Leur nombre est encore restreint, mais les meilleures écoles de commerce africaines se rapprochent un peu plus des standards internationaux. Liens avec les entreprises, accréditations, partenariats académiques… Jeune Afrique vous sert de guide pour découvrir leurs atouts.
Dis-moi quel est ton diplôme, je te dirai quelle carrière tu feras. En matière de parcours professionnel, mieux vaut faire de belles études pour réussir son entrée dans le monde du travail. Une erreur d’aiguillage, et la sanction peut se révéler cruelle. On ne compte plus, hélas, de la Tunisie à la Côte d'Ivoire, le nombre de chômeurs dans les rangs des lauréats de l’enseignement supérieur.
Pour la troisième fois, après 2008 et 2009, Jeune Afrique a mené l’enquête pour recenser les meilleures écoles de commerce d’Afrique francophone. Celles qui, grâce à la qualité de leurs équipements, de leurs professeurs et de leurs liens avec le monde de l’entreprise, forment les élites du continent. Force est de constater, au terme de notre travail, que si leur niveau a encore progressé, s’approchant un peu plus des standards internationaux, leur nombre reste globalement stable. Preuve que créer un centre d’excellence ne s’improvise pas et que, dans ce domaine, il convient, pour les étudiants et leurs parents, de ne pas céder trop facilement aux sirènes du marketing.
Pour ce palmarès, nous avons envoyé près de 40 questionnaires, aussi bien au Maghreb qu’en Afrique subsaharienne, puis sélectionné dix institutions privées et publiques constituant toutes des références au niveau régional. Cette année, la nouveauté dans notre classement réside dans l’apparition, parmi les meilleures écoles africaines, d’une filiale d’un établissement français : BEM Dakar, inaugurée en 2008 par Bordeaux École de management (ex-ESC Bordeaux). En matière d’éducation comme dans les autres secteurs d’activités, l’Afrique constitue évidemment un marché à conquérir.
Preuve de l’engouement des institutions françaises, d’autres établissements hexagonaux ont créé leur antenne africaine. Euromed Management (ex-ESC Marseille Provence), déjà impliquée dans le projet de l’École supérieure algérienne des affaires (ESAA), a ouvert son propre campus à Marrakech en 2009 ; et l’université Paris-Dauphine une antenne à Tunis la même année. Deux candidats naturels, dès qu’ils auront fait leurs preuves, à notre palmarès. Pour briller, ces écoles pourront miser sur un atout de taille : leur notoriété à l’international.
Accréditation : le sésame
Prenant exemple sur l’Europe, les écoles africaines ont fait une obsession de la reconnaissance au-delà de leurs frontières. Décrocher une accréditation est sans doute le meilleur moyen pour y parvenir. Dans l’univers des business schools, trois organismes sont actuellement des références au niveau mondial : l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), l’EFMD (European Foundation for Management Development, dont la certification peut concerner l’école tout entière – Equis – ou un programme en particulier – Epas), et l’AMBA (Association of MBAs).
Obtenus sur la base d’un audit complet, ces labels donnent une visibilité immédiate à la formation, car ils garantissent le respect de standards partagés par les meilleurs, qu’il s’agisse de critères académiques, d’ouverture à l’international ou de la prise en considération des attentes des entreprises. Seules cinq institutions du continent – une égyptienne et quatre sud-africaines – sont pour le moment détentrices des précieux sésames. À défaut, beaucoup d’écoles du classement (Esca, ISM…) sont déjà membres d’au moins une de ces organisations : une étape indispensable avant l’obtention du label.
Au Maroc, l’université Al Akhawayn pourrait sous peu marquer de précieux points dans ce match à distance. Son programme de bachelor sera audité courant novembre par l’EFMD, en vue d’une accréditation Epas. Autre grande gagnante de ce système : BEM Dakar. Cette dernière revendique haut et fort une triple couronne (AACSB, Equis, AMBA), en fait obtenue par sa maison mère. Mais les étudiants devraient bientôt y voir plus clair. Un audit aura lieu courant 2012 pour évaluer le standing de la filiale sénégalaise. En cas de succès, la valeur de ses formations grimperait évidemment en flèche.
Dis-moi quel est ton diplôme, je te dirai quelle carrière tu feras. En matière de parcours professionnel, mieux vaut faire de belles études pour réussir son entrée dans le monde du travail. Une erreur d’aiguillage, et la sanction peut se révéler cruelle. On ne compte plus, hélas, de la Tunisie à la Côte d'Ivoire, le nombre de chômeurs dans les rangs des lauréats de l’enseignement supérieur.
Pour la troisième fois, après 2008 et 2009, Jeune Afrique a mené l’enquête pour recenser les meilleures écoles de commerce d’Afrique francophone. Celles qui, grâce à la qualité de leurs équipements, de leurs professeurs et de leurs liens avec le monde de l’entreprise, forment les élites du continent. Force est de constater, au terme de notre travail, que si leur niveau a encore progressé, s’approchant un peu plus des standards internationaux, leur nombre reste globalement stable. Preuve que créer un centre d’excellence ne s’improvise pas et que, dans ce domaine, il convient, pour les étudiants et leurs parents, de ne pas céder trop facilement aux sirènes du marketing.
