujet de prédilection, à quelques semaines du voyage, voulu d’apaisement, du président Hollande à Alger. Les colonialistes, remis à la mode par l’ère Sarkozy (2002-2012), n’y trouvent pas leur compte. Aplanir le climat entre Alger et Paris ne leur sied pas. Le régime précédent leur avait donné une place qu’aucun pouvoir français ne leur avait jamais accordée, jusque dans les couloirs de l’Elysée où sévissait, dans l’ombre du président, un certain Patrick Buisson, chef de file de ce courant revanchard.

    L’OAS, recyclée sous d’autres formes avouées ou dissimulées, pouvait dès lors parader librement, comme elle l’avait fait à Cannes lors de la projection de Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, soutenue par des élus ou en honorant des bourreaux du peuple algérien par des médailles, des plaques commémoratives ou des noms de rue. Ce temps-là est appelé à évoluer avec le pouvoir socialiste, d’où les coups de boutoir genre Longuet. D’autant que, pour nourrir ce fond puant, la droite s’est donné les moyens médiatiques de passer outre la bienséance, ouvrant à cette droite réactionnaire (ici on dit «décomplexée») la voie pour s’exprimer, partout, sur tous les tons, même le plus insultant.

    Cette parole cherche à se légitimer et y réussit assez facilement, dans un monde où la pugnacité des journalistes face à des gestes aussi désolants frise la mollesse, pour ne pas dire l’état zéro de l’interview. Pour s’en convaincre, il n’était qu’à entendre les questions posées par le journaliste de France Inter à Gérard Longuet. L’ancien cadre d’extrême droite, ancien ministre a eu le beau rôle pour répandre son idéologie sans que des questions plus rigoureuses lui aient été posées.

    Pourtant, Longuet n’est pas n’importe qui. Sa carrière militante dans les mouvements d’extrême droite n’est un secret pour personne. Elle commence à la fin des années 1950 et début 1660, dans le cadre de la guerre d’Algérie. Cinquante ans après l’indépendance, elle occupe décidément toute sa pensée.

    Walid Mebarek
    El Watan
    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)
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