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USA-MALI: Le général Carter Ham commandant en chef des forces armées américaines (Africom)

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  • USA-MALI: Le général Carter Ham commandant en chef des forces armées américaines (Africom)



    Le général Carter Ham commandant en chef des forces armées américaines pour l'Afrique (Africom). répondant aux questions de quelques journalistes, il a fait le point sur l'état de préparation d'une intervention militaire africaine au Mali.


    La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Oust (Cédéao) vient de finaliser son concept opérationnel d'intervention au Nord du Mali, est-ce une avancée significative ?

    C'est important, mais d'un point de vue américain et aussi français d'ailleurs, toute perspective d'intervention militaire doit être incluse dans une stratégie complète plus large. Une approche uniquement militaire est vouée à l'échec au Nord du Mali. Il faut une négociation politique en bonne et due forme, une composante d'assistance humanitaire, de sécurité aux frontières avec les pays voisins et une composante militaire peut être nécessaire.

    Mais celle-ci doit être une composante au service de cette stratégie plus large. Les chefs d'Etat major de la Cédéao ont mis au point un plan qu'ils ont présenté aux présidents des pays membres. D'un point de vue militaire, il est nécessaire de régler quelques détails pour finaliser la préparation logistique, le détail de l'entrainement des forces maliennes et de la Cédéao. Voir comment la Cédéao met ensemble différents éléments armés de plusieurs pays avec une seule chaîne de commandement. Tous ces détails devront être réglés.

    Quel sera le rôle des Etats-Unis dans cette architecture ?

    L'étape suivante est la présentation du plan de la Cédéao devant le conseil de sécurité des Nations unies [avant la fin du mois de novembre]. Après, on saura de quelle assistance extérieure la Cédéao aura besoin pour appliquer son plan. Aujourd'hui, on ne nous a encore rien demandé. Mais nous sommes disposés à examiner sérieusement ces demandes lorsqu'elles seront formulées. Il est vraisemblable qu'ils nous demanderont une assistance en matière de logistique, de renseignement, d'équipement et de formation aux côtés d'autres pays.

    Y compris des frappes aériennes américaines ?

    Je ne sais pas s'ils le demanderont. J'en doute. Il y a un large consensus sur le fait que cela doit être – dans les faits comme dans la perception – un plan conduit, pensé et exécuté par les Africains. De ce fait, les Etats-Unis comme la France et beaucoup d'autres pays doivent faire clairement entendre que nous soutenons un effort africain. L'utilisation de moyens très visibles et connotés mettrait poserait la question du commandement africain de cette opération. Cela ne signifie pas que nous ne le ferons pas, mais on ne nous l'a pas demandé pour le moment.

    Combien de temps faudra-t-il pour reconstruite armée malienne, et combien de combattants y a-t-il dans le Nord du Mali ?

    Et de notre point de vue, parce qu'il y a eu ce coup d'Etat, une loi interdit à l'armée américaine de s'investir, d'entraîner, d'équiper les forces maliennes tant que des responsables du coup d'Etat demeurent influents au gouvernement. D'autres pays n'ont pas cette contrainte, mais pour nous, il serait très difficile de nous engager. C'est légalement interdit. L'idéal serait d'organiser des élections mais nous comprenons que c'est problématique dans les circonstances actuelles. Il reste que les putschistes exercent toujours une certaine influence sur le gouvernement. L'ère des coups d'Etat en Afrique devrait pourtant appartenir au passé.

    Le projet de la Cédéao prévoit le déploiement de 3 300 soldats, est-ce suffisant ?

    La vraie question n'est pas tant le nombre que la capacité des forces, particulièrement les maliennes, parce que les soldats de la Cédéao interviendront en appui. Mais avant d'en arriver là, il faut entraîner et rééquiper l'armée malienne.

    Qu'attendez-vous de l'Algérie ?

    L'Algérie est un pays-clé assurément. l'Algérie a remporté, chez elle, des succès très, très significatifs dans la lutte contre le terrorisme. L'Algérie comprend donc très bien la nécessité de contrôler ses frontières pour s'assurer qu'AQMI ne peut pas traverser librement les frontières avec armes et munitions. Mes récents voyages en Algérie m'ont montré qu'ils prennent très, très au sérieux cette responsabilité et qu'ils travaillent dur dans ce sens.

