Pol. internationale
Maroc/USA : A quand une rencontre officielle entre Mohammed VI et Obama ?
Publié le 08.11.2012 à 13h44 | Par Mohammed Jaabouk
Le Maroc doit s’accommoder de quatre ans de plus de la présidence d’Obama. Même si les relations avec Washington sont stratégiques, les contacts directs entre les deux chefs d’Etats sont quasiment inexistants, c’est Hillary Clinton qui jouait le rôle de médiateur entre Mohammed VI et Obama.
Le second mandat d’Obama verra-il une visite officielle du roi Mohammed VI à la Maison blanche ? Durant, les quatre premières années de la présidence du démocrate, le souverain ne s’est pas sacrifié au rituel du déplacement à Washington. Une entorse à une tradition bien ancrée, commencée vers la fin 1961 avec la rencontre Hassan II-John Kennedy. Certes, le monarque était à New York en septembre 2010 mais c’était uniquement pour assister à la réunion annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU.
Avec George Bush, les relations étaient bonnes
Et pourtant, le roi Mohammed VI s’était réuni en 2000 avec le président Bill Clinton et en 2002 avec son successeur, le très controversé George Bush. Et c’est, justement, sous la présidence du républicain que les relations avec Washington ont connu une nette amélioration. C’était presque une lune de miel, le président Bush ne tarissait pas d’éloges sur le processus de réformes démocratiques au Maroc: Juillet 2003, devant les membres de la Fondation Carnegie pour la Promotion de la Démocratie, il soulignait que le royaume jouit d’un « nouveau parlement marqué par la diversité (et auquel) le Roi Mohammed VI a demandé de consolider les droits de la femme (…) Le Roi du Maroc a raison, l'avenir des nations musulmanes sera meilleur pour tous, avec la pleine participation de la femme ».
L’engagement du royaume dans la politique anti-terrorisme du président Bush a été bien récompensé: juin 2004, les Etats-Unis accorde au Maroc le titre d’allié majeur, en dehors des pays de l’OTAN. Au mois de décembre de la même année, Rabat accueille la première édition du « Forum de l’avenir », une initiative américaine pour l’instauration de la démocratie dans la région de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient. En 2006, Bush signe l’accord de libre- échange entre les deux pays, consacrant ainsi l’arrimage réussi du Maroc aux Etats-Unis.
« Les relations avec Washington sont une constante »
« A l’exception de quelques questions litigieuses se rapportant aux droits de l’Homme, les relations avec Washington sont une constante. Le royaume est partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Contrairement à l’Algérie qui n’a pas encore arrêté une position claire sur une possible intervention militaire au Mali à cause des contradictions inhérentes à la nature du régime algérien. Ce qui n’est pas le cas du Maroc où il y a un seul interlocuteur fiable et crédible », indique Mohamed Taleb, membre du CORCAS (Conseil royal pour les affaires sahariennes).
A la question de savoir si le départ annoncé d’Hilary Clinton du département d’Etat risquerait-il de nuire aux intérêts marocains à Washington, notre interlocuteur a choisi de le minimiser son impact ; estimant que Rabat peut compter sur « le très puissant lobby juif et sur ces partenaires de la région du Golfe, comme l’Arabie saoudite ou les Emirats ».
Mais c’est sur le dossier du Sahara que la diplomatie marocaine a montré ses limites, ne parvenant pas à convaincre l’administration Obama d’adopter une position qui soit légèrement favorable au Maroc. L’épisode du retrait de la confiance en Christopher Ross en est, d’ailleurs, le parfait exemple.
Mais tout n'est pas perdu," la dernière visite du médiateur américain à Laâyoune et du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et celle, prévue la semaine prochaine, du rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, ne doivent pas être considérées comme des revers. Sachant qu’elles ont ermis à ces responsables de juger sur place du niveau réel l’influence des amis du Polisario au Sahara. Les manifestants en faveur de l’indépendance ne dépassaient pas cent participants. Le raz de marée escompté ne s’est pas produit. C’est un bon point pour le Maroc. Maintenant, c’est à la diplomatie de saisir cette opportunité pour montrer à l'Europe et aux Etats-Unis cette réalité", explique ce membre du CORCAS.
ya biladi
Maroc/USA : A quand une rencontre officielle entre Mohammed VI et Obama ?
