Les forces de sécurité marocaines n’ont pas résisté à la tentation de casser du Sahraoui à coups de matraque, de barre de fer et autres objets.
Aussitôt l’hélicoptère de l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, a quitté l’aéroport d’El Ayoun occupée à destination de Tifariti, la machine répressive du makhzen s’est mise à tourner à plein régime contre des manifestants pacifiques qui exprimaient leur joie d’avoir pu rencontrer et parler à M. Ross.A Dakhla et Smara occupées, des jeunes, des femmes et même des enfants qui brandissaient le drapeau sahraoui ont lourdement «payé» leur courage. L’agence de presse sahraouie (SPS), qui a rendu compte de la répression «sauvage», a décrit des scènes horribles, précisant que des dizaines de blessés ont été enregistrés.
L’agence a mis en ligne des images et des vidéos montrant des militants sahraouis le visage ensanglanté et des femmes courant dans tous les sens sur fond de feux allumés et de fumée de gaz lacrymogènes. Des scènes de répression terrible qui rappellent l’expédition punitive entreprise par le bras armé du roi, en 2009, dans le camp de Gdeïm Izik, qui avait choqué le monde entier. Le fait est que même la célèbre militante des droits de l’homme sahraouie, Aminatou Haïdar, a été agressée dans son propre véhicule après sa rencontre avec l’envoyé spécial des Nations unies, Christopher Ross.
Aminatou Haïdar n’a pas été épargnée
Cette femme, symbole du combat de son peuple pour l’indépendance du Sahara occidental, a été jetée au sol, battue, menacée d’un couteau par la police alors qu’elle rentrait chez elle après sa rencontre avec M. Ross, selon la fondation américaine Kennedy Center. Elle présente des hématomes au bas du dos et sa voiture a été endommagée, a déclaré à l’AFP Marselha Gonçalves Margerin, une responsable de RFK Center à Washington.
Selon un premier bilan des blessés établi par SPS sur la base de témoignages, il s’agirait de Saïd Hayan, Fadala Mint Banahi, Jauda El Ouli, Ali Belkhair, Al Ouli Banihi Daha, Saïd Mohamed Ahmednah, Hjaiba Banahi, Abouha Taghiyou. Leur tort ? Avoir brandi le drapeau de la RASD et scandé des slogans appelant à l’autodétermination et à l’indépendance du Sahara occidental. Ce traitement musclé d’une manifestation pacifique dénote de la panique royale face à la prise de conscience de la communauté internationale sur les souffrances du peuple sahraoui dans les territoires occupés. Déjà que le retour sur les lieux de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon n’est pas encore digéré après le «retrait de confiance» du roi, en mai dernier, la liberté de mouvement accordée à Christopher Ross pour rencontrer qui il voulait semble avoir fait lâcher les nerfs du makhzen.
A Rabat, on est conscient que le Maroc perdu la main dans ce dossier qu’il gérait à sa guise grâce au soutien sans réserve de Paris, Madrid et, accessoirement, Washington. Mais le contexte régional lié à la crise au Mali et ses dangereuses implications semblent avoir bouleversé la donne aux dépens du maroc. Les Etats-Unis, qui apprécient de plus en plus le leadership de l’Algérie dans la crise du Mali et la lutte contre le terrorisme au Sahel, sont désormais plus nuancés sur le dossier sahraoui. Sans doute que le retrait de confiance de Mohammed VI à Christopher Ross a été très mal vécu par l’establishment américain, alors que le diplomate représentait les Nations unies.
Le makhzen avait d’ailleurs essuyé une volée de bois vert via le soutien public des USA et de Ban Ki-moon à Christopher Ross. Signe de ce changement de ton, l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel L. Kaplan, a été pour le moins mesuré sur le plan d’autonomie marocain dans un entretien accordé au magazine Tel Quel : «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», a-t-il répondu à la question de savoir si son pays allait soutenir le plan d’autonomie. Il faut dire que les rapports successifs sur les violations des droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés ont aggravé le cas de Rabat.
Des ONG au département d’Etat en passant par le rapport de Christopher Ross, celui de la fondation Kennedy et, tout récemment, l’enquête du Haut commissaire à la torture, Juan Mendes, la culpabilité du Maroc est clairement établie. Ce qui s’est passé ce week-end dans les territoires occupés est une autre preuve, s’il en était besoin, que la répression et la violation des droits de l’homme et des Sahraouis sont quasiment institutionnalisées. Le monde aura ainsi compris que l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme n’est plus une nécessité, mais une urgence pour les Sahraouis.
