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GAZA - Metro a rencontré Jimmy Carter, ancien président des Etats-Unis (1977-1981) et régulièrement envoyé pour des missions diplomatiques au Proche-Orient.
De nouveaux heurts surviennent entre Israël et Gaza, la guerre civile fait rage en Syrie, des diplomates américains ont été tués en Libye cet automne… Le Proche-Orient semble plus fragile que jamais. L'ancien président américain Jimmy Carter, prix Nobel de la paix 2002, retourne régulièrement dans ces pays dans le cadre négociations internationales. Il y était encore fin octobre.
Les chances de voir un Etat palestinien voir le jour s'amenuisent. Qui doit intervenir ?
Le processus de paix a été plutôt en sommeil ces trois dernières années. Bien sûr, les Etats-Unis ont joué un rôle clé en tant que médiateurs et organisateurs de rencontres. Mais c'était avant. Le plus important serait que les Israéliens et les Palestiniens prennent les choses en main. Or, Israël continue son énorme programme de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Et les Palestiniens refusent de négocier tant qu'Israël s'approprie leurs terres. Du coup, on est dans une impasse. La communauté internationale se tourne vers les Etats-Unis pour être l'interlocuteur principal. L'Europe ne s'en mêle pas. Dès lors, il n'y a aucun intermédiaire capable d'aller de l'avant et de négocier la paix.
Barack Obama souhaite la création d'un Etat palestinien. Le soutien d'un président américain suffit-il ?
Le problème, c'est que les leaders israéliens ont abandonné la solution des deux Etats. Leur politique est désormais de confisquer les territoires palestiniens. Ils ont annoncé officiellement que la Palestine devait avant tout reconnaître Israël non seulement comme un Etat, mais aussi comme un Etat juif, alors que 20 % des Israéliens ne le sont pas. En outre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu estime que la vallée du Grand Rift (ouest de la Jordanie) doit être sous contrôle israélien. Netanyahu ne veut pas de deux Etats. Il veut un Grand Israël, "Eretz Israel". Tout le monde le sait.
Le Printemps arabe a été félicité par nombre de pays. Après la mort de quatre diplomates cet automne, le Proche-Orient n'est plus considéré comme stable. Les dictatures sont-elles parfois meilleures que la démocratie ?
Pas du tout. Ainsi, les Egyptiens n'ont pas connu de heurts durant leurs élections depuis la chute de Hosni Moubarak. Le Carter Center (une ONG fondée par Jimmy Carter, ndlr) est intervenu lors de ces scrutins afin d'assurer la régularité des votes. Nous étions également en Tunisie et en Libye. Il ne fait aucun doute que la fin des dictatures a été un développement majeur et bénéfique. Mais le monde extérieur est trop impatient. Les Etats-Unis ont déclaré leur indépendance en 1776. Il leur a fallu douze ans pour écrire une constitution. L'Egypte, en comparaison, aura une constitution moins d'un an après l'accès au pouvoir de son président.
Est-ce que la communauté internationale craint trop les islamistes ?
Prenons les Frères musulmans. Je connais leurs dirigeants depuis vingt ans. Sous l'ère Moubarak, ils étaient persécutés. Maintenant, ils se présentent à des élections régulières. Certes, on parle beaucoup d'eux car leur candidat est devenu président et qu'ils ont obtenu la majorité au Parlement. Mais ils sont des islamistes modérés. En revanche, les salafistes, entre autres, sont nettement plus radicaux. Du moins d'un point de vue occidental.
metrofrance.com
De nouveaux heurts surviennent entre Israël et Gaza, la guerre civile fait rage en Syrie, des diplomates américains ont été tués en Libye cet automne… Le Proche-Orient semble plus fragile que jamais. L'ancien président américain Jimmy Carter, prix Nobel de la paix 2002, retourne régulièrement dans ces pays dans le cadre négociations internationales. Il y était encore fin octobre.
Les chances de voir un Etat palestinien voir le jour s'amenuisent. Qui doit intervenir ?
Le processus de paix a été plutôt en sommeil ces trois dernières années. Bien sûr, les Etats-Unis ont joué un rôle clé en tant que médiateurs et organisateurs de rencontres. Mais c'était avant. Le plus important serait que les Israéliens et les Palestiniens prennent les choses en main. Or, Israël continue son énorme programme de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Et les Palestiniens refusent de négocier tant qu'Israël s'approprie leurs terres. Du coup, on est dans une impasse. La communauté internationale se tourne vers les Etats-Unis pour être l'interlocuteur principal. L'Europe ne s'en mêle pas. Dès lors, il n'y a aucun intermédiaire capable d'aller de l'avant et de négocier la paix.
Barack Obama souhaite la création d'un Etat palestinien. Le soutien d'un président américain suffit-il ?
Le problème, c'est que les leaders israéliens ont abandonné la solution des deux Etats. Leur politique est désormais de confisquer les territoires palestiniens. Ils ont annoncé officiellement que la Palestine devait avant tout reconnaître Israël non seulement comme un Etat, mais aussi comme un Etat juif, alors que 20 % des Israéliens ne le sont pas. En outre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu estime que la vallée du Grand Rift (ouest de la Jordanie) doit être sous contrôle israélien. Netanyahu ne veut pas de deux Etats. Il veut un Grand Israël, "Eretz Israel". Tout le monde le sait.
Le Printemps arabe a été félicité par nombre de pays. Après la mort de quatre diplomates cet automne, le Proche-Orient n'est plus considéré comme stable. Les dictatures sont-elles parfois meilleures que la démocratie ?
Pas du tout. Ainsi, les Egyptiens n'ont pas connu de heurts durant leurs élections depuis la chute de Hosni Moubarak. Le Carter Center (une ONG fondée par Jimmy Carter, ndlr) est intervenu lors de ces scrutins afin d'assurer la régularité des votes. Nous étions également en Tunisie et en Libye. Il ne fait aucun doute que la fin des dictatures a été un développement majeur et bénéfique. Mais le monde extérieur est trop impatient. Les Etats-Unis ont déclaré leur indépendance en 1776. Il leur a fallu douze ans pour écrire une constitution. L'Egypte, en comparaison, aura une constitution moins d'un an après l'accès au pouvoir de son président.
Est-ce que la communauté internationale craint trop les islamistes ?
Prenons les Frères musulmans. Je connais leurs dirigeants depuis vingt ans. Sous l'ère Moubarak, ils étaient persécutés. Maintenant, ils se présentent à des élections régulières. Certes, on parle beaucoup d'eux car leur candidat est devenu président et qu'ils ont obtenu la majorité au Parlement. Mais ils sont des islamistes modérés. En revanche, les salafistes, entre autres, sont nettement plus radicaux. Du moins d'un point de vue occidental.
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