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La Russie s'offre un nouveau gazoduc géant vers l'Europe

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  • La Russie s'offre un nouveau gazoduc géant vers l'Europe

    EDF, ENI et BASF participent avec Gazprom à ce chantier de 16 milliards d'euros


    Gazprom enserre un peu plus l'Europe dans ses bras. Après avoir relié la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique avec son gazoduc Nord Stream, Gazprom lance la construction d'un nouveau réseau pour approvisionner le sud de l'Europe, en contournant l'Ukraine. Le géant gazier inaugure vendredi à Anapa, sur la côte russe de la mer Noire, ce vaste chantier de 16 milliards d'euros. Baptisé South Stream, ce nouveau gazoduc de 2.500 km doit traverser les eaux très profondes de la mer Noire avant de passer par la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie et la Slovénie pour arriver à Tarvizio, en Italie du nord.

    Le premier conduit, qui doit entrer en service fin 2015, sera suivi de trois autres tuyaux d'ici à 2018. Objectif : une capacité