    L'Algérie, les Etats-Unis et beaucoup d'autres pays sont convaincus que la négociation constitue le point de départ. Il peut y avoir une composante militaire dans une stratégie qui répond aux besoins politiques exprimés par les touaregs et d'autres groupes au nord du Mali. L'Algérie a proposé une stratégie que nous partageons. Elle consiste à séparer les éléments qui ont des motivations politiques inspirées des organisations terroristes, afin d'isoler les terroristes et de répondre aux inquiétudes politiques des touaregs par la négociation.

    N'est-ce pas en contradiction avec les projets de la Cédéao ?

    Dans toute situation, il y a des opinions différentes. Certaines sont d'ordre tactique sur l'ampleur des forces, la formation etc... D'autres sont plus stratégiques et portent sur la priorité à accorder à l'effort militaire par rapport à l'humanitaire ou au politique. Ce que j'ai constaté en Algérie et dans d’autres pays voisins du Mali, c'est un accord sur les grandes questions.

    Premièrement, l'intégrité territoriale du Mali est sacrée. Il n'y a aucune discussion sur ce sujet. L'autre thème qui rassemble tout le monde est que la présence d'AQMI au nord du Mali, sanctuarisé, est inacceptable pour la région et pour la communauté internationale. C'est pourquoi je suis convaincu que les pays voisins, membres de la Cédéao ou pas, vont trouver le moyen d'avancer ensemble pour répondre à ce problème, commun, de sécurité.

    Tous les pays voisins sont menacés par l'instabilité au nord du Mali. Ne pas apporter de réponse au réseau terroriste du nord du Mali représenterait une menace imminente et directe pour notre pays et pour d'autres

    L'intervention internationale en Somalie est-elle une source d'inspiration pour le Mali ?

    Il est absolument nécessaire que les pays voisins prennent le leadership plutôt que les Etats-Unis ou d'autres. En Somalie, on a vu que les forces militaires africaines comprennent la culture, la religion, la langue, les liens tribaux ou claniques. La même construction serait utile au nord du Mali.
    La différence, c'est l'urgence à agir. Au Mali, il y a plus d'urgence. Nous ne disposons pas de plusieurs années pour mettre en œuvre notre stratégie complète. Si on me demande si AQMI constitue, aujourd'hui, une menace directe et imminente sur le territoire américain, ma réponse est : je ne le pense pas. Mais ce réseau extrémiste et violent a déjà tué quatre Américains... donc, finalement, la menace est imminente.

    Vous faites référence à l'attaque du 11 septembre contre le consulat américain à Benghazi, en Libye ?

    A Benghazi, en effet. Si, collectivement, nous ne trouvons pas le moyen d'aider les Africains à aborder cette menace, cela empirera. Le réseau se renforcera jusqu'au jour où ils auront le potentiel d'exporter leur violence plus loin en Afrique et vers l'Europe et les Etats-Unis. C'est pourquoi je dis qu'il y a une urgence.

    AQMI est responsable de l'attaque à Benghazi ?

    Le réseau d'organisations violentes et extrémistes s'étend. Il est très probable que certains des terroristes qui ont participé à l'attaque du consulat avaient, d'une certaine façon, des liens avec AQMI. Je ne dis pas que c'était planifié ou conduit par AQMI mais, clairement, certains individus étaient liés à AQMI.

    Vous parlez de l'urgence d'agir. Avant trois mois, six mois, un an ?

    C'est aux chefs d'Etat de la Cédéao et au Conseil de sécurité de l'ONU d'en décider. La présentation du plan de la Cédéao débouchera sur une plus large concertation sur les objectifs, le financement, la taille de la force. Mais il ne doit y avoir aucune hésitation sur le fait de s'engager dès maintenant dans la stratégie politique de négociation. La préparation du volet militaire prendra des mois.

    L'intervention militaire est donc inévitable ?

    Ce n'est pas certain. Ce qui est certain est que l'on doit se préparer à une intervention militaire et que la Cédéao s'y prépare avec une aide internationale, afin de pouvoir agir si la décision est prise. Ce serait préférable que l'on n'en arrive pas là. Mais mon expérience me dit qu'il y a des combattants motivés idéologiquement avec lesquels on ne peut pas transiger ni négocier. Ils devront être chassés par des forces africaines.

    Mais je ne dirai pas que l'intervention armée est une certitude.

    Quelle est l'alternative ?

