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Le rouleau compresseur Volkswagen veut tout écraser sur son passage

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  • Le rouleau compresseur Volkswagen veut tout écraser sur son passage

    Pour devenir le numéro un automobile mondial, le constructeur allemand provisionne la bagatelle de... 50 milliards d'euros à investir sur les trois prochaines années. Il prévoit sept nouvelles usines dans le monde et un lancement accéléré de nouveaux modèles pour ses douze marques. Mais l'arrogance de son offensive risque de provoquer des levées de boucliers.
    Mais qui va donc rattraper Volkswagen ? Un véritable rouleau compresseur. Pour devenir le numéro un automobile mondial d'ici à 2018, le constructeur automobile allemand provisionne la bagatelle de... 50 milliards d'euros à investir sur les trois prochaines années. Rien que ça ! Soit 16,5 milliards par an. Une somme énorme et inédite jusqu'ici dans l'automobile. Mais le montant est surtout colossal par rapport à la concurrence. PSA n'a investi que 3,7 milliards l'an dernier (y compris 681 millions pour sa filiale équipementière Faurecia) et Renault 2,45 milliards ! Evidemment, la taille des entreprises n'est pas la même. Il n'empêche.
    Avec ça, le groupe allemand va construire de nouvelles usines et moderniser les sites existants, puisque presque 40 milliards sur trois ans concerneront l'immobilier, les usines et leur équipement. 60% de l'enveloppe sera dépensée en Allemagne. Volkswagen doit investir presque autant en foncier, usines et équipements au cours des trois prochaines années que Toyota et General Motors réunis, selon l'agence Reuters. Le groupe, qui possède 99 usines à ce jour dans le monde, a prévu un nouveau site en Russie, deux au Mexique, quatre en Chine, dans les toutes prochaines années. Mais Volkswagen va consacrer aussi plus de dix milliards à la recherche et au développement. C'est certes moins que Toyota, qui investira 7,7 milliards rien que sur l'année fiscale 2012-2013 (1er avril-31 mars). Mais le japonais représente un cas particulier, revendiquant le premier budget de recherche et développement du monde, tous secteurs confondus!
    Une palette très large de modèles, moteurs et technologies
    Volkswagen jouit déjà d'une belle réputation de motoriste avec ses fameux diesels TDi, du petit tricylindre de 75 chevaux au V8 de 350 chevaux, ou ses blocs à essence, du « mini » trois cylindres de 60 chevaux au V12 de 700 chevaux, voire au W16 de 1.200 chevaux (Bugatti) ! Volkswagen est aussi un grand spécialiste des transmissions aux quatre roues ou des boîtes à double embrayage à l'efficacité redoutable. Bref, un bel arsenal technologique pour une gamme très, très large, de la minuscule Volkswagen Up à la limousine Bentley Mulsanne, en passant par les gros 4x4 Audi Q7 ou Porsche Cayenne, les cabriolets, les monospaces, les pick-ups et les ultra-sportives comme la Lamborghini Aventador ou la Bugatti Veyron (à deux millions d'euros pièce). L'éventail des utilitaires couvre par ailleurs le spectre de la petite fourgonnette à l'énorme camion MAN. Bref, pas un créneau qui ne soit négligé. Enfin, toute une gamme de modèles inconnus en Europe existe au Brésil, avec notamment les petites Fox et Gol, ou en Chine avec les Lavida, Santana... Le groupe aura déjà sorti six nouveaux modèles de voitures particulières rien qu'en un an dans ses quatre grandes marques : la Volkswagen Up (et ses clones chez Skoda et Seat), la compacte Golf, mais aussi, toujours dans les compactes, l'Audi A3 et la Seat Leon, le duo de gamme moyenne Seat Toledo-Skoda Rapid. Et ce, sans parler des innombrables variantes ou déclinaisons de carrosseries. Il n'y a que de rares concurrents qui puissent lui être comparés, tel Ford (cinq nouveautés de modèles particuliers en un an). Dans le même temps, PSA n'aura lancé que deux grandes nouveautés : la petite Peugeot 208 et la Citroën DS5...
    Avec ces investissements massifs, le rythme des nouveautés risque de s'accélérer encore. Ces annonces interviennent, à peine quelques mois après que PSA a annoncé, en février dernier, une réduction de ses propres investissements pour 2012. Le français a reporté son éventuelle usine indienne et arrêté des projets dont il n'a pas indiqué la teneur. On peut certes relativiser les investissements annoncés par Volkswagen, puisqu'ils concernent pas moins de douze marques, le fabricant de poids-lourds MAN et Porsche étant pour la première fois inclus. Mais, en matière d'investissements industriels ou de recherche et développement, c'est essentiellement l'effet de masse qui compte ! Ces volumes sont d'autant plus énormes qu'ils n'incluent pas les investissements des co-entreprises de Volkswagen en Chine (un peu moins de 10 milliards sur trois ans), qu'il faut donc ajouter.
    Des marges honorables
    Ces investissements sont rendus possibles par le trésor de guerre accumulé par le groupe allemand. Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe de Wolfsburg a encore engrangé un résultat opérationnel de 8,8 milliards d'euros. Avec une marge de 6,1% fort honorable. Et encore ces profits ne comprennent-ils pas les 2,8 milliards liés aux co-entreprises de Volkswagen en Chine! Le bénéfice net sur la période progresse de moitié à 20,1 milliards. Et ce, grâce certes à une hausse du chiffre d'affaires de 24% à 144 milliards due essentiellement à la consolidation de MAN et de Porsche, mais aussi à une croissance naturelle des ventes totales du groupe de12,5% sur neuf mois à presque 7 millions d'unités. Volkswagen prévoit pour l'année un bénéfice opérationnel stable par rapport à 2011 (11,3 milliards d'euros). Evidemment, ces profits permettent de dégager des ressources, alors que PSA a enregistré sur les six premiers mois de l'année une perte opérationnelle courante pour sa division automobile de 662 millions, avec une marge négative de 3,3%. Renault a engrangé pour sa part un petit bénéfice d'exploitation de 519 millions seulement au premier semestre.
    Attention aux réactions!
    Toutefois, l'offensive généralisée de Volkswagen ne sera pas forcément un long fleuve tranquille. Le groupe va devoir gérer une très forte croissance, avec un portefeuille disparate de marques, aux quatre coins du monde. Pas facile, alors même qu'il va devoir trouver un successeur à son président actuel, Martin Winterkorn. Par ailleurs, son arrogance croissante risque d'en faire... l'ennemi numéro un de ses concurrents, voire de quelques Etats étrangers. N'oublions jamais que Toyota s'est vu stoppé net dans son déploiement par les levées de boucliers aux Etats-Unis, où on a vu en lui le fossoyeur indirect de GM ou Chrysler. Du coup, le japonais ne s'est pas encore relevé de la contre-publicité générée par les millions de véhicules rappelés en 2009-2010 aux Etats-Unis sous prétexte qu'ils étaient « accidentogènes », avant... d'être blanchis par l'agence de sécurité NHTSA. Mais, trop tard, le mal était fait. Volkswagen n'est pas à l'abri de ce genre de réactions. La guerre des prix menée à l'encontre de ses concurrents plus faibles a ainsi été récemment dénoncée par Sergio Marchionne, patron de Fiat mais aussi président en exercice de l'ACEA, l'association des constructeurs européens. Attention aux réactions ! En Europe, on n'a pas tout à fait oublié les ravages, à travers deux guerres mondiales, d'un certain impérialisme germanique...
    la tribune fr
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