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Ils sont algériens, ils vivotent au noir...

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  • Ils sont algériens, ils vivotent au noir...

    Diplômé ou non, l’algérien se lance dans la vie professionnelle avec beaucoup de difficultés. Malgré tout, nombreux ceux qui parviennent à décrocher un emploi…au noir. Un passage devenu quasi inévitable pour la majorité des chercheurs d’emploi. Cette main-d’oeuvre représente plus de 45 %, selon une récente enquête de l’office national des statistiques. Nous avons rencontré des algériens qui vivotent grâce au travail «clandestin».

    Être déclaré à la sécurité sociale est bien un droit que dicte le code du travail mais beaucoup d’entreprises privées recrutent sans déclarer leurs employés.

    Kader se rend dans une agence de la caisse nationale des asurrances (CNAS) pour se renseigner sur son dossier d’assuré. À sa grande surprise, il découvre qu’il n’est pas assuré comme lui a affirmé son employeur. Kader travaille comme agent de sécurité dans une petite entreprise qui exerce dans le bâtiment. Ce jour-là Kader s'effondre: «je suis un miséreux, je me suis laissé avoir par mon employeur», se désole-t-il à notre adresse.

    Karima qui travaille dans la pâtisserie sait par contre que son employeur ne l’a pas déclarée à la sécurité sociale. Elle travaille de 8h à 15h, 6 jours sur 7, elle est payée à 15 000 da le mois. Elle estime que le fait d’être déclarée n’est pas nécessaire. «J’ai besoin d’argent» nous répète-elle.

    L’enquête de l’ONS qui date du mois de juillet dernier affirme que sur les 9 735 000 personnes exerçant dans les entreprises privées, 4 879 000 ne sont pas affiliées au régime de la Sécurité sociale.

    Le chroniqueur Mustapha Hammouche du quotidien Liberté s’est arrêté dans sa chronique sur la réalité de ces chiffres en les commentant ainsi : «elle confirme que le secteur privé est infesté de brigands qui pillent sans vergogne la force de travail nationale, qu’il est couvert par un État qui ne fait rien pour protéger la population contre ce qui, en 2012, constitue une forme d’esclavage : le travail au noir ».

    Tarek enchaîne les boulots au noir : agent de sécurité, réceptionniste et agent d’accueil en pas moins de 25 mois. La cause de cette instabilité est due au fait que ses employeurs ne lui ont pas assuré le droit à la sécurité sociale malgré les promesses.

    Tout en évoquant la responsabilité de l’Etat dans le pullulement du travail « informel », le chroniqueur du quotidien Liberté analyse :« en dispensant l’économie informelle d’assurer la santé des travailleurs, il (l’Etat) renonce à percevoir sa part d’impôt sur les salaires, subventionnant ainsi les employeurs véreux ».

    Selon la presse qui s’est fiée aux enquêtes de l’ONS, le nombre d’algériens exerçant au noir a triplé en dix ans. 3.9 millions en 2010 contre 1.6 millions en 2001. Nous n'avons qu’à vérifier cette information datant de 2007. Ou encore cette information datant aussi de 2007 relate les résultats d'un rapport de l'inspection du travail dans la wilaya de Bejaia

    Percevant 5000 Da par jour, la quarantaine, petit de taille, le teint hâlé , Ahmed se moque d’avoir un employeur en se rappelant amèrement son expérience qu'il a vécue en travaillant dans une entreprise privée : "j'ai bossé dans beaucoup d'entreprises aucune ne m'a garanti le droit à la sécurité sociale", regrete-t-il.

    « Aujourd'hui , je bosse à mon propre compte », se vante-t-il. Livreur, démarcheur, chauffeur…,Ahmed occupe ainsi ses journées et se déplace en aller retour de Boumerdès vers Alger chaque jour, soit 100 kilomètres par jour. Le matin, en sortant de la maison, « j’ai un seul dessein, atteindre 5000 Da la journée. », affirme-t-il. Ahmed se rend ainsi tous les jours de la semaine à Alger afin de « bricoler » comme il aime répéter. Car, bricoler culturellement et dans le parler algérien signifie tout ce qui se fait maintenant dans la débrouillardise en attendant…mieux. «Rani massuri rouhi», dit-il. « Je gère mon quotidien comme je l’entends. Si je ne veux pas travailler, je n’irai pas travailler, c’est aussi simple que ça », se réjouit-il. Et de conclure: "l'assurance bhar aliha".

    Pourtant le travail dissimulé fait perdre beaucoup d'argent à l'Etat , une conccurence déloyale finit par s'installer, le travailleur est dépourvu de ses droits les plus élémentaires et souvent surexploité dans son travail.

    source: el watan
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