    Si on trouve le moyen de répondre aux préoccupations politiques des touaregs et d'autres groupes, cela rendrait le nord du Mali plus inhospitalier pour AQMI, en particulier. Et si la population a le sentiment que le nouveau gouvernement à Bamako prend leurs revendications en considération, peut-être agiront-ils de telle sorte qu'AQMI quittera la région, peut-être même sans recourir à la force. Ensuite, cela soulève une autre question : où iront-ils ?

    Quelle aide fournissez-vous aux pays de la région ?

    Notre activité la plus importante, et pas seulement pour nous, est d'aider les pays de la région à renforcer la sécurité à leurs frontières. La Mauritanie, la Libye, la Tunisie, le Burkina Faso, le Niger sont menacés par ces réseaux qui traversent leurs frontières. Dans certains pays, nous avons des programmes d'entraînement ou d'assistance. Nous en aidons certains à préparer leurs forces antiterroristes afin qu'elles contribuent à la sécurité de leur pays et dans la région. Et nous discutons beaucoup pour savoir comment les pays de la région peuvent arriver à mettre leurs renseignements en commun. Ils ont des compétences en ce domaine, mais doivent améliorer leur collaboration

    .../...
    Dernière modification par MEK, 26 novembre 2012, 04h07.

  • #2
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    Mis à part le Mali, quelles sont vos priorités sur le continent ?

    Une des priorité concerne la Somalie. Elle est sur la bonne voie mais il y a encore beaucoup de travail à accomplir. Après avoir entrainé des armées africaines à se battre en Somalie, l'étape suivante est de les former pour qu'à leur tour ils forment l'armée somalienne afin qu'elle assure la sécurité nationale.

    [La secte islamique] Boko Haram, au Nigeria, nous inquiète énormément. Les Etats-Unis ont de l'expérience pour contrer les attentats suicide ou les attaques à la voiture piégée. Si les autorités nigérianes le désirent, nous sommes disposés à les aider.

    La Côte d'Ivoire demeure un sujet de préoccupation.

    La lutte contre la LRA de Joseph Kony, aux confins de la République démocratique du Congo, du Sud Soudan, de l'Ouganda et de la Centrafrique, est aussi une priorité. Enfin, je nourris une grande inquiétude au sujet de la région des Grands Lacs, l'est de la RDC, où le M-23 est actif. Il existe un risque d'expansion rapide des conflits dans cette région. Il faut tout d'abord contenir les violences puis répondre aux besoins humanitaires et enfin répondre aux questions qui, sur le long terme, éviteront que les conflits réapparaissent.

    Y-a-t-il des liens entre Boko Haram et AQMI ? Nos informations ne sont pas certaines mais nous avons noté des signes inquiétants, des contacts entre AQMI et Boko Haram. AQMI est la franchise d'Al-Qaida la plus riche grâce aux rançons des otages et au trafic de drogue. Ils utilisent cet argent pour supporter financièrement Boko Haram et peut-être les chababs [en Somalie]. On a aussi constaté les efforts de recrutements de la part d'AQMI qui tentent d'attirer des gens en provenance d'Afrique centrale ou de l'ouest. Plus AQMI est libre d'opérer au nord du Mali, plus ils agiront de la sorte. D'où la nécessité d'agir.

    Alain Symber

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    • #3
      Ce que le Général oubli (intentionnellement ?) de dire c'est que Washington affirme de plus en plus sa présence militaire en Afrique. Il est apparu qu'Obama a ordonné le déploiement de plusieurs milliers de GI's sur le continent, dont le rôle est de faire de la formation auprès de pays alliés comme le Maroc, la Tunisie, le Nigeria. Ce dernier pays est en train de devenir un point stratégique des plus important pour eux, car il a du pétrole en grande quantité. Les bassins au large des côtes africaines sont pas que poissonneuses, elles regorgent d'OR-NOIR ! Les Etats-Unis ne laisseront pas une telle manne aller aux chinois, aux seuls européens. L'Afrique sera le continent des enjeux stratégiques de demain !

      Iberius

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      • #4
        Il est apparu qu'Obama a ordonné le déploiement de plusieurs milliers de GI's sur le continent, dont le rôle est de faire de la formation auprès de pays alliés comme le Maroc, la Tunisie, le Nigeria.
        .
        c est à dire la géo-stratégie américaine l emporte sur la géo-politique française , bannir la Françafrique ...Ainsi la politique des valises bourrées ..

        deux grands qui se disputent " Afrique "
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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