Alors que se précise l'intervention internationale au Mali, l'Algérie s'interroge à nouveau sur un système de surveillance des frontières.
Par Walid Ramzi pour Magharebia à Alger – 16/11/12
L'Algérie étudie la création d'un système de contrôle sophistiqué pour contrôler ses frontières et sécuriser les points de passage qu'utilisent les terroristes et les trafiquants pour entrer dans le pays depuis le Sahara.
Numidia News a rapporté le 6 novembre que l'Algérie avait l'intention de lancer un appel d'offres international pour ce projet. Sa mise en oeuvre, initialement prévue dès 2011, avait été reportée par le ministère de la Défense. Aujourd'hui, le ministre a d'ores et déjà rencontré des délégations issues d'entreprises étrangères spécialisées dans les systèmes de surveillance.
Ce problème sécuritaire est devenu particulièrement important en raison de l'augmentation des menaces planant sur la sécurité et des craintes d'une détérioration continue de la situation sécuritaire au Sahel.
Ce système devra fonctionner par le biais du déploiement de points électroniques de surveillance, d'alarmes et de radars capables de détecter les tentatives d'entrée clandestine des individus comme des véhicules dans le pays. Il oeuvrera en conjonction avec le lancement d'opérations aériennes intensives le long de la frontière.
Ce projet a été pour la première fois exploré en 2006, mais les autorités algériennes avaient alors décidé de reporter sa mise en oeuvre en raison de son coût élevé, estimé alors à 1,5 milliard de dollars. Parmi les mesures attendues, une couverture radar, des patrouilles supplémentaires, des systèmes de surveillance moderne, ainsi que la possibilité d'utiliser un système de contrôle du trafic aéroporté.
"L'Algérie s'appuie sur une approche de la protection des frontières à deux volets", explique Taher Ben Thamer, ancien officier militaire. "On sécurise les frontières et on lance des mesures permettant de développer les zones frontalières en stabilisant leur population actuelle en ouvrant des voies et de nouvelles routes visant à faciliter le mouvement des biens. On a développé également les activités commerciales par la pose d'un réseau de fibre optique, qui permet aux utilisateurs de rester en contact avec leurs proches".
Il ajoute que la détérioration de la situation sécuritaire sur la frontière avec le Mali et l'instabilité en Libye "ont poussé les autorités algériennes à prendre de telles mesures, dans le but d'éviter tous les dangers potentiels que pourraient avoir à affronter les villes du sud".
Des unités de l'armée algérienne ont commencé à construire, au mois de novembre, une clôture électrique de 50 kilomètres de long entre la ville algérienne de Bourj Badji Mokhtar et le territoire malien. El Khabar a expliqué" que cette zone était l'une des plus sensibles pour le pays.
"La situation vécue par le Mali est un microcosme de ce que la région du Sahel pourrait subir si les pays de la région devaient échouer à mettre un terme au trafic d'armes transfrontalier", selon Kamal Hadif, spécialiste des affaires de sécurité au Mali.
Il ajoute que "de nombreux rapports établis sur la sécurité ont évoqué les tentatives des groupes terroristes de stocker des quantités significatives d'armes de contrebande dans des zones désertiques difficiles à détecter, ou dans des grottes dans les régions montagneuses, afin de les utiliser ultérieurement lors d'opérations terroristes".
Lors de la plus récente opération de sécurité menée sur la frontière, le 6 novembre, les autorités ont arrêté un terrorisme présumé. Ce ressortissant nigérian aurait admis appartenir au Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest. Il aurait été chargé de mener un attentat suicide contre un bâtiment des services de sécurité dans l'une des wilayas du sud.
Quelques jours auparavant, le 31 octobre, des soldats avaient arrêté douze insurgés qui étaient parvenus à atteindre clandestinement la province d'Illizi et qui s'apprêtaient à entrer au Mali pour soutenir les organisations terroristes. Les forces de sécurité ont confisqué ce jour là plusieurs SUV et des mitrailleuses.
Le même jour et dans la même province, six trafiquants ont été appréhendés par les forces de sécurité. Deux SUV ont été saisis, en plus de 21 armes qui étaient en possession de ces hommes qui se dirigeaient également vers le Mali en provenance de la ville libyenne de Ghadames.
