la colombe et le lys
Il était une Foi, là où l’amour est imparfait,
une colombe qui voulait porter un signe de paix.
Il y avait bien longtemps qu’elle était sortie de l’arche,et qu’elle cherchait, cette colombe, aussi pure que blessée,où cueillir dans ces champs de villes fanées, un brin d’espoir, un rameau d’olivier.
Il y eut des hivers, aux longs cauchemars,
et de froids déserts, où tout est seul et sombre.
Puis, soudain, jaillit, l'éclat d'un lys.
Dieu que la beauté est touchante !
Alors, entre ses pétales délicats, en calice,
se blottit cette colombe en souffrance.
Elle ne vit plus l’hiver, ni les saisons, dans ce creux de chaleur.
Mais les mois défilèrent, et les années passèrent, alors parut un nouvel été.
Il eut un été, il eut un matin, et de cette rencontre fleurirent des pensées.
Elle se disait :
« Je planterai mon précieux lys, dans un nid doré, pour mieux le garder et le protéger.
Je l’entourerai du collier de mes ailes, fragiles et froissées,
qu’il cousu d’un parfum, et d’un puissant baiser, plus que l’élan d’un vol.
Alors, même frêle, je serai sa parure, car je veux rester à ses cotés et ne plus m’envoler. »
Puis elle ouvrit les yeux et vit des murs, des murs de Babel qui criaient :
« Tu n’es pas le jardin de ce lys. Entre vous, des barbelés sont dressés,
des pièges, et sur des ronces en friches, tu es venue te percher.
Bientôt, il sera à ta vue dérobé et de lui tu ne pourras plus approcher. »
La colombe était sage et droite. Elle savait qu’il fallait respecter la loi du sabbat, du vendredi, du dimanche, et même la suivre les autres jours. Elle savait qu’il fallait préférer Dieu à ses créatures. Alors, jamais elle ne chanta à son lys son amour innocent. Et les bourgeons semés sous un feu d’hiver plurent en été en perles de larmes.
« Il était un bel hiver que j'aimerai retrouver, se lamentait la colombe, ainsi séparée,
où est mon écrin d'ébène au cœur de lys, les paysages de mon âme sont redevenus tristes. L'été est si gris, sans l'espoir d'être aimée… »
Mais au bout d’une branche déjà le nid était vide et la colombe livrée. Au jugement par Sodome et Gomorrhe, elle fut condamnée. Accusée derrière l’abord perdu, sous ses cils, de dessiner des îles de tendresse, du pouvoir de panser des blessures par trop douceur, et de connaitre des secrets du palais des muses, pour tisser des refuges où l’on pourrait se perdre. Mais coupable surtout de savoir, même enfermée, s’évader dans d’ésotériques tropiques, où nul ne peut la retrouver, pour rêver de son lys, qu’on lui interdit d’atteindre.
Alors elle fut teinte en noire, chassée, bannie de cette terre brulée.
Dans sa fuite, elle se rappelait de l’arche, de l’alliance, du rameau d’olivier,
introuvable, de l’inespéré fil d’un lys où surprise, elle s’est attachée.
Puis, essoufflée, elle arrêta sa course au bord d’une source, au pied d’un rocher,
Elle y vit un corbeau qui priait. Elle écoutait et ne comprenait pas.
Elle le prit pour un prêtre, un imam, un rabbin, un sage,
et même, épuisée, pour un simple mirage.
Alors il lui dit sans parole :
« Moi aussi j’ai souffert de ces cachots d’images sans nuance,
où ceux qui se tiennent debout enferment l’autre et s’enferment eux-mêmes.
Entre eux, ils sont pires que des loups, alors qu’ils ont une conscience.
L’humanité se torture et se défigure depuis l’origine.
Son visage est aussi ensanglanté que le suaire d’un agneau qu’ils ont immolé.
Il n’y eut en vérité qu’un seul homme à l’image de Dieu, qui souffrit l’horreur de cette inhumanité. Il la souffrit sur un mont d’oliviers dont les rameaux ne servent pas à la paix.
Un jour, ils acclament, un jour, ils fouettent, ces rameaux, ils les coupent, car ce n’est que le bois, qui intéresse les hommes, pour en faire des croix.
Hélas, l’Homme n’est pas plus Homme au fil des siècles qui avancent…
Si tu savais tous ses crimes et génocides contre la terre et contre lui-même.
