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les enfants de la misère

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  • les enfants de la misère

    Mouna est l'une des rares petites filles recueillies par cette crèche de la Ligue marocaine pour la protection de l'enfance, à Marrakech. On compte en moyenne dans l'établissement une fille pour neuf garçons. On n'abandonne pas une petite fille, au Maroc. C'est une denrée précieuse. Une fille, c'est utile et c'est docile. On pourra toujours la faire travailler comme "petite bonne".

    Les garçons, eux, sont légion. Amine, quatre mois, a été retrouvé en pleine rue, enfermé dans un sac plastique, au bord de l'asphyxie. Fouad, six ans, a été "oublié" par sa mère, il y a six mois, sur la place Jemma El Fna, au milieu des touristes et des charmeurs de serpents. Quant à Soukaïna, deux ans, elle a été vendue à deux reprises par sa mère, pour 500 dirhams (50 euros).

    Au Maroc, les enfants de la misère ne se comptent plus. Le pouvoir est conscient du problème. Il a décrété le 12 juin "journée nationale de lutte contre le travail des enfants". Mais par quel bout aborder un dossier aussi vaste ? Enfants non scolarisés. Enfants "sniffeurs" de colle. Enfants exploités sexuellement...

    Combien sont-ils à travailler, entre sept et quinze ans ? Il est difficile de le savoir, 90 % des petits marocains entrent dans le cycle primaire, mais plus de la moitié abandonnent l'école avant le secondaire. Environ 600 000 jeunes de moins de 18 ans sont hors du système scolaire (sur une population de 30 millions). Les uns atterrissent dans la rue ou dans des ateliers d'artisanat, les autres dans des familles bourgeoises, comme petites domestiques.

    A Marrakech, - première destination touristique du Maroc - on parle davantage du problème des enfants dans la rue que des enfants des rues. Ici, à l'inverse de Casablanca, les jeunes en situation précaire disposent, la plupart du temps, d'un semblant de famille - une mère célibataire et analphabète le plus souvent - et d'un toit. Mais, à l'exode rural, au chômage, à l'éclatement familial en augmentation vertigineuse, s'ajoutent les problèmes liés au tourisme. La mendicité est le premier d'entre eux, bien plus que la pédérastie, dénoncée par les médias.

    En ce début de matinée, les touristes sont rares sur la place Jemma El Fna. Les enfants-mendiants aussi. Ils n'arriveront que vers 14 heures, après avoir dormi. Tandis que leurs mères dessineront des arabesques au henné sur la paume des passantes, ils vendront des Kleenex, des sacs plastiques, ou se contenteront de tendre la main. Quand ils iront se coucher, vers minuit, ils auront récolté quelque 200 dirhams, soit 6 000 dirhams mensuels, alors que le smic est à 2 000 dirhams.

    "C'est dur, dans ces conditions, de convaincre les mères d'envoyer leurs enfants à l'école. Elles me disent toutes : "mais avec quoi vais-je les nourrir s'ils cessent de me rapporter de l'argent ? L'urgence, ce n'est pas de mettre mon fils à l'école, c'est de me trouver un travail !"", raconte Karima M'kika, jeune fondatrice et directrice d'Al Karam, association qui se consacre aux enfants en détresse.

    Pour comprendre le problème des enfants au travail, il faut "dépasser les clichés que l'on a en Occident", souligne Fouad Chafiqi, universitaire spécialiste des sciences de l'éducation et consultant de l'Unicef. Beaucoup de ruraux voient "comme une bénédiction", explique-t-il, le fait que leurs fils et filles soient engagés comme apprentis ou "petites bonnes" peu après leur arrivée à Marrakech. De leur côté, les employeurs ne sont pas loin de penser qu'ils "font le bien" en sauvant ces enfants du vagabondage.

    Au fin fond de la médina, du côté du souk des tanneurs, Khalid, jeune éducateur de rue employé par Al Karam, semble découragé. "La sensibilisation et l'éducation ne suffisent pas. La vraie solution est économique. Il faudrait des programmes de réinsertion sociale", soupire-t-il. Khalid s'inquiète d'un phénomène en plein essor : "les parents fugueurs". De plus en plus de mères viennent lui dire : "Je n'en peux plus. Débrouillez-vous avec mes enfants, moi, je renonce !" Et elles partent pour une autre ville.

    Soumis aux pressions internationales pour réduire les dépenses publiques, le pouvoir marocain semble hésiter sur la conduite à tenir. On lui reproche souvent de privilégier les apparences. Les initiatives, il est vrai, ne manquent pas : coup d'envoi, en juin 2005, d'un ambitieux programme, "Le Maroc digne de ses enfants" ; préparation d'une loi réglementant le travail domestique ; signature, le 6 mai, d'un accord de partenariat entre l'Unicef et la willaya de Marrakech, etc.

    Sur le terrain, se plaignent de ne pas obtenir de budget dès qu'elles s'écartent du "spectaculaire". "Un "généreux donateur" est venu proposé un centre exclusivement consacré aux enfants abusés sexuellement !, raconte, d'un air las, la responsable d'une association d'aide à l'enfance. Nous manquons d'éducateurs et de travailleurs sociaux. Personne ne veut prendre en charge leurs salaires. Or nos urgences sont là, dans l'invisible."

    LE MONDE | 10.06.06 |
    Dernière modification par jawzia, 23 juillet 2006, 00h26.