Par Walid Ramzi pour Magharebia à Alger – 16/11/12
L'Algérie étudie la création d'un système de contrôle sophistiqué pour contrôler ses frontières et sécuriser les points de passage qu'utilisent les terroristes et les trafiquants pour entrer dans le pays depuis le Sahara.
Numidia News a rapporté le 6 novembre que l'Algérie avait l'intention de lancer un appel d'offres international pour ce projet. Sa mise en oeuvre, initialement prévue dès 2011, avait été reportée par le ministère de la Défense. Aujourd'hui, le ministre a d'ores et déjà rencontré des délégations issues d'entreprises étrangères spécialisées dans les systèmes de surveillance.
Ce problème sécuritaire est devenu particulièrement important en raison de l'augmentation des menaces planant sur la sécurité et des craintes d'une détérioration continue de la situation sécuritaire au Sahel.
Ce système devra fonctionner par le biais du déploiement de points électroniques de surveillance, d'alarmes et de radars capables de détecter les tentatives d'entrée clandestine des individus comme des véhicules dans le pays. Il oeuvrera en conjonction avec le lancement d'opérations aériennes intensives le long de la frontière.
Ce projet a été pour la première fois exploré en 2006, mais les autorités algériennes avaient alors décidé de reporter sa mise en oeuvre en raison de son coût élevé, estimé alors à 1,5 milliard de dollars. Parmi les mesures attendues, une couverture radar, des patrouilles supplémentaires, des systèmes de surveillance moderne, ainsi que la possibilité d'utiliser un système de contrôle du trafic aéroporté.
"L'Algérie s'appuie sur une approche de la protection des frontières à deux volets", explique Taher Ben Thamer, ancien officier militaire. "On sécurise les frontières et on lance des mesures permettant de développer les zones frontalières en stabilisant leur population actuelle en ouvrant des voies et de nouvelles routes visant à faciliter le mouvement des biens. On a développé également les activités commerciales par la pose d'un réseau de fibre optique, qui permet aux utilisateurs de rester en contact avec leurs proches".
Il ajoute que la détérioration de la situation sécuritaire sur la frontière avec le Mali et l'instabilité en Libye "ont poussé les autorités algériennes à prendre de telles mesures, dans le but d'éviter tous les dangers potentiels que pourraient avoir à affronter les villes du sud".
Des unités de l'armée algérienne ont commencé à construire, au mois de novembre, une clôture électrique de 50 kilomètres de long entre la ville algérienne de Bourj Badji Mokhtar et le territoire malien. El Khabar a expliqué" que cette zone était l'une des plus sensibles pour le pays.
"La situation vécue par le Mali est un microcosme de ce que la région du Sahel pourrait subir si les pays de la région devaient échouer à mettre un terme au trafic d'armes transfrontalier", selon Kamal Hadif, spécialiste des affaires de sécurité au Mali.
Il ajoute que "de nombreux rapports établis sur la sécurité ont évoqué les tentatives des groupes terroristes de stocker des quantités significatives d'armes de contrebande dans des zones désertiques difficiles à détecter, ou dans des grottes dans les régions montagneuses, afin de les utiliser ultérieurement lors d'opérations terroristes".
Lors de la plus récente opération de sécurité menée sur la frontière, le 6 novembre, les autorités ont arrêté un terrorisme présumé. Ce ressortissant nigérian aurait admis appartenir au Mouvement pour l'unité et le djihad en Afrique de l'Ouest. Il aurait été chargé de mener un attentat suicide contre un bâtiment des services de sécurité dans l'une des wilayas du sud.
Quelques jours auparavant, le 31 octobre, des soldats avaient arrêté douze insurgés qui étaient parvenus à atteindre clandestinement la province d'Illizi et qui s'apprêtaient à entrer au Mali pour soutenir les organisations terroristes. Les forces de sécurité ont confisqué ce jour là plusieurs SUV et des mitrailleuses.
Le même jour et dans la même province, six trafiquants ont été appréhendés par les forces de sécurité. Deux SUV ont été saisis, en plus de 21 armes qui étaient en possession de ces hommes qui se dirigeaient également vers le Mali en provenance de la ville libyenne de Ghadames.
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