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Vingt marques épinglées pour des produits toxiques dans leurs vêtements

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  • Vingt marques épinglées pour des produits toxiques dans leurs vêtements

    Nos vêtements sont-ils dangereux pour la santé ? C'est ce qu'affirme Greenpeace dans un rapport intitulé Les dessous toxiques de la mode, rendu public mardi 20 novembre, à Pékin. En cause : des substances chimiques susceptibles de provoquer des cancers et d'agir comme perturbateurs endocriniens, déréglant le fonctionnement hormonal et impactant les fonctions reproductives, détectées dans les rayons de vingt marques de prêt-à-porter.

    Pour mener son enquête, l'ONG de défense de l'environnement a acheté, dans 29 pays, 141 produits textiles (jeans, pantalons, tee-shirts, robes et sous-vêtements), fabriqués notamment en Chine, au Vietnam, en Malaisie et aux Philippines. Puis elle a soumis ces textiles à des analyses.
    PERTURBATEURS ENDOCRINIENS
    Résultats : 63 % des articles (89 produits) contiennent des éthoxylates de nonylphénols (NPE), composés chimiques fréquemment utilisés comme tensioactifs, notamment détergent et imperméabilisant, dans la production de textiles. Les concentrations les plus élevées (jusqu'à 45 000 mg/kg) ont été décelées dans des vêtements des marques C&A, Mango, Levi's, Zara, Metersbonwe, Jack & Jones et Marks & Spencers. Au total, 10 % des échantillons dépassent par ailleurs le seuil de 1 000 mg/kg imposé par la législation européenne pour la fabrication de vêtements – mais pas pour l'importation.
    Si ces vêtements ne se révèlent pas dangereux au contact, ils le deviennent une fois lavés. Les NPE se dégradent en effet dans l'eau en nonylphénol (NP), considéré comme un perturbateur endocrinien et classé comme substance dangereuse prioritaire par l'Union européenne. Ce sous-produit toxique peut, à terme, s'accumuler dans les sédiments des rivières puis dans la chaîne alimentaire par l'intermédiaire des poissons ou des champs (en cas d'épandage de boues d'épuration).
    Autre perturbateur endocrinien pointé du doigt : des phtalates ont été détectés dans 31 articles comportant des impressions "plastisol", parmi lesquels quatre présentaient des concentrations très élevées (jusqu'à 38 % du poids) : ceux de Tommy Hilfiger, Armani et Victoria's Secret. Or, les phtalates migrent eux aussi facilement dans l'environnement lors des lavages ou en fin de vie des produits. On peut les retrouver dans les denrées alimentaires ou les nappes phréatiques, et donc dans les tissus humains, le sang et les urines, rappelle le rapport.
    Enfin, deux articles de la marque Zara contenaient des colorants azoïques qui peuvent libérer des amines cancérogènes. "Même si les niveaux de concentration restent en deçà des limites autorisées, il est inacceptable que des vêtements contiennent de telles substances", estime l'ONG.
    ACCUMULATION DANS L'ENVIRONNEMENT
    "Lorsque des milliards de vêtements contiennent des substances qui s'accumulent ensuite dans l'environnement, on ne peut plus parler de seuil acceptable d'un point de vue environnemental et sanitaire, estime Jérôme Frignet, chargé de campagne pour Greenpeace. Ces substances chimiques toxiques menacent à la fois durablement la santé des habitants vivant à proximité des usines textiles, dans les pays en développement, mais aussi l'environnement des pays de consommation comme la France."
    Dans le cadre de sa campagne Detox, Greenpeace avait déjà publié en 2011 Dirty Laundry et Dirty Laundry 2, deux rapports qui montraient comment les fournisseurs de grands groupes textiles empoisonnaient l'eau de certains fleuves chinois avec leurs rejets, ces substances chimiques se retrouvant également dans les fibres des produits vendus.
    L'ONG appelle alors les marques à s'engager à éliminer onze familles de substances chimiques de leur chaîne de production d'ici 2020. "Cela implique de trouver des produits de substitution, par le biais de la R&D, mais aussi de garantir la non-utilisation de ces substances par les fournisseurs", précise Jérôme Frignet.
    Audrey Garric


    le monde



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