Le droit des femmes en question en Tunisie après cette affaire qui bouleverse une partie de l'opinion publique. Dans ce parc de la capitale une jeune femme a été violée par deux policiers début septembre. Mais quand la victime s'est présentée devant le juge, elle a eu une désagréable surprise. Son avocate Emna Zahrouni raconte que "la jeune femme et son fiancé sont poursuivis pour atteinte à la pudeur."
Juste avant le viol, le couple avait été surpris en effet dans sa voiture, dans une position "immorale", selon le ministère de l'Intérieur. La jeune femme raconte aussi que les policiers ont essayé d'extorquer de l'argent à son fiancé.
Pour l'avocate, le gouvernement a une responsabilité politique et morale ; depuis l'arrivée d'Ennahada au pouvoir il y a 11 mois, les cas d'harcèlement sexuel et moral et financier de la part des policiers se multiplient.
Le ministre de la Justice confirme que la jeune femme est victime mais bien accusée aussi. Elle retournera devant le juge mardi prochain. Elle risque six mois de prison.
Les organisations des droits de l'Homme s'inquiètent du glissement de la société tunisienne vers des pratiques rétrogrades. Dans le monde arabe, le statut des femmes tunisiennes était jusque là le plus moderne. Depuis l'arrivée des islamistes les femmes ont peur d'un retour en arrière. En août elles manifestaient pour leurs droits, quand le gouvernement a tenté sans succès de modifier la constitution : il voulait inclure la complémentarité des sexes, et non plus l'égalité, comme c'est le cas depuis 1956.
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