Hassan Moali
Aussitôt l’hélicoptère de l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, a quitté l’aéroport d’El Ayoun occupée à destination de Tifariti, la machine répressive du makhzen s’est mise à tourner à plein régime contre des manifestants pacifiques qui exprimaient leur joie d’avoir pu rencontrer et parler à M. Ross.A Dakhla et Smara occupées, des jeunes, des femmes et même des enfants qui brandissaient le drapeau sahraoui ont lourdement «payé» leur courage. L’agence de presse sahraouie (SPS), qui a rendu compte de la répression «sauvage», a décrit des scènes horribles, précisant que des dizaines de blessés ont été enregistrés.
L’agence a mis en ligne des images et des vidéos montrant des militants sahraouis le visage ensanglanté et des femmes courant dans tous les sens sur fond de feux allumés et de fumée de gaz lacrymogènes. Des scènes de répression terrible qui rappellent l’expédition punitive entreprise par le bras armé du roi, en 2009, dans le camp de Gdeïm Izik, qui avait choqué le monde entier. Le fait est que même la célèbre militante des droits de l’homme sahraouie, Aminatou Haïdar, a été agressée dans son propre véhicule après sa rencontre avec l’envoyé spécial des Nations unies, Christopher Ross.
Aminatou Haïdar n’a pas été épargnée
Cette femme, symbole du combat de son peuple pour l’indépendance du Sahara occidental, a été jetée au sol, battue, menacée d’un couteau par la police alors qu’elle rentrait chez elle après sa rencontre avec M. Ross, selon la fondation américaine Kennedy Center. Elle présente des hématomes au bas du dos et sa voiture a été endommagée, a déclaré à l’AFP Marselha Gonçalves Margerin, une responsable de RFK Center à Washington.
Selon un premier bilan des blessés établi par SPS sur la base de témoignages, il s’agirait de Saïd Hayan, Fadala Mint Banahi, Jauda El Ouli, Ali Belkhair, Al Ouli Banihi Daha, Saïd Mohamed Ahmednah, Hjaiba Banahi, Abouha Taghiyou. Leur tort ? Avoir brandi le drapeau de la RASD et scandé des slogans appelant à l’autodétermination et à l’indépendance du Sahara occidental. Ce traitement musclé d’une manifestation pacifique dénote de la panique royale face à la prise de conscience de la communauté internationale sur les souffrances du peuple sahraoui dans les territoires occupés. Déjà que le retour sur les lieux de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon n’est pas encore digéré après le «retrait de confiance» du roi, en mai dernier, la liberté de mouvement accordée à Christopher Ross pour rencontrer qui il voulait semble avoir fait lâcher les nerfs du makhzen.
A Rabat, on est conscient que le Maroc perdu la main dans ce dossier qu’il gérait à sa guise grâce au soutien sans réserve de Paris, Madrid et, accessoirement, Washington. Mais le contexte régional lié à la crise au Mali et ses dangereuses implications semblent avoir bouleversé la donne aux dépens du maroc. Les Etats-Unis, qui apprécient de plus en plus le leadership de l’Algérie dans la crise du Mali et la lutte contre le terrorisme au Sahel, sont désormais plus nuancés sur le dossier sahraoui. Sans doute que le retrait de confiance de Mohammed VI à Christopher Ross a été très mal vécu par l’establishment américain, alors que le diplomate représentait les Nations unies.
Le makhzen avait d’ailleurs essuyé une volée de bois vert via le soutien public des USA et de Ban Ki-moon à Christopher Ross. Signe de ce changement de ton, l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel L. Kaplan, a été pour le moins mesuré sur le plan d’autonomie marocain dans un entretien accordé au magazine Tel Quel : «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», a-t-il répondu à la question de savoir si son pays allait soutenir le plan d’autonomie. Il faut dire que les rapports successifs sur les violations des droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés ont aggravé le cas de Rabat.
Des ONG au département d’Etat en passant par le rapport de Christopher Ross, celui de la fondation Kennedy et, tout récemment, l’enquête du Haut commissaire à la torture, Juan Mendes, la culpabilité du Maroc est clairement établie. Ce qui s’est passé ce week-end dans les territoires occupés est une autre preuve, s’il en était besoin, que la répression et la violation des droits de l’homme et des Sahraouis sont quasiment institutionnalisées. Le monde aura ainsi compris que l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme n’est plus une nécessité, mais une urgence pour les Sahraouis.
Hassan Moali
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