"Le plus grand nombre est bête, il est vénal, il est haineux. C’est le plus grand nombre qui est tout. Voilà la démocratie."
Paul Léautaud
Selon Montesquieu, la démocratie conduit à une frugalité générale et ouvre la porte aux dépenses publiques. Certains malins, notamment dans les pays arabes, ont préféré la classer comme pierre philosophale, d’autres l’appliquent à leur manière. Le fiasco du printemps arabe et la crise économique mondiale nous révèlent un tout imprévisible et surtout vulnérable. L’utile et l’inutile, telle est la nouvelle sélection darwinienne. On estime que le monde d’aujourd’hui a besoin de 10% à 20% de sa population, le reste peut s’enterrer sans entraver l’évolution de l’espèce, au contraire. Dans son livre, Créer une nouvelle Civilisation (La politique de la Troisième Vague), le célèbre futuriste Toffler parle d’un avenir "demassifiée" basée sur le savoir. Il précise que la masse a vécu avec la Première Vague (celle de l’Agriculture) et la Deuxième Vague (celle de l’Industrie). Ces deux économies avaient plus besoin de la quantité que de la qualité.
Maintenant à l’ère de l’ordinateur des machines intelligentes des robots humanisés, la masse est devenue un poids mort, économiquement pas rentable et politiquement encombrant. En Occident, on le voit avec les délocalisations, le chômage et tous ces plans de rigueur imposés aux plus démunis par des experts qui n’ont pas su faire leur boulot. Quelle différence il y a entre ce père de famille espagnol expulsé de son logement ruiné endetté à vie ne trouvant de solution qu’en se jetant d’un pont et l’esclave d’antan victime de la cruauté de son maitre qui privilégie la révolte la fuite au suicide. Démocratie ou pas, le système a déraillé. Toffler débute son livre en ces termes : "Les Etats-Unis se trouvent confrontés à une convergence de crises sans égale depuis leurs origines. Leur système familial est en crise, mais leur système de santé aussi, ainsi que leurs systèmes urbains, leur système de valeur et, par-dessus tout, leur système politique, qui a pratiquement perdu la confiance de la population. Pourquoi toutes ces crises, et tant d’autres, surviennent-elles à peu près au même moment de notre histoire ? Sont-elles le signe de la décomposition de notre pays ? Sommes-nous à la "fin de l’histoire" ?" Pourtant, ces questions inquiétantes datent de 1994, 14 ans avant la séisme des subprimes, la faillite de Lehman Brothers, les affaires Kerviel ou Madoff… Les subprimes, ces produits pourris qui ont ébranlé la plus grande la plus sûre la plus innovante économie du monde et les autres avec la baraka de la mondialisation. Une maffia économique politique qui a pris le temps de laver le cerveau des pigeons avant de leur couper les ailes. Mais laissons l’un d’eux en parler : "…J’ai grandi dans l’ombre, au cœur du sérail et de l’argent. Je suis un parasite de la haute finance, l’un des membres du directoire d’une des plus grandes banques de France. A peine surpayé, j’ai ramassé quelques millions d’euros en une quinzaine d’années. Une paille, comparé aux salaires et aux primes des traders que je dirige. Ou plutôt que je dirigeais. Voici cinq mois, j’ai été écarté des affaires par un président soudain très à cheval sur les règles et le contrôle des risques… Bref, j’ai payé… J’ai surtout trinqué à la place du président. Pourtant, même si j’ai longtemps fermé les yeux sur ce qu’il faut bien appeler nos pratiques mafieuses, je n’étais pas le seul aveugle aux commandes. On a foncé sur tout ce qui se présentait : les montagnes russes des produits dérivés, l’immobilier surévalué, les diversifications foireuses, les ventes à découvert… Responsable ? Sans doute. Mais j’étais en bonne compagnie. Banquiers, investisseurs et autorités de contrôlent (comme ils disent), on s’est tous autoconvaincus que la postérité était là pour 100 ans. Quant aux agences de notation et aux ministres des Finances, ils ont une bonne excuse : en fait, ils n’y comprennent rien. La fête a duré près de 20 ans. 20 ans à se gaver et à se moquer des règles tout en faisant la leçon à nos clients… Au fait, vous voulez savoir si je compte rendre l’argent que je vous ai volé pendant toutes ces années ? Eh bien, je préfère vous le dire tout de suite : la réponse est non !" (Confessions d’un banquier pourri, Crésus).
