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Journée mondiale contre le sida

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  • Journée mondiale contre le sida

    Le rapport 2012 de l’Onusida, publié à Genève, rapporte que l’infection par le virus du Sida (VIH) touche plus de 34 millions de personnes dans le monde.

    Les nouvelles contaminations par le VIH et le nombre de morts du sida s’élèvent respectivement à 2,5 millions et à 1,7 million en 2011, soit une légère diminution par rapport à l’année précédente. Une avancée notable dans l’accès aux traitements dans les populations à faible revenu, en particulier en Afrique subsaharienne, puisque plus de 8 millions de patients ont accès aux traitements de la multithérapie. Néanmoins, il reste encore près de 7 millions de personnes qui ont besoin de tels traitements. Pendant que ces progrès encourageants sont notés au niveau des pays d’Afrique subsaharienne qui ont sérieusement adhéré aux programmes de prévention et de traitements, les chiffres sont moins bons concernant les pays du Maghreb et du Moyen-Orient puisque le nombre de nouvelles contaminations par le VIH a augmenté de 35% en 2011.
    Le nombre de personnes vivant avec le VIH est estimé actuellement par l’Onusida à plus de 300 000 au Maghreb et au Moyen-Orient. En Algérie et au Maroc, ce nombre avoisine 30 000 pour chacun des deux pays. En Tunisie, 8 000 personnes vivent avec le VIH.
    Les progrès enregistrés dans les pays de l’Afrique subsaharienne sont encourageants et sont le résultat de l’accès de ces pays à la mise en place de programmes de prévention et d’accès et de diffusion des traitements se traduisant par une baisse de la mortalité due au Sida. Ainsi, le taux de contamination dans la plupart de ces pays a diminué de 50% ; ce qui est spectaculaire. Cette stratégie a permis d’accélérer le rythme d’obtention de ces bons résultats réduisant de 5 fois la durée de leur obtention comparée aux années précédentes. En Algérie, la faiblesse de l’efficacité des programmes de prévention associée aux carences et aux pénuries constatées en matière de disponibilité des traitements durant ces dernières années ont aggravé la situation se traduisant par des chiffres inquiétants plaçant notre pays comme un des mauvais élèves en matière de lutte contre le VIH/Sida. La santé des Algériens a certes un coût mais n’a pas de prix. L’impression donnée par une telle situation d’un “État riche mais pays pauvre” doit s’effacer à la lumière d’une situation financière de loin meilleure que la majorité des pays africains.
    Enfin, ces résultats mondiaux encourageants ne seront qu’un masquage de l’évolution de l’épidémie si les efforts ne sont pas soutenus. Il s’agit d’une action coordonnée de la persistance de la prévention, de l’accès et de la disponibilité des traitements et du soutien financier.

    Le point sur la recherche des traitements
    L’éradication du virus VIH/Sida dont on a parlé à la dernière conférence de Washington (juillet 2012) ne constitue pas une “annonce” d’une nouvelle découverte de la recherche permettant de cibler le virus et de le tuer. En fait, il s’agit d’une capitalisation d’un faisceau de moyens et de traitements déjà connus comme les antirétroviraux (ARV) ou multithérapies qui deviennent de plus en plus accessibles à plus de patients dans le monde. Ces traitements ARV (dits communément trithérapie) permettent une forte diminution de la charge virale (charge virale non détectable au test) dans le sang des patients et, par voie de conséquence, une réduction importante de la propagation du VIH et donc de la contamination. Il s’agit là d’un véritable progrès dans les traitements dits “curatifs”. Vient s’ajouter, aujourd’hui, un nouveau traitement “préventif” appelé Truvada aux USA (pas encore autorisé en Europe) permettant, d’une façon intéressante, d’empêcher la contamination par le VIH chez des personnes séronégatives ayant des relations à risque. Ce sont ces deux stratégies (ARV curatif et préventif) qui constituent l’arsenal pouvant permettre une éradication du VIH qui constituent le slogan de la conférence dans le sens d’une éradication. Par contre, il est impossible de savoir dans combien de temps ce but sera atteint car l’accès aux médicaments pour de larges populations doit être amélioré (à cause des coûts).
    Aussi et pour que l’éradication soit plus efficace, la recherche doit être poursuivie dans les laboratoires sur des familles de molécules empêchant l’intégration (anti-intégrasse) du virus dans le noyau de la cellule infectée et des molécules empêchant la fixation et la fusion (antifusion) du virus à la cellule cible fonctionnant comme des “leurres” développés dans notre laboratoire à Lyon grâce à la stratégie basée sur la thérapie génique.
    En ce qui concerne la piste vaccin, la voie est encore semée d’embûches. Il a été toujours difficile d’obtenir une préparation vaccinale efficace. En effet, tous les candidats vaccins éprouvés n’assurent pas une protection à 100% contre l’infection par le VIH. Le problème réside dans la très grande diversité génétique du virus du Sida.
    En effet, lorsque l’on vaccine une personne avec des candidats vaccins potentiels les anticorps générés sont protecteurs dans un premier temps et ensuite cette protection perd de son efficacité car le virus (lorsqu’il est attaqué par ces anticorps) développe une stratégie d’esquive en générant des virus mutants échappant ainsi aux anticorps protecteurs (car ces anticorps ne reconnaissent plus les virus mutants et, par voie de conséquence, ne peuvent plus éradiquer l’infection).
    Il y a eu plusieurs essais vaccinaux en France et dans le monde. Les derniers essais de vaccination contre le VIH ont été améliorés mais ne dépassent guère 70% de protection.
    Cette piste vaccinale classique (contre les protéines mutantes du VIH) n’aboutira pas à court et à moyen terme. La piste vaccin aboutira lorsque les protéines virales utilisées pour la fabrication du vaccin anti-VIH seront extraites des parties non mutantes (appelées parties conservées) du virus. C’est le travail d’une équipe de l’Institut Pasteur de Paris ainsi que les travaux menés actuellement par le professeur Luc Montagnier (prix Nobel de médecine en 2008) installé aux USA et à Shanghai, en Chine.

    K. S.
    (*) Directeur de recherches, CHU de Lyon Adjoint chargé des hôpitaux auprès du maire de Lyon



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