Il s’imagine qu’entre eux, ils sont si différents qu’ils peuvent s’entretuer.
Et puis ils ne font pas que des nids, ils font des prisons et des camps d’abominations…
Alors Colombe, vole, vole loin de ces hommes ! Ils te chassent ?
Eh bien qu’ils te chassent, plutôt que de te charger de plomb! »
La colombe affligée savait la folie des hommes, mais elle ne comprenait pas qu’il y ait tant d’abimes dans ce si beau globe bleu. Alors, elle leva ses yeux mouillés vers le corbeau, et elle vit qu’il était blanc. Il reprit, toujours sans un mot, : « Tu n’es pas des miens, tu n’es pas des leurs, tu n’es plus des tiens, à toi de te trouver toi-même ! Mais n’oublie jamais qu’en toi, comme en l’autre, il est, celui qui est » puis il s’envola.
Alors, elle poursuivit son voyage. Certains dirent qu’elle s’égara maintes fois. D’autres qu’elle grandit en avançant dans l’âge. Certains étaient surs de son passage, de l’avoir croisée sur le sourire d’un enfant. D’autres pensaient qu’elle périt et finit son pèlerinage, près d’une forêt de briques où reposait celui qu’elle aimait tant. Mais d’autres affirmaient qu’elle avait atteint les portes de l’Orient, au parfum d’encens et de lys, où d’antan, près d’un spirituel amant, elle avait confié leur union mystique. Et, qu’en cette fin de son temps, goutte de l’infini océan de création, comme elle, faible, forte et mystérieuse, avant de remettre son esprit, à celui qui lui avait donné, elle s’était mise à prier.
Prier pour ceux, qu’elle avait aimés, ceux qui aiment, s’aiment et ceux qui ne sont pas aimés. Alors il lui fallut au moins l’éternité… Et pour elle, c’est ainsi qu’elle commença. Car certains dirent qu’ils virent ses paupières se clore et qu’à cet instant ils comprirent qu’elle vit la lumière de la lumière. Alors, aussi incroyable que cela puisse paraitre, aussi vrai que l’on respire, la vie qui anime tout être, vit peut-être, au-delà de la vie.
Auteur inconnu
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Il était une Foi, là où l’amour est imparfait,
une colombe qui voulait porter un signe de paix.
Il y avait bien longtemps qu’elle était sortie de l’arche,et qu’elle cherchait, cette colombe, aussi pure que blessée,où cueillir dans ces champs de villes fanées, un brin d’espoir, un rameau d’olivier.
Il y eut des hivers, aux longs cauchemars,
et de froids déserts, où tout est seul et sombre.
Puis, soudain, jaillit, l'éclat d'un lys.
Dieu que la beauté est touchante !
Alors, entre ses pétales délicats, en calice,
se blottit cette colombe en souffrance.
Elle ne vit plus l’hiver, ni les saisons, dans ce creux de chaleur.
Mais les mois défilèrent, et les années passèrent, alors parut un nouvel été.
Il eut un été, il eut un matin, et de cette rencontre fleurirent des pensées.
Elle se disait :
« Je planterai mon précieux lys, dans un nid doré, pour mieux le garder et le protéger.
Je l’entourerai du collier de mes ailes, fragiles et froissées,
qu’il cousu d’un parfum, et d’un puissant baiser, plus que l’élan d’un vol.
Alors, même frêle, je serai sa parure, car je veux rester à ses cotés et ne plus m’envoler. »
Puis elle ouvrit les yeux et vit des murs, des murs de Babel qui criaient :
« Tu n’es pas le jardin de ce lys. Entre vous, des barbelés sont dressés,
des pièges, et sur des ronces en friches, tu es venue te percher.
Bientôt, il sera à ta vue dérobé et de lui tu ne pourras plus approcher. »
La colombe était sage et droite. Elle savait qu’il fallait respecter la loi du sabbat, du vendredi, du dimanche, et même la suivre les autres jours. Elle savait qu’il fallait préférer Dieu à ses créatures. Alors, jamais elle ne chanta à son lys son amour innocent. Et les bourgeons semés sous un feu d’hiver plurent en été en perles de larmes.