Grâce à d’autres règles tout aussi juteuses, la banque Khalifa et celles dites islamistes ont ruiné leurs naïfs clients en Algérie, Egypte etc. En cas de pépin c’est le dernier fusible qui saute et la populace payera de gré ou de force, on a pris le soin de rédiger des lois en ce sens. «Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Bon, d’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres.» (2) Avec tous ces drames qui se passent un peu partout dans le monde cette insécurité grandissante ce malaise social on se demande si l’auteur du Choc du Futur ne s’était pas trompé cette fois-ci, y-a-t-il au moins assez d’eau pour une troisième vague ? Il reconnait pourtant la décrépitude avancée de la vie politique et sa grande répugnance à tout changement. Alors n’est-il pas urgent de se poser d’abord des questions sur la Politique au lieu de philosopher sur des révolutions qui auront toujours le même lot de sacrifiés et d’encensés. Des révolutions qui sombrent pour ressusciter encore plus déshumanisées. On ne demande plus à un politicien d’avoir une vision éclairée, un programme sensé mais d’être charismatique manipulateur en un mot un guignol sympa. On n’exige plus d’un juge d’être un sage mais d’ânonner son texte. "L’idée que la raison puisse s’étendre sans fin et s’appliquer sans frein était, en son fond, étrangère aux Grecs de l’Antiquité. C’est pourtant bien cette forme de monstruosité que nous avons sous les yeux, et que la récente crise mondiale n’a fait que rendre plus visible. La décision rationnelle, à force d’être hypertrophiée, génère du chaos. Le renforcement des pilotages automatiques conduit au fait qu’il n’y a plus de pilote nulle part. Le chiffre, la règle, la mesure, tous les vieux repères se retrouvent paradoxalement transformés en pièges. Cultivés sans limites, ils se retournent en leur contraire et finissent par menacer ceux qu’ils devaient protéger." (3)
Paul Léautaud
Selon Montesquieu, la démocratie conduit à une frugalité générale et ouvre la porte aux dépenses publiques. Certains malins, notamment dans les pays arabes, ont préféré la classer comme pierre philosophale, d’autres l’appliquent à leur manière. Le fiasco du printemps arabe et la crise économique mondiale nous révèlent un tout imprévisible et surtout vulnérable. L’utile et l’inutile, telle est la nouvelle sélection darwinienne. On estime que le monde d’aujourd’hui a besoin de 10% à 20% de sa population, le reste peut s’enterrer sans entraver l’évolution de l’espèce, au contraire. Dans son livre, Créer une nouvelle Civilisation (La politique de la Troisième Vague), le célèbre futuriste Toffler parle d’un avenir "demassifiée" basée sur le savoir. Il précise que la masse a vécu avec la Première Vague (celle de l’Agriculture) et la Deuxième Vague (celle de l’Industrie). Ces deux économies avaient plus besoin de la quantité que de la qualité.
