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Repère : une nouvelle doctrine US ?

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  • Repère : une nouvelle doctrine US ?

    La réélection, il y a une semaine, de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis a été suivie comme il se doit. Des commentaires bien entendu, mais aussi de nombreuses et même de très sérieuses spéculations. Comme pour chaque réélection avant une retraite. Les spécialistes rappellent souvent que le premier mandat sert à assurer le second et ce dernier doit aider son titulaire à entrer dans l’histoire.En ce sens, le chef de l’Etat américain avait énoncé quelques grands principes durant son premier mandat et le comité Nobel l’a, d’une certaine manière, pris au mot en lui attribuant, en 2010, le prestigieux prix Nobel de la paix.

    Pour quelqu’un qui venait à peine d’inaugurer sa présidence, le message était clair : faire la paix dans un monde qui en a tant besoin. Il y avait alors eu le discours du Caire, puis celui de Prague, autour de la même idée. Et depuis peu, un document de travail susceptible de porter une nouvelle doctrine américaine qui ne reprendra, en fin de compte, que les analyses faites dès janvier 2008. Pour la première fois, un chef de l’Exécutif américain déclarait que la poursuite du conflit du Proche-Orient mettait en danger les intérêts américains, sauf que ce paramètre n’a jamais pu être concrétisé, Israël s’y opposant fermement, provoquant même un recul du président Barack Obama sur cette question.

    L’autre élément nouveau, c’est l’intrusion des militaires américains dans le champ politique que l’on croyait fermé pour eux. Il en est ainsi du déjà ex-patron de la CIA (centrale de renseignement), le général David Petraeus, déclarant le 17 mars 2010 devant la commission des armées du Sénat que «la colère arabe à propos de la situation en Palestine limite la profondeur et la solidité des partenariats entre les Etats-Unis et les gouvernements et les populations de la région». Au mois de janvier précédent, David Petraeus avait souligné que l’obstination israélienne portait atteinte à la crédibilité américaine au Moyen-Orient. Depuis le mardi 6 novembre, la donne a changé et les Israéliens ont décidé d’en tenir compte.

    Eux savent que s’il y avait un enjeu, il serait d’une tout autre nature. C’est la presse israélienne qui en fait une évidence, dès mercredi 7 novembre, en soulignant que Barack Obama a quatre années pour régler ses comptes avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, une subtile manière de noyer l’enjeu en question. Il est vrai que Netanyahu a tout fait pour contrarier et démolir l’approche développée par M. Obama.

    Il a même humilié les envoyés spéciaux de M. Obama comme l’ancien sénateur George Mitchell ou le vice-Président Joe Biden, en annonçant en leur présence la relance de la colonisation. Cette fois, les médias en sont conséquents. «Obama va être en mesure d’agir librement avec Netanyahu sans craindre le lobby juif» ni même les puissants soutiens financiers qui voulaient sa tête.
    Et puis admet-on, la situation est beaucoup plus urgente en raison d’un contexte régional qui s’est très nettement dégradé, ce fameux Printemps arabe ayant eu aussi pour conséquence de remettre en cause le statu quo et même de menacer certains équilibres comme cela pourrait être le cas avec le conflit syrien.

    L’hypothèse est, cette fois, plus forte pour la simple raison que le discours traditionnel a laissé place à un document de travail diplomatique et de sécurité à la rédaction duquel ont été associés les militaires. La ligne directrice en est que le Président renonce à la formule selon laquelle «les Etats-Unis ne peuvent pas vouloir la paix davantage que les parties en conflit». La conclusion en serait alors que les Etats-Unis doivent s’impliquer dans la résolution du conflit du Proche-Orient, car cela relève de leur intérêt supérieur stratégique. Une nouvelle doctrine est alors esquissée. Sera-t-elle concrétisée ?

    Mohammed Larbi-ELWATAN
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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