Le dossier lié au scandale d’Algérie Télécom vient de connaître son épilogue, du moins dans sa première partie, avec la présentation devant la justice de 21 personnes, alors que deux autres sont en fuite, impliquées dans une grosse affaire de dilapidation de deniers publics.
Dimanche dernier, la salle d’audience du tribunal d’El-Harrach était pleine à craquer. Des témoins, des familles et des curieux ont suivi jusqu’à une heure tardive de la soirée les dernières déclarations des mis en cause. Essentiellement de hauts cadres dont le P-DG, d’Algérie Télécom Ouaret, et des deux entrepreneurs qui se sont adjugé des marchés fictifs. Le commandant Mohamed-Nadjib Denia, chef de la section de recherches au sein du groupement de gendarmerie d’Alger, a indiqué hier à la sûreté que l’enquête menée par ses éléments au niveau du complexe de télécommunications Aïssat-Idir (1er-Mai) concerne la seule période allant du mois de mai 2004 à décembre 2005.
Autrement dit, cette affaire peut en cacher d’autres, antérieures ou postérieures à cette période. L’enquête a été diligentée suite à des informations faisant état d’irrégularités flagrantes en matière de code des marchés publics lancés dans le cadre de l’aménagement dudit complexe. Les projets étaient, en effet, entre les mains de deux entrepreneurs originaires de Médéa qui ne se sont pas gênés d’utiliser des prête-noms de la famille. Mais l’astuce utilisée dans la conclusion de ces marchés est diabolique.
Alors que les projets d’un coût de plusieurs dizaines de milliards sont censés passer par une commission comme le prévoit la réglementation, on a préféré recourir au fractionnement de moins de 8 millions de dinars pour pouvoir bénéficier de la procédure du gré à gré et faire profiter tout le monde de la manne. Plusieurs registres du commerce sont utilisés y compris celui du fils d’un des entrepreneurs et qui, comble de l’ironie, est installé à l’étranger. Ainsi toute la famille est inscrite au RC. Une association de malfaiteurs intelligemment guidée par des responsables d’Algérie Télécom.
Notre interlocuteur explique que les travaux ont été commandés par le directeur de l’administration générale et de la logistique, d’une part, et le responsable de la direction territoriale des télécommunications, d’autre part. Une aberration quand on apprend que les deux responsables avaient le même objectif : l’aménagement du complexe Aïssat-Idir. Du coup, le commun des mortels ne peut s’empêcher de s’interroger sur de tels agissements si ce n’est dans le but de créer une diversion à l’effet de justifier la malversation. Pis, on saura que l’enquête prouvera par la suite que les travaux n’ont jamais été réalisés. Pour preuve, aucune réception sinon fictive.
Les deux entrepreneurs encaissaient des milliards sans contrepartie de prestations. L’un d’eux a même utilisé un registre du commerce appartenant à un maçon à qui il a promis un marché. En apprenant que l’entrepreneur a réalisé un gain de 7 milliards de centimes par les gendarmes qui l’avaient convoqué, le malheureux maçon a perdu connaissance dans le bureau du chef de section de recherches. Les malfaiteurs, ayant tout calculé, ont joui d’une grande complicité de la part du receveur de la poste de Chéraga qui payait à ses “amis” les chèques non conformes. Comportant une seule signature, alors qu’il en faut deux, le chèque de plusieurs centaines de millions passait comme une lettre à la poste. Affecté dans une autre agence, le receveur continuait à prodiguer ses “bons” services jusqu’à la découverte du pot aux roses.
Et le comble de l’irrégularité est atteint avec la remise du chèque au non concerné. “C’est une chaîne où chaque maillon avait son rôle”, dira le commandant Denia.
Dans tout ce méli-mélo où la dilapidation est la dénominateur commun, les premiers responsables n’ont pas grand-chose à déclarer si ce n’est pour dire qu’ils n’étaient pas au courant des magouilles. Il est, en effet, difficile de répondre lorsque près de 70 milliards de centimes alloués initialement à l’aménagement d’un complexe de télécommunications se retrouvent dans les comptes de deux entrepreneurs qui ont agi pour le compte d’Algérie Télécom comme pour une affaire de famille. Des projets payés non réalisés et des factures surévaluées ayant confirmé la dilapidation des biens publics sont entre autres motifs retenus contre les mis en cause par le procureur de la République d’El-Harrach. Avant d’être auditionné par le juge d’instruction, le P-DG d’Algérie Télécom, Brahim Ouaret, s’était refusé dimanche à toute déclaration se contentant de répondre que l’affaire est en instruction.