« Il était un bel hiver que j'aimerai retrouver, se lamentait la colombe, ainsi séparée,
où est mon écrin d'ébène au cœur de lys, les paysages de mon âme sont redevenus tristes. L'été est si gris, sans l'espoir d'être aimée… »
Mais au bout d’une branche déjà le nid était vide et la colombe livrée. Au jugement par Sodome et Gomorrhe, elle fut condamnée. Accusée derrière l’abord perdu, sous ses cils, de dessiner des îles de tendresse, du pouvoir de panser des blessures par trop douceur, et de connaitre des secrets du palais des muses, pour tisser des refuges où l’on pourrait se perdre. Mais coupable surtout de savoir, même enfermée, s’évader dans d’ésotériques tropiques, où nul ne peut la retrouver, pour rêver de son lys, qu’on lui interdit d’atteindre.
Alors elle fut teinte en noire, chassée, bannie de cette terre brulée.
Dans sa fuite, elle se rappelait de l’arche, de l’alliance, du rameau d’olivier,
introuvable, de l’inespéré fil d’un lys où surprise, elle s’est attachée.
Puis, essoufflée, elle arrêta sa course au bord d’une source, au pied d’un rocher,
Elle y vit un corbeau qui priait. Elle écoutait et ne comprenait pas.
Elle le prit pour un prêtre, un imam, un rabbin, un sage,
et même, épuisée, pour un simple mirage.
Alors il lui dit sans parole :
« Moi aussi j’ai souffert de ces cachots d’images sans nuance,
où ceux qui se tiennent debout enferment l’autre et s’enferment eux-mêmes.
Entre eux, ils sont pires que des loups, alors qu’ils ont une conscience.
L’humanité se torture et se défigure depuis l’origine.
Son visage est aussi ensanglanté que le suaire d’un agneau qu’ils ont immolé.
Il n’y eut en vérité qu’un seul homme à l’image de Dieu, qui souffrit l’horreur de cette inhumanité. Il la souffrit sur un mont d’oliviers dont les rameaux ne servent pas à la paix.
Un jour, ils acclament, un jour, ils fouettent, ces rameaux, ils les coupent, car ce n’est que le bois, qui intéresse les hommes, pour en faire des croix.
Hélas, l’Homme n’est pas plus Homme au fil des siècles qui avancent…
Si tu savais tous ses crimes et génocides contre la terre et contre lui-même.
Il s’imagine qu’entre eux, ils sont si différents qu’ils peuvent s’entretuer.
Et puis ils ne font pas que des nids, ils font des prisons et des camps d’abominations…
Alors Colombe, vole, vole loin de ces hommes ! Ils te chassent ?
Eh bien qu’ils te chassent, plutôt que de te charger de plomb! »
La colombe affligée savait la folie des hommes, mais elle ne comprenait pas qu’il y ait tant d’abimes dans ce si beau globe bleu. Alors, elle leva ses yeux mouillés vers le corbeau, et elle vit qu’il était blanc. Il reprit, toujours sans un mot, : « Tu n’es pas des miens, tu n’es pas des leurs, tu n’es plus des tiens, à toi de te trouver toi-même ! Mais n’oublie jamais qu’en toi, comme en l’autre, il est, celui qui est » puis il s’envola.
Alors, elle poursuivit son voyage. Certains dirent qu’elle s’égara maintes fois. D’autres qu’elle grandit en avançant dans l’âge. Certains étaient surs de son passage, de l’avoir croisée sur le sourire d’un enfant. D’autres pensaient qu’elle périt et finit son pèlerinage, près d’une forêt de briques où reposait celui qu’elle aimait tant. Mais d’autres affirmaient qu’elle avait atteint les portes de l’Orient, au parfum d’encens et de lys, où d’antan, près d’un spirituel amant, elle avait confié leur union mystique. Et, qu’en cette fin de son temps, goutte de l’infini océan de création, comme elle, faible, forte et mystérieuse, avant de remettre son esprit, à celui qui lui avait donné, elle s’était mise à prier.
Prier pour ceux, qu’elle avait aimés, ceux qui aiment, s’aiment et ceux qui ne sont pas aimés. Alors il lui fallut au moins l’éternité… Et pour elle, c’est ainsi qu’elle commença. Car certains dirent qu’ils virent ses paupières se clore et qu’à cet instant ils comprirent qu’elle vit la lumière de la lumière. Alors, aussi incroyable que cela puisse paraitre, aussi vrai que l’on respire, la vie qui anime tout être, vit peut-être, au-delà de la vie.
Auteur inconnu
j'ai lu j'ai aimé je partage bonne lecture
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