Publié le 08.11.2012 à 13h44 | Par Mohammed Jaabouk
Le Maroc doit s’accommoder de quatre ans de plus de la présidence d’Obama. Même si les relations avec Washington sont stratégiques, les contacts directs entre les deux chefs d’Etats sont quasiment inexistants, c’est Hillary Clinton qui jouait le rôle de médiateur entre Mohammed VI et Obama.
Le second mandat d’Obama verra-il une visite officielle du roi Mohammed VI à la Maison blanche ? Durant, les quatre premières années de la présidence du démocrate, le souverain ne s’est pas sacrifié au rituel du déplacement à Washington. Une entorse à une tradition bien ancrée, commencée vers la fin 1961 avec la rencontre Hassan II-John Kennedy. Certes, le monarque était à New York en septembre 2010 mais c’était uniquement pour assister à la réunion annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU.
Avec George Bush, les relations étaient bonnes
Et pourtant, le roi Mohammed VI s’était réuni en 2000 avec le président Bill Clinton et en 2002 avec son successeur, le très controversé George Bush. Et c’est, justement, sous la présidence du républicain que les relations avec Washington ont connu une nette amélioration. C’était presque une lune de miel, le président Bush ne tarissait pas d’éloges sur le processus de réformes démocratiques au Maroc: Juillet 2003, devant les membres de la Fondation Carnegie pour la Promotion de la Démocratie, il soulignait que le royaume jouit d’un « nouveau parlement marqué par la diversité (et auquel) le Roi Mohammed VI a demandé de consolider les droits de la femme (…) Le Roi du Maroc a raison, l'avenir des nations musulmanes sera meilleur pour tous, avec la pleine participation de la femme ».
L’engagement du royaume dans la politique anti-terrorisme du président Bush a été bien récompensé: juin 2004, les Etats-Unis accorde au Maroc le titre d’allié majeur, en dehors des pays de l’OTAN. Au mois de décembre de la même année, Rabat accueille la première édition du « Forum de l’avenir », une initiative américaine pour l’instauration de la démocratie dans la région de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient. En 2006, Bush signe l’accord de libre- échange entre les deux pays, consacrant ainsi l’arrimage réussi du Maroc aux Etats-Unis.
« Les relations avec Washington sont une constante »
« A l’exception de quelques questions litigieuses se rapportant aux droits de l’Homme, les relations avec Washington sont une constante. Le royaume est partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Contrairement à l’Algérie qui n’a pas encore arrêté une position claire sur une possible intervention militaire au Mali à cause des contradictions inhérentes à la nature du régime algérien. Ce qui n’est pas le cas du Maroc où il y a un seul interlocuteur fiable et crédible », indique Mohamed Taleb, membre du CORCAS (Conseil royal pour les affaires sahariennes).
A la question de savoir si le départ annoncé d’Hilary Clinton du département d’Etat risquerait-il de nuire aux intérêts marocains à Washington, notre interlocuteur a choisi de le minimiser son impact ; estimant que Rabat peut compter sur « le très puissant lobby juif et sur ces partenaires de la région du Golfe, comme l’Arabie saoudite ou les Emirats ».
Mais c’est sur le dossier du Sahara que la diplomatie marocaine a montré ses limites, ne parvenant pas à convaincre l’administration Obama d’adopter une position qui soit légèrement favorable au Maroc. L’épisode du retrait de la confiance en Christopher Ross en est, d’ailleurs, le parfait exemple.
Mais tout n'est pas perdu," la dernière visite du médiateur américain à Laâyoune et du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et celle, prévue la semaine prochaine, du rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, Frank La Rue, ne doivent pas être considérées comme des revers. Sachant qu’elles ont ermis à ces responsables de juger sur place du niveau réel l’influence des amis du Polisario au Sahara. Les manifestants en faveur de l’indépendance ne dépassaient pas cent participants. Le raz de marée escompté ne s’est pas produit. C’est un bon point pour le Maroc. Maintenant, c’est à la diplomatie de saisir cette opportunité pour montrer à l'Europe et aux Etats-Unis cette réalité", explique ce membre du CORCAS.
ya biladi
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