Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Démocratie en Algérie : le racisme dans la rente

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Démocratie en Algérie : le racisme dans la rente

    Ce serait raciste de penser que les étrangers n'ont pas le droit d'être cons." Coluche
    Le pouvoir ne se maintient que grâce à une perfide distribution de la rente pétrolière pour ses clientèles.
    Cela fait presque un quart de siècle que la pratique démocratique en Algérie est présentée au reste du monde comme une réalité. Le cynisme du pouvoir en place a été jusqu’à laisser accroire que les dizaines de milliers de morts innocents et les centaines de disparus pour la vie, durant les années quatre-vingt-dix, le saccage de l’économie algérienne et la déliquescence des cultures nationales est le tribut tangible de la réussite de cette "démocratie" que le régime tente, par tous les moyens à sa disposition, l’argent du pétrole et les infrastructures armées et policières, de donner comme exemple aux Etats du Tiers-Monde. C’est-à-dire, pour la simple et brève illustration, aucun artiste peintre algérien n’a une quelconque cote dans le monde, le médecin n’y a pas la contenance d’un aide soignant et le manager industriel, le capitaine d’entreprise, y possède juste la réalité concrète d’un contremaître d’atelier de conditionnement dans une favela brésilienne. Tandis que la télévision publique demeure pour l’observateur étranger un kaléidoscope de tracts audiovisuels dignes de la machinerie télévisuelle dont se nourrissait le Politburo en la période « glorieuse » de la guerre froide des années 60 et 70.
    Le partage de la rente et les nationalités
    Toutefois les pays industrialisés qui ne badinent pas avec les ressorts du capitalisme atteignant la démence et de la libre entreprise régentée selon le principe de la seule souveraineté de l’argent quelle que soit son origine, n’ignorent pas que toutes les chorégraphies qui émanent du pouvoir algérien ne représentent à leurs yeux que du pipo. Ils savent absolument tout sur les dirigeants algériens, des plus bas commis aux plus influents dans la gouvernance. Ils sont au courant qu’en Algérie, les vrais compétents, les citoyens qui risquent de menacer leurs intérêts, ne possèdent aucun pouvoir et les responsables dans les rouages de l’Etat algérien n’ont, en revanche, pas de compétence. Ils s ont compris que la démocratie, la vraie, en Algérie, renverserait la machine en anéantissant pour de bon le régime actuel qui est capable de réduire à la caducité toute la jeunesse algérienne, lettrée ou ignare, en la réduisant à la conception d’une vie de vouloir par tous les moyens quitter le pays.
    Dès qu’un texte officiel, un aménagement administratif ou une simple circulaire, est destiné aux conditions de la nationalité française ou au droit du séjour en France, aussitôt en Algérie c’est l’effervescence. Tout le monde se regarde dans la glace pour voir s’il y a pour sa petite personne une chance dans un volet ou un autre de la réglementation en vigueur. De grandes fractions dans les générations qui sont nées avant l’Indépendance, même si elles ne parlent pas français, n’ont jamais été en France, et ayant fait plusieurs fois le pèlerinage à la Mecque, elles se considèrent « psychiquement » comme quelque part de droit historique d’être tout bonnement des citoyens français. Ceux ou celles dont les ascendants ont été avec les bataillons combattant les armées d’Hitler, ils ont le sentiment, dans les misérables contrées africaines où neuf dirigeants sur dix sont soit inaptes à la gestion de leur pays ou carrément corrompus, de mériter de rejoindre en France les descendants des victorieux de la Seconde guerre mondiale. Et profiter avec eux de la démocratie plus ou moins jouable, plus ou moins humaine.
    Le racisme par la preuve des niveaux de vie
    La démocratie en Algérie telle que vécue par les Algériens et par les Algériennes est une situation sociale qui relève d’une espèce de ségrégation qui est en train de finir par dire son nom. L’acceptation n’existe pas encore dans le dictionnaire mais elle est palpable dans la vie domestique des citoyens comme elle est en œuvre dans les couches supérieures qui « organisent » le fonctionnement de l’Etat. Pour un rapport de valeur égale de don à la nation, des groupes majoritaires vivent chaque jour que Dieu fait avec de la monnaie en pièces permettant juste le lait en sachet jeté sur le trottoir, le pain servi dans les boulangeries au bout d’une permanente queue infâmante et la ratatouille sans viande, les assiettées sans produits laitiers et sans dessert fruitier, le départ au travail dans les conditions les plus lamentables des transports en commun, ou en voiture économisée sur une vie de labeur pour laquelle le ravitaillement en carburant est tributaire de sérieuse sape sur le budget vital. Mais d’autre au travers d’une minorité qui n’a absolument rien à voir avec le traître mérite en relation à l’effort de développement, financent le confort de leur journée à coup de fortune en banque notes, dinars et devises fortes, dans la traque des produits importés les plus chers, en nourritures, vêtements et effets de distraction.
    Cette ségrégation, cette forme de racisme extraordinaire, est née dans les conditions sociales les plus incongrues dans l’histoire de l’Algérie. Ce n’est pas le colon qui ramène sa science, ses connaissances technologiques et ses puissantes unités militaires pour asseoir un mode de vie, des modèles d’existence inhérents à des perspectives d’avenir précises tracées dans des schémas de développement cohérents, au détriment des fractions humaines asservies bien entendu, censés glorifier l’acte annexionniste sous toutes ses coutures, politiques, économiques et culturelles. Son racisme, blâmable à tout point de vue, était logique, on peut dire qu’il le demeure même aujourd’hui lorsque des descendants d’anciens colonisés par milliers lui collent dans les basques, horrible mais « compréhensif » sans lequel Bizerte, Oran, Taza, Bamako, Niamey ou Nouméa, n’ont pas de routes acceptables, de l’eau dans le robinet, l’électricité et une administration collective. C’est l’autochtone aujourd’hui, oui, le « même » s’il faut emprunter dans le jargon de la sociologie analytique, qui réinvente le racisme dans toute sa splendeur. Le même qui prend la place de l’Européen annexant. Le même qui agit à sa guise de la façon similaire qui consiste à tout décider pour autrui majoritaire mais, seulement, sans le savoir et les compétences de l’Européen.
    Deux fronts pour la rente
    Il ne s’agit pas de maîtriser la langue de l’ancien colon, de vouloir rentrer dans les mimétismes culturels qui le caractérisent ou même être venu au monde dans l’une de ses provinces, pour prétendre avoir le privilège de monter au-dessus des créneaux décidant pour l’avenir de la nation algérienne, surtout si l’Armée est derrière pour protéger les devants de la scène qui ne concernent que les aventuriers qui rodent autour de la rente pétrolière afin de pratiquer sa redistribution. Et c’est précisément là où les deux fronts d’un côté et de l’autre de la Méditerranée se rencontrent pour que la démocratie ne soit pas la propriété des entités qui le désirent. Il ne faut pas que la démocratie participe de l’émancipation populaire qui ferait partager le gâteau saharien en une trentaine de millions de parts égales. Non, il faut que les réserves de change, et les revenus annuels, qui grossissent à vue d’œil en faisant s’hypertrophier les appétits commerciaux internationaux des plus douteux, se transforment en bons d’achat étrangers qui ne nécessiteraient pas une vis produite "intégralement" en Algérie, avec ce qu’elle pourrait engendrer comme possibilité d’emploi.
    La ségrégation rentière en Algérie est d’autant manipulée en amont et en aval de la réalité nationale que la destinée très proche des ressortissants vivants sous le règne de ce régime s’inscrit d’elle-même sur un projet souverain de révolte qui a au moins pour seul exemple les poussant à le faire le citoyen Chérif Rahmani qui a été longtemps ministre de l’Environnement et qui n’a pas réussi à avoir le dessus sur le sachet plastique alimentaire noir bourré d’éléments cancérigènes mais qui s’occupe aujourd’hui de l’industrie nationale.
    Nadir Bacha
    le matin dz