  • #2
    C'est malheureux mais oui il y a encore ce Maroc la à la traine et il faut tout faire pour permettre à nos enfants de sortir de cet enfer...
    Le Maroc doit leur offrir plus et les Marocains se doivent d'etres plus charitables!
    Les autorités ne doivent plus badiner avec ceux qui abadonnent leurs enfants!
    Que Dieu aide ces enfants et que les Marocains aident leurs enfants...
    Que Dieu nous aide...

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    • #3
      C'est la conjonction de trois facteurs : Absence de volonté politique, pauvreté et le poids des traditions.

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      • #4
        La volonté politique elle y est mais l'argent non...
        De quelle tradition parles tu?
        :s

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        • #5
          le poids des traditions.

          Ah wai? les traditions nous dictent de vendre nos enfants pour 500 balles?
          Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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          • #6
            En ce début de matinée, les touristes sont rares sur la place Jemma El Fna. Les enfants-mendiants aussi. Ils n'arriveront que vers 14 heures, après avoir dormi. Tandis que leurs mères dessineront des arabesques au henné sur la paume des passantes, ils vendront des Kleenex, des sacs plastiques, ou se contenteront de tendre la main. Quand ils iront se coucher, vers minuit, ils auront récolté quelque 200 dirhams, soit 6 000 dirhams mensuels, alors que le smic est à 2 000 dirhams.
            jawzia sa serais un tres bon boulot pour les proffesseurs chercheur de faire ce travaille
            quand en voie qu'un ptit malheureux fait 2 fois le salaire d'un proffesseur chercheur algerien vraiment sa me fait mal pour les 2.

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            • #7
              La mendicité est devenue malheureusement un commerce .
              Dernière modification par moumed, 23 juillet 2006, 03h30.

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              • #8
                Dans un pays comme l'Espagne, il y a encore 40 ans,la misère était encore palpable sous Franco qui ne tolérait pas, en dictateur, les ONG dont il se méfiait .Apres son départ et l'avènement de la démocratie, la société civile à pris les choses en main.

                Nous connaissons au Maroc, la même situation.

                Sous l'ere hassan II et le tout sécuritaire 'Etat seul a été incapable de juguler la misère qui s'est propagée dans tout le territoire.

                Nous constatons aujourd'hui que les ONG , enfin légalisées, suppléaient formidablement bien l'Etat qui peut s'occuper des gros chantiers.
                Les actions de Baity,Zakoura, El Amana sont aujourd'hui mondialement appréciées et la tendance va vers le meilleur.
                Mais que de temps perdus
                Dernière modification par moumed, 23 juillet 2006, 10h59.

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                • #9
                  Ah wai? les traditions nous dictent de vendre nos enfants pour 500 balles?
                  La tradition de la « petite bonne ».
                  Celle qui consiste à vendre ses enfants, c’est plus que de la perversion, C’est un crime.
                  jawzia sa serais un tres bon boulot pour les proffesseurs chercheur de faire ce travaille quand en voie qu'un ptit malheureux fait 2 fois le salaire d'un proffesseur chercheur algerien vraiment sa me fait mal pour les 2.
                  Mais bien sûr, auscasa. Très bon conseil. Pourquoi pas vendre nos gamins, tant qu'on y est ?.
                  C’est génétiquement impossible pour un algérien.
                  Dernière modification par jawzia, 23 juillet 2006, 18h32.

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                  • #10
                    La tradition de la « petite bonne ».

                    Ce n'est pas une tradition mais un phenomene social qu'il faut eradiquer, mais dans un pays en voie de developpement c'est dure de s'attaquer à tous les fronts en meme temps...
                    Esperons que les prochaines lois reglementeront tout ca.

                    Mais bien sûr, auscasa. Très bon conseil. Pourquoi pas vendre nos gamins.

                    C'est une honte de vendre son gamin, pour moi ces gens la ne méritent que la perpetuité!

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                    • #11
                      Ce n'est pas une tradition mais un phenomene social
                      Lorsqu'un phénomène, fusse t-il social, prend de l'ampleur et s'egrenne dans le temps, cela devient une tradition. Si ce terme peut sembler inadequat, pas de problème appelons cela "phénomène social".

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                      • #12
                        Ok phenomene social ^^
                        Et au vu des dernieres avancées economiques, les femmes de menages sont de plus en plus difficil a trouver au maroc, elles sont mieux payer ailleur pour un travail plus interessant.
                        Et c'est tant mieux que chacun se serve soit meme

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                        • #13
                          les femmes de menages sont de plus en plus difficil a trouver au maroc, elles sont mieux payer ailleur pour un travail plus interessant.
                          Tu crois ?
                          L'article est de juin 2006.

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                          • #14
                            Oui mais les femmes de menages sont plus difficils a trouver aujourd'hui par rapport a avant, je n'ai pas dit qu'on a eradiquer le phenomene on l'a juste freiner.

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                            • #15
                              Oui mais les femmes de menages sont plus difficils a trouver aujourd'hui par rapport a avant, je n'ai pas dit qu'on a eradiquer le phenomene on l'a juste freiner.
                              D'abord, faisons la difference entre la femme de ménage (metier comme tous les autres) et le phénomène de la "petite bonne" ramenée à l'age de 9, 10 ans (sinon plus jeune) et qui travaille (14 heures par jours), mange et dors chez ses..............employeurs.
                              Dernière modification par jawzia, 24 juillet 2006, 01h37.

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