Maintenant à l’ère de l’ordinateur des machines intelligentes des robots humanisés, la masse est devenue un poids mort, économiquement pas rentable et politiquement encombrant. En Occident, on le voit avec les délocalisations, le chômage et tous ces plans de rigueur imposés aux plus démunis par des experts qui n’ont pas su faire leur boulot. Quelle différence il y a entre ce père de famille espagnol expulsé de son logement ruiné endetté à vie ne trouvant de solution qu’en se jetant d’un pont et l’esclave d’antan victime de la cruauté de son maitre qui privilégie la révolte la fuite au suicide. Démocratie ou pas, le système a déraillé. Toffler débute son livre en ces termes : "Les Etats-Unis se trouvent confrontés à une convergence de crises sans égale depuis leurs origines. Leur système familial est en crise, mais leur système de santé aussi, ainsi que leurs systèmes urbains, leur système de valeur et, par-dessus tout, leur système politique, qui a pratiquement perdu la confiance de la population. Pourquoi toutes ces crises, et tant d’autres, surviennent-elles à peu près au même moment de notre histoire ? Sont-elles le signe de la décomposition de notre pays ? Sommes-nous à la "fin de l’histoire" ?" Pourtant, ces questions inquiétantes datent de 1994, 14 ans avant la séisme des subprimes, la faillite de Lehman Brothers, les affaires Kerviel ou Madoff… Les subprimes, ces produits pourris qui ont ébranlé la plus grande la plus sûre la plus innovante économie du monde et les autres avec la baraka de la mondialisation. Une maffia économique politique qui a pris le temps de laver le cerveau des pigeons avant de leur couper les ailes. Mais laissons l’un d’eux en parler : "…J’ai grandi dans l’ombre, au cœur du sérail et de l’argent. Je suis un parasite de la haute finance, l’un des membres du directoire d’une des plus grandes banques de France. A peine surpayé, j’ai ramassé quelques millions d’euros en une quinzaine d’années. Une paille, comparé aux salaires et aux primes des traders que je dirige. Ou plutôt que je dirigeais. Voici cinq mois, j’ai été écarté des affaires par un président soudain très à cheval sur les règles et le contrôle des risques… Bref, j’ai payé… J’ai surtout trinqué à la place du président. Pourtant, même si j’ai longtemps fermé les yeux sur ce qu’il faut bien appeler nos pratiques mafieuses, je n’étais pas le seul aveugle aux commandes. On a foncé sur tout ce qui se présentait : les montagnes russes des produits dérivés, l’immobilier surévalué, les diversifications foireuses, les ventes à découvert… Responsable ? Sans doute. Mais j’étais en bonne compagnie. Banquiers, investisseurs et autorités de contrôlent (comme ils disent), on s’est tous autoconvaincus que la postérité était là pour 100 ans. Quant aux agences de notation et aux ministres des Finances, ils ont une bonne excuse : en fait, ils n’y comprennent rien. La fête a duré près de 20 ans. 20 ans à se gaver et à se moquer des règles tout en faisant la leçon à nos clients… Au fait, vous voulez savoir si je compte rendre l’argent que je vous ai volé pendant toutes ces années ? Eh bien, je préfère vous le dire tout de suite : la réponse est non !" (Confessions d’un banquier pourri, Crésus).
Grâce à d’autres règles tout aussi juteuses, la banque Khalifa et celles dites islamistes ont ruiné leurs naïfs clients en Algérie, Egypte etc. En cas de pépin c’est le dernier fusible qui saute et la populace payera de gré ou de force, on a pris le soin de rédiger des lois en ce sens. «Il faut prendre l’argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Bon, d’accord, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres.» (2) Avec tous ces drames qui se passent un peu partout dans le monde cette insécurité grandissante ce malaise social on se demande si l’auteur du Choc du Futur ne s’était pas trompé cette fois-ci, y-a-t-il au moins assez d’eau pour une troisième vague ? Il reconnait pourtant la décrépitude avancée de la vie politique et sa grande répugnance à tout changement. Alors n’est-il pas urgent de se poser d’abord des questions sur la Politique au lieu de philosopher sur des révolutions qui auront toujours le même lot de sacrifiés et d’encensés. Des révolutions qui sombrent pour ressusciter encore plus déshumanisées. On ne demande plus à un politicien d’avoir une vision éclairée, un programme sensé mais d’être charismatique manipulateur en un mot un guignol sympa. On n’exige plus d’un juge d’être un sage mais d’ânonner son texte. "L’idée que la raison puisse s’étendre sans fin et s’appliquer sans frein était, en son fond, étrangère aux Grecs de l’Antiquité. C’est pourtant bien cette forme de monstruosité que nous avons sous les yeux, et que la récente crise mondiale n’a fait que rendre plus visible. La décision rationnelle, à force d’être hypertrophiée, génère du chaos. Le renforcement des pilotages automatiques conduit au fait qu’il n’y a plus de pilote nulle part. Le chiffre, la règle, la mesure, tous les vieux repères se retrouvent paradoxalement transformés en pièges. Cultivés sans limites, ils se retournent en leur contraire et finissent par menacer ceux qu’ils devaient protéger." (3)
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