  • #2
    salam

    merci pour le partage, article criant de vérité et ce passage plus particulièrement :

    Il ne s’agit pas de maîtriser la langue de l’ancien colon, de vouloir rentrer dans les mimétismes culturels qui le caractérisent ou même être venu au monde dans l’une de ses provinces, pour prétendre avoir le privilège de monter au-dessus des créneaux décidant pour l’avenir de la nation algérienne, surtout si l’Armée est derrière pour protéger les devants de la scène qui ne concernent que les aventuriers qui rodent autour de la rente pétrolière afin de pratiquer sa redistribution. Et c’est précisément là où les deux fronts d’un côté et de l’autre de la Méditerranée se rencontrent pour que la démocratie ne soit pas la propriété des entités qui le désirent. Il ne faut pas que la démocratie participe de l’émancipation populaire qui ferait partager le gâteau saharien en une trentaine de millions de parts égales. Non, il faut que les réserves de change, et les revenus annuels, qui grossissent à vue d’œil en faisant s’hypertrophier les appétits commerciaux internationaux des plus douteux, se transforment en bons d’achat étrangers qui ne nécessiteraient pas une vis produite "intégralement" en Algérie, avec ce qu’elle pourrait engendrer comme possibilité d’emploi.
    une société parasitée par une administration anarchique et protégé par l'armée assistée par un marasme économique dont "l'état" ne veut absolument pas s'en détacher...

    c'est beau de dénoncer mais quelles sont les solutions afin desortir de cette léthargie ?

    Commentaire


    • #3
      changer.


      commencer par soi même.

      ou alors!

      ou alors!

      attendre que les autres changent pour commencer à changer. c'est la solution que tout le monde privilégie.
      La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

      Commentaire

      Chargement...
      X