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Mali : la diplomatie algérienne souhaite éviter une intervention militaire

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  • Mali : la diplomatie algérienne souhaite éviter une intervention militaire

    L'option d'une intervention militaire au nord du Mali, contrôlé par des groupes djihadistes, reste ouverte, mais elle prend du champ. Alors que l'ONU devrait, sous peu, accorder un feu vert au plan d'intervention de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le camp des partisans d'une "solution politique", Algérie en tête, reprend la main.
    En marge d'une entrevue, dimanche 25 novembre, avec son homologue turc à Alger, le ministre algérien des affaires étrangères, Mourad Medelci, a annoncé la tenue prochaine d'une rencontre entre toutes les parties concernées "au Mali frère". "L'Algérie était pour le dialogue, elle a déployé des efforts en ce sens avec plusieurs pays (...) et ces efforts ont donné leurs fruits en faisant de la solution politique la principale solution", s'est-il félicité. Cette solution, a précisé M. Medelci, est "fondée sur le dialogue entre les Maliens, qu'ils soient au nord, ou au sud, rebelles ou au pouvoir". Ou même proches des djihadistes.

    Alger ne ménage pas, en effet, ses efforts pour amener à la table des négociations le groupe Ansar Eddine, dirigé par le Touareg Iyad Ag Ghali, qu'il connaît bien, bien qu'il soit allié sur le terrain à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Une délégation d'Ansar Eddine se trouve ainsi de nouveau, depuis quelques jours, dans la capitale algérienne. Les autorités algériennes espèrent isoler AQMI, et surtout le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui détient trois otages algériens (un quatrième aurait été tué), dont Alger ne dit mot.

    La position de l'Algérie, soutenue en théorie par le Burkina Faso, s'est trouvée confortée par l'évolution sur ce dossier de Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef de l'Etat mauritanien, qui assure que son pays n'était "pas prêt à s'engager dans une guerre". Il faut y ajouter les déclarations de l'envoyé spécial de l'ONU sur le Sahel, Romano Prodi. Le 20 novembre, depuis Rabat, au Maroc, où il se trouvait, l'ancien président du Conseil italien a exclu qu'une intervention militaire puisse avoir lieu, au mieux, "avant septembre 2013". "Ma mission, c'est de faire tout pour la paix et d'éviter la guerre", a-t-il assuré. Autant de signes perçus comme une victoire à Alger pour sa diplomatie.

    "Cette déclaration fait voler en éclats le scénario de la France qui voudrait se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine en optant pour une rapide intervention militaire", affirmait le quotidien El Watan dans son édition du 23 novembre.

    "FORCE AFRICAINE AU MALI"

    Partenaire de tous les accords de fin de conflit signés depuis les années 1990 entre les Touaregs et le Mali, l'Algérie entend bien rester un interlocuteur privilégié sur un sujet qui menace sa propre sécurité intérieure, dans le sud. "L'Algérie est ouverte au dialogue avec les frères maliens depuis vingt ans", a rappelé le ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci. Officiellement, les Touareg lui en savent gré. "C'est un pays ami qui a toujours été là aux moments les plus difficiles, et nous sommes d'accord avec eux sur le fait qu'une intervention militaire apportera plus de chaos", commente Moussa Ag Assarid, président du bureau Europe du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

    Officieusement, le MNLA a néanmoins accueilli avec soulagement la nomination, début octobre, de M. Prodi. Pas question pour le mouvement indépendantiste touareg, malgré des divisions internes, d'accepter à la table des négociations les frères ennemis d'Ansar Eddine. Et puis, soulignent-ils, il suffirait que l'Algérie coupe le ravitaillement en essence des groupes armés pour régler une bonne partie du problème au nord du Mali...

    Cet activisme diplomatique déployé par Alger, qui contraste singulièrement avec son apathie au moment du conflit libyen, gêne en tout cas le président français François Hollande. Dans un communiqué daté du 20 novembre, l'Elysée soulignait "le rôle actif de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur de l'adoption d'une résolution, au cours du mois de décembre, autorisant le déploiement d'une force africaine au Mali". Le texte convenait simplement en trois mots, dans les dernières lignes, de "la nécessité d'un renforcement du dialogue politique". Mardi 27 novembre, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, devait recevoir le premier ministre malien Cheick Modibo Diarra, pour évoquer, selon le Quai d'Orsay, "les aspects politique et militaire" de la crise malienne.

    LE MONDE | 27.11.2012 à 15h17
    Par Isabelle Mandraud

  • #2
    "Cette déclaration fait voler en éclats le scénario de la France qui voudrait se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine en optant pour une rapide intervention militaire", affirmait le quotidien El Watan dans son édition du 23 novembre.
    bien envoyé!

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