Hier, il a été mis sous contrôle judiciaire apprend-on de source bien informée. Sur les 23 personnes dont deux en fuite, 4 ont été écrouées (les deux entrepreneurs, le DAGL et le receveur), 3 sous contrôle judiciaire, 3 en liberté provisoire, 13 personnes seront entendues en cas de besoin. Quant au complexe Aïssat-Idir, il continue à afficher sa triste façade faute de pouvoir bénéficier de travaux réels.
source: liberté
Dimanche dernier, la salle d’audience du tribunal d’El-Harrach était pleine à craquer. Des témoins, des familles et des curieux ont suivi jusqu’à une heure tardive de la soirée les dernières déclarations des mis en cause. Essentiellement de hauts cadres dont le P-DG, d’Algérie Télécom Ouaret, et des deux entrepreneurs qui se sont adjugé des marchés fictifs. Le commandant Mohamed-Nadjib Denia, chef de la section de recherches au sein du groupement de gendarmerie d’Alger, a indiqué hier à la sûreté que l’enquête menée par ses éléments au niveau du complexe de télécommunications Aïssat-Idir (1er-Mai) concerne la seule période allant du mois de mai 2004 à décembre 2005.
Autrement dit, cette affaire peut en cacher d’autres, antérieures ou postérieures à cette période. L’enquête a été diligentée suite à des informations faisant état d’irrégularités flagrantes en matière de code des marchés publics lancés dans le cadre de l’aménagement dudit complexe. Les projets étaient, en effet, entre les mains de deux entrepreneurs originaires de Médéa qui ne se sont pas gênés d’utiliser des prête-noms de la famille. Mais l’astuce utilisée dans la conclusion de ces marchés est diabolique.
Alors que les projets d’un coût de plusieurs dizaines de milliards sont censés passer par une commission comme le prévoit la réglementation, on a préféré recourir au fractionnement de moins de 8 millions de dinars pour pouvoir bénéficier de la procédure du gré à gré et faire profiter tout le monde de la manne. Plusieurs registres du commerce sont utilisés y compris celui du fils d’un des entrepreneurs et qui, comble de l’ironie, est installé à l’étranger. Ainsi toute la famille est inscrite au RC. Une association de malfaiteurs intelligemment guidée par des responsables d’Algérie Télécom.
Notre interlocuteur explique que les travaux ont été commandés par le directeur de l’administration générale et de la logistique, d’une part, et le responsable de la direction territoriale des télécommunications, d’autre part. Une aberration quand on apprend que les deux responsables avaient le même objectif : l’aménagement du complexe Aïssat-Idir. Du coup, le commun des mortels ne peut s’empêcher de s’interroger sur de tels agissements si ce n’est dans le but de créer une diversion à l’effet de justifier la malversation. Pis, on saura que l’enquête prouvera par la suite que les travaux n’ont jamais été réalisés. Pour preuve, aucune réception sinon fictive.
Les deux entrepreneurs encaissaient des milliards sans contrepartie de prestations. L’un d’eux a même utilisé un registre du commerce appartenant à un maçon à qui il a promis un marché. En apprenant que l’entrepreneur a réalisé un gain de 7 milliards de centimes par les gendarmes qui l’avaient convoqué, le malheureux maçon a perdu connaissance dans le bureau du chef de section de recherches. Les malfaiteurs, ayant tout calculé, ont joui d’une grande complicité de la part du receveur de la poste de Chéraga qui payait à ses “amis” les chèques non conformes. Comportant une seule signature, alors qu’il en faut deux, le chèque de plusieurs centaines de millions passait comme une lettre à la poste. Affecté dans une autre agence, le receveur continuait à prodiguer ses “bons” services jusqu’à la découverte du pot aux roses.
Et le comble de l’irrégularité est atteint avec la remise du chèque au non concerné. “C’est une chaîne où chaque maillon avait son rôle”, dira le commandant Denia.
Dans tout ce méli-mélo où la dilapidation est la dénominateur commun, les premiers responsables n’ont pas grand-chose à déclarer si ce n’est pour dire qu’ils n’étaient pas au courant des magouilles. Il est, en effet, difficile de répondre lorsque près de 70 milliards de centimes alloués initialement à l’aménagement d’un complexe de télécommunications se retrouvent dans les comptes de deux entrepreneurs qui ont agi pour le compte d’Algérie Télécom comme pour une affaire de famille. Des projets payés non réalisés et des factures surévaluées ayant confirmé la dilapidation des biens publics sont entre autres motifs retenus contre les mis en cause par le procureur de la République d’El-Harrach. Avant d’être auditionné par le juge d’instruction, le P-DG d’Algérie Télécom, Brahim Ouaret, s’était refusé dimanche à toute déclaration se contentant de répondre que l’affaire est en instruction.
Hier, il a été mis sous contrôle judiciaire apprend-on de source bien informée. Sur les 23 personnes dont deux en fuite, 4 ont été écrouées (les deux entrepreneurs, le DAGL et le receveur), 3 sous contrôle judiciaire, 3 en liberté provisoire, 13 personnes seront entendues en cas de besoin. Quant au complexe Aïssat-Idir, il continue à afficher sa triste façade faute de pouvoir bénéficier de travaux réels.
source: liberté
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