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L'Algérie et le Maroc coopèrent dans l'économie et la sécurité

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  • L'Algérie et le Maroc coopèrent dans l'économie et la sécurité

    En dépit de l’apparente adversité politique entre les deux voisins maghrébins, la coopération bilatérale sécuritaire et économique n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui.

    Ni le différend « historique » qui perdure depuis plus de quatre décennies entre Alger et Rabat – concernant le problème du Sahara occidental – ni la fermeture des frontières terrestres de l’époque du roi Hassan II, n’avaient dépassé la ligne rouge. Les deux parties ont montré leurs capacités à gérer ces conflits. Les pouvoirs en place à Rabat comme à Alger se sont « contentés » des déclarations agressives émanant des responsables et des partis politiques de part et d’autre, et des campagnes médiatiques, menées par leurs médias respectifs.
    Néanmoins, les visites de délégations de très haut niveau ne se comptent plus ! Et cela sans évoquer, les émissaires personnels des deux chefs d’État… Du temps du roi Hassan II et de Chadli Benjedid, le ministre marocain de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri, ainsi que l’artisan des relations avec Rabat et faiseur de présidents, l’Algérien Larbi Belkheir – qui a fini sa carrière au poste d’ambassadeur à Rabat –, faisaient la navette entre les deux pays… Que ce soit pour calmer les divergences ou pour coordonner les initiatives à prendre – notamment dans le domaine sécuritaire – ou bien, sur le plan des mesures à envisager pour anticiper sur d’éventuels rapprochements entre les partis d’opposition marocain et algérien.
    Les observateurs maghrébins et occidentaux, spécialisés dans les relations algéro-marocaines, affirment que tous ceux qui spéculaient, hommes politiques et médias étrangers, plus précisément français, sur la gravité des tensions entre Rabat et Alger, ont prouvé qu’ils ne comprenaient pas les intérêts qui lient les deux grands d’Afrique du Nord. À chaque fois que ces spécialistes s’attendaient à des confrontations sur le terrain entre les deux pays, ils ont été très vite déçus. Idem pour ceux qui croyaient que l’Algérie et le Maroc s’équipaient davantage d’armes, d’avions, de chars et de frégates, avec pour principal objectif se préparer à une prochaine guerre… Ils découvrent que leurs calculs étaient erronés. Le général Khaled Nezzar, ancien ministre algérien de la Défense, nous disait un jour : « Ni l’Algérie ni le Maroc n’ont l’intention de se faire la guerre, car personne dans les deux pays frères ne veut insulter l’avenir ni compromettre les nouvelles générations. Et d’ajouter : Nous ne ferons jamais ce cadeau à ceux qui nous avaient colonisé un jour. » Allusion faite aux Français et aux Espagnols…
    S’il était vrai que l’Algérie se considère toujours comme « la puissance régionale avant-gardiste », comme le répétait après l’indépendance l’ancien président de la république algérienne, Houari Boumediène, et qu’ainsi tous les pays du Maghreb devraient s’aligner sur sa politique étrangère, cette thèse est restée théorique. Il y a eu différents axes aussi bien en Afrique du Nord qu’en Afrique Noire. Le premier s’est démantelé avec la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA), même si cet édifice maghrébin n’a pas avancé. Quant au second, il y a eu apparemment un « gentleman agreement » entre Rabat et Alger pour se partager les intérêts sur ce continent. Jamais les Algériens n’ont approché les intérêts des Marocains en Afrique Noire et vice-versa. Ce qui confirme cette coopération tacite sur le plan international.
    Ces dernières années, et après l’arrivée de Mohammed VI aux commandes, le pragmatisme au niveau des relations bilatérales est devenu de mise. La coordination très étroite au niveau sécuritaire, plus particulièrement dans la lutte antiterroriste, surtout islamiste, a rapproché davantage ces relations.
    Cette coordination a eu des répercussions sur beaucoup d’autres domaines, surtout les échanges commerciaux, l’ouverture du secteur des hydrocarbures marocain à la Sonatrach algérienne, le recours à l’expérience marocaine dans le domaine du banking.
    Le fait marquant de ce rapprochement, voire de l’alliance en matière de sécurité, a été particulièrement constaté durant toute la période des protestations sociales lors du printemps arabe. Des cellules mixtes des deux pays travaillaient nuit et jour pour éloigner le risque et pourchasser les islamistes en provenance de Tunisie et de Libye.
    Signature de contrats. L’Algérie a choisi de faire passer un oléoduc vers l’Europe à travers le territoire marocain. Au cours de cette année, plusieurs contrats ont été signés entre des ministères algériens et des entreprises marocaines dans différents domaines tels que l’agriculture, les industries de transformations et autres. En revanche, les Marocains ont signé des accords pour acheter la majorité des besoins des dérivés pétroliers algériens. De sources marocaines, on apprend que des discussions sont en cours pour un partenariat portant sur la construction des raffineries au Maroc.
    De même, des négociations ont démarré, visant à calquer l’expérience marocaine dans le domaine du marché financier. Des délégations de la Bourse d’Alger viennent régulièrement visiter la Bourse de Casablanca. Sur le plan du tourisme, des accords ont été signés avec des groupes touristiques marocains, notamment ceux qui opèrent à Marrakech et à Saïdia proche des frontières algéro-marocaines fermées jusque-là.
    La coopération, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme international, plus particulièrement dans la région du Sahel, entre l’Algérie et le Maroc, pousse les États-Unis à encourager ce rapprochement. Et, d’autre part, à aider à résoudre tous les points de divergence, y compris, malgré les apparences, ce qui concerne le problème du Sahara occidental.


    Le fait d’avoir un ennemi commun, les extrémistes religieux, devraient consolider davantage les relations bilatérales en cours de développement. Alger, selon des sources marocaines officielles, aide sérieusement les services marocains à contrecarrer le rôle que tentent de jouer les groupuscules salafistes dans chaque manifestation que connaissent les villes marocaines. De plus, l’Algérie propose au Maroc tout soutien qui sera demandé en la matière.
    Autre signe de rapprochement, le roi Mohammed VI et Abdelaziz Bouteflika ont créé deux cellules de part et d’autre pour suivre de près les dossiers chauds, comportant des risques pour les deux pays. Ces cellules sont formées par les proches conseillers au Palais royal marocain et au sein du palais présidentiel d’El-Moradia à Alger. Leurs noms n’ont pas été dévoilés. On compte également ceux qui secondent les patrons des services de renseignements, Mohamed Mediène, côté algérien, et Yassine Mansouri, côté marocain.
    En tout état de cause, le niveau avancé du rapprochement algéro-marocain aurait tendance à se renforcer et il deviendra plus explicite dans les prochains mois. Notamment dans le cas où l’influence des islamistes en Tunisie et en Libye se développerait et où les pouvoirs en place n’arriveraient plus à contenir les actions des salafistes.
    Ce qui rapproche l’Algérie et le Maroc aujourd’hui est beaucoup plus fort que ce qui les sépare. De ce fait, peut-on imaginer que ce rapprochement est le prélude de la naissance d’un axe régional ?
    Il est prématuré de le confirmer pour le moment, malgré les intérêts et les risques divers. Mais si ces risques deviennent plus graves, la création de cet axe sera inéluctable.
    Tous les ingrédients sont présents, de la sécurité à l’économie. À cela s’ajoutent l’absence graduelle de méfiance de part et d’autre, et la disparition remarquée des susceptibilités qui avaient prévalu plusieurs siècles.
    ARABIES

  • #2
    comme on le dit toujours, sans l’Algérie il n'y a plus d'UMA meme pas en reve et sans le Maroc non plus.

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