Humanité.fr
Victimes de verdicts partiaux ou en attente d’un procès, plus de 150 militants associatifs, syndicalistes, jeunes du Mouvement du 20 février, Sahraouis, croupissent en prison.
L’Asdhom (Association de défense des droits de l’homme au Maroc) a choisi le 17 novembre pour donner le coup d’envoi d’une campagne de soutien et de parrainage des prisonniers politiques et syndicaux au Maroc, et ce à l’occasion de la Semaine de la solidarité internationale. La campagne est parrainée par l’écrivain Gilles Perrault, lequel souligne que « dans le combat pour un Maroc démocratique et équitable, les détenus politiques, hommes et femmes, sont en première ligne » (1).
Depuis quelques années, et singulièrement depuis l’émergence du Mouvement des jeunes du 20 février, qui avait animé les manifestations du « printemps marocain », le régime marocain a durci sa politique à l’endroit des contestataires, des étudiants et des syndicalistes. L’Asdhom a recensé une liste de 152 personnes condamnées à des peines allant de quelques mois à plusieurs années de prison. Parmi eux, soixante-cinq militants sahraouis, trente-neuf jeunes du Mouvement du 20 février, six syndicalistes étudiants, répartis entre dix-neuf prisons marocaines. Tous victimes de verdicts partiaux comme celui de ces militants du 20 février – Bachir Bouchaïeb de Hoceima condamné à douze ans de prison, les six jeunes de Casablanca condamnés à des peines de huit à dix mois de prison pour « participation à manifestation non autorisée » – ou celui en attente devant le tribunal militaire de Salé (Rabat) de vingt-quatre militants sahraouis interpellés après la répression qui avait suivi en novembre 2010 le démantèlement du camp de Gdeim Izik dans le Sahara occidental et qui risquent des peines de cinq à dix ans de prison. Et ce sans compter les poursuites engagées contre les jeunes du Mouvement du 20 février qui manifestaient à Rabat le 22 août contre la cérémonie « d’allégeance » au monarque des membres du gouvernement, hauts fonctionnaires, députés et autres membres des corps constitués. Des militants d’Attac Maroc sont également dans le collimateur des autorités ainsi que des journalistes et des blogueurs comme Socrate, qui a écopé en appel d’une peine de dix-huit mois de prison ferme ou du rappeur Mourad Belhouat (un an de prison ferme). En parallèle, la répression envers les salariés ne faiblit pas. Mardi soir, dans les mines de cobalt de Ouarzazate, la police s’est déchaînée contre des mineurs en grève faisant plusieurs blessés, et ce après que plusieurs grévistes, laissés en liberté provisoire, sont l’objet de poursuites judiciaires.
(1) Une soirée aura lieu samedi à 19 heures à Nanterre (Hauts-de-Seine), 11, rue des Anciennes-Mairies.
Hassane Zerrouky
Victimes de verdicts partiaux ou en attente d’un procès, plus de 150 militants associatifs, syndicalistes, jeunes du Mouvement du 20 février, Sahraouis, croupissent en prison.
L’Asdhom (Association de défense des droits de l’homme au Maroc) a choisi le 17 novembre pour donner le coup d’envoi d’une campagne de soutien et de parrainage des prisonniers politiques et syndicaux au Maroc, et ce à l’occasion de la Semaine de la solidarité internationale. La campagne est parrainée par l’écrivain Gilles Perrault, lequel souligne que « dans le combat pour un Maroc démocratique et équitable, les détenus politiques, hommes et femmes, sont en première ligne » (1).
Depuis quelques années, et singulièrement depuis l’émergence du Mouvement des jeunes du 20 février, qui avait animé les manifestations du « printemps marocain », le régime marocain a durci sa politique à l’endroit des contestataires, des étudiants et des syndicalistes. L’Asdhom a recensé une liste de 152 personnes condamnées à des peines allant de quelques mois à plusieurs années de prison. Parmi eux, soixante-cinq militants sahraouis, trente-neuf jeunes du Mouvement du 20 février, six syndicalistes étudiants, répartis entre dix-neuf prisons marocaines. Tous victimes de verdicts partiaux comme celui de ces militants du 20 février – Bachir Bouchaïeb de Hoceima condamné à douze ans de prison, les six jeunes de Casablanca condamnés à des peines de huit à dix mois de prison pour « participation à manifestation non autorisée » – ou celui en attente devant le tribunal militaire de Salé (Rabat) de vingt-quatre militants sahraouis interpellés après la répression qui avait suivi en novembre 2010 le démantèlement du camp de Gdeim Izik dans le Sahara occidental et qui risquent des peines de cinq à dix ans de prison. Et ce sans compter les poursuites engagées contre les jeunes du Mouvement du 20 février qui manifestaient à Rabat le 22 août contre la cérémonie « d’allégeance » au monarque des membres du gouvernement, hauts fonctionnaires, députés et autres membres des corps constitués. Des militants d’Attac Maroc sont également dans le collimateur des autorités ainsi que des journalistes et des blogueurs comme Socrate, qui a écopé en appel d’une peine de dix-huit mois de prison ferme ou du rappeur Mourad Belhouat (un an de prison ferme). En parallèle, la répression envers les salariés ne faiblit pas. Mardi soir, dans les mines de cobalt de Ouarzazate, la police s’est déchaînée contre des mineurs en grève faisant plusieurs blessés, et ce après que plusieurs grévistes, laissés en liberté provisoire, sont l’objet de poursuites judiciaires.
(1) Une soirée aura lieu samedi à 19 heures à Nanterre (Hauts-de-Seine), 11, rue des Anciennes-Mairies.
Hassane Zerrouky
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