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La longue traque des avoirs de Kadhafi

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  • La longue traque des avoirs de Kadhafi

    Ce sont plus de 87 milliards d'euros amassés par la famille Kadhafi que les autorités libyennes cherchent à récupérer.

    Un an après la mort de Mouammar Kadhafi, les nouvelles autorités de Tripoli poursuivent la traque de son magot, disséminé à travers le monde. Le journal anglais The Telegraph l'évalue à plus de 87 milliards.

    À Rome où se tient le sommet d'Interpol jusqu'au 8 novembre, l'Italie a fait un geste: sa justice a débloqué, lundi, des avoirs libyens, gelés depuis mars, pour un montant supérieur à un milliard d'euros. Précédemment, lors d'annonces également médiatisées, la France a promis de rendre 230 millions d'euros à Tripoli. La Grande-Bretagne s'est engagée, elle, à reverser plus de 15 milliards d'euros.


    Ces sommes représentent une infime partie des quelque 150 milliards d'avoirs libyens gelés par l'ONU durant la révolution de 2011. Totalement imbriqué dans l'État libyen, le clan Kadhafi aurait, selon les estimations du Telegraph, amassé quelque 87 milliards. Cette fortune doit beaucoup à «L'autorité libyenne d'investissements» (LIA), le plus important fonds souverain au monde, créé en 2006 par le régime de Kadhafi, pour tirer parti de la rente pétrolière libyenne.


    Ce sont les placements de cette Libyan Investment Authority (LIA) qu'aujourd'hui traquent, avec plus ou moins de succès et d'entrain, ministres de l'Intérieur, financiers et juristes du monde entier. Mouammar Kadhafi, tout sanguinaire bédouin paranoïaque qu'il fut, savait s'entourer. L'argent, issu de cette LIA, a été placé dans des banques et des entreprises, dans la pierre et dans des paradis fiscaux. Des hommes de paille et des montages juridiques ont obscurci le système.


    80 milliards d'euros placés en Grande-Bretagne

    En Europe, la famille Kadhafi avait un faible pour l'Italie et l'Angleterre. En 2008, le traité d'amitié signé par Mouammar Kadhafi et Silvio Berlusconi a dopé les investissements libyens dans la botte. La LIA avait investi dans UniCredit, la plus grande banque italienne, la compagnie pétrolière ENI, le géant de l'aérospatiale et de la défense Finemeccanica ou encore la compagnie Fiat. Saadi, le fils Kadhafi qui avait un temps caressé l'espoir de devenir un footballeur de classe internationale, avait financé la Juventus de Turin, le club dont il porta un temps le maillot sur le banc des remplaçants. Aujourd'hui toujours hôte du Niger, Saadi s'était acheté un somptueux appartement à Rome. Sa famille avait également acquis 150 hectares de forêt à Pantelleria, une petite île entre la Sicile et la Tunisie où son colonel de père caressait le rêve de bâtir un complexe touristique. Parmi les biens libyens saisis par la justice italienne, il y a aussi deux Harley-Davidson, dont on ne sait exactement qui les a un jour chevauchées.


    En Grande-Bretagne, la LIA aurait placé près de 80 milliards d'euros, dans des hedge funds, des banques, des entreprises, des propriétés, des hôtels. Le groupe Pearson, propriétaire notamment du Financial Times, a ainsi vu une partie de ses fonds gelée. La justice britannique a également saisi une maison londonienne, propriété de Saadi Kadhafi. Évaluée à quelque 13,5 millions d'euros, cette demeure de style néogéorgien est dotée de huit chambres, d'une piscine intérieure et d'une salle de cinéma.


    S'étant imposé comme le «ministre des Finances» de la famille, Seif al-Islam Kadhafi est détenteur de secrets en rapport avec l'immensité de la fortune de son clan. Détenu en Libye, il doit être prochainement jugé.


    figaro
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