Pour ce palmarès, nous avons envoyé près de 40 questionnaires, aussi bien au Maghreb qu’en Afrique subsaharienne, puis sélectionné dix institutions privées et publiques constituant toutes des références au niveau régional. Cette année, la nouveauté dans notre classement réside dans l’apparition, parmi les meilleures écoles africaines, d’une filiale d’un établissement français : BEM Dakar, inaugurée en 2008 par Bordeaux École de management (ex-ESC Bordeaux). En matière d’éducation comme dans les autres secteurs d’activités, l’Afrique constitue évidemment un marché à conquérir.
Preuve de l’engouement des institutions françaises, d’autres établissements hexagonaux ont créé leur antenne africaine. Euromed Management (ex-ESC Marseille Provence), déjà impliquée dans le projet de l’École supérieure algérienne des affaires (ESAA), a ouvert son propre campus à Marrakech en 2009 ; et l’université Paris-Dauphine une antenne à Tunis la même année. Deux candidats naturels, dès qu’ils auront fait leurs preuves, à notre palmarès. Pour briller, ces écoles pourront miser sur un atout de taille : leur notoriété à l’international.
Accréditation : le sésame
Prenant exemple sur l’Europe, les écoles africaines ont fait une obsession de la reconnaissance au-delà de leurs frontières. Décrocher une accréditation est sans doute le meilleur moyen pour y parvenir. Dans l’univers des business schools, trois organismes sont actuellement des références au niveau mondial : l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), l’EFMD (European Foundation for Management Development, dont la certification peut concerner l’école tout entière – Equis – ou un programme en particulier – Epas), et l’AMBA (Association of MBAs).
Obtenus sur la base d’un audit complet, ces labels donnent une visibilité immédiate à la formation, car ils garantissent le respect de standards partagés par les meilleurs, qu’il s’agisse de critères académiques, d’ouverture à l’international ou de la prise en considération des attentes des entreprises. Seules cinq institutions du continent – une égyptienne et quatre sud-africaines – sont pour le moment détentrices des précieux sésames. À défaut, beaucoup d’écoles du classement (Esca, ISM…) sont déjà membres d’au moins une de ces organisations : une étape indispensable avant l’obtention du label.
Au Maroc, l’université Al Akhawayn pourrait sous peu marquer de précieux points dans ce match à distance. Son programme de bachelor sera audité courant novembre par l’EFMD, en vue d’une accréditation Epas. Autre grande gagnante de ce système : BEM Dakar. Cette dernière revendique haut et fort une triple couronne (AACSB, Equis, AMBA), en fait obtenue par sa maison mère. Mais les étudiants devraient bientôt y voir plus clair. Un audit aura lieu courant 2012 pour évaluer le standing de la filiale sénégalaise. En cas de succès, la valeur de ses formations grimperait évidemment en flèche.
Top 10 des business schools d'Afrique francophone
Classement "Jeune Afrique", le making of
Réalisé sur la base des réponses des écoles à notre questionnaire, notre palmarès prend en considération une vingtaine de critères dans cinq thématiques différentes : notoriété, ouverture à l’international, recherche, pédagogie et liens avec les entreprises. Ainsi, la qualité des doubles diplômes proposés, l’intégration des langues étrangères dans les cursus, la présence ou non d’une école doctorale, le nombre d’enseignants permanents titulaires d’un niveau doctorat ou l’animation du réseau d’anciens sont autant d’éléments utilisés pour apprécier les efforts fournis par les établissements.
À noter dans cette édition, l’absence de quelques institutions de renom, comme l’Institut des hautes études de management (HEM) au Maroc, l’Institut des hautes études commerciales (IHEC) en Tunisie et l’École supérieure de commerce et d’administration des entreprises (Escae) en Côte d’Ivoire, qui n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations. J.C.
Réalisé sur la base des réponses des écoles à notre questionnaire, notre palmarès prend en considération une vingtaine de critères dans cinq thématiques différentes : notoriété, ouverture à l’international, recherche, pédagogie et liens avec les entreprises. Ainsi, la qualité des doubles diplômes proposés, l’intégration des langues étrangères dans les cursus, la présence ou non d’une école doctorale, le nombre d’enseignants permanents titulaires d’un niveau doctorat ou l’animation du réseau d’anciens sont autant d’éléments utilisés pour apprécier les efforts fournis par les établissements.
À noter dans cette édition, l’absence de quelques institutions de renom, comme l’Institut des hautes études de management (HEM) au Maroc, l’Institut des hautes études commerciales (IHEC) en Tunisie et l’École supérieure de commerce et d’administration des entreprises (Escae) en Côte d’Ivoire, qui n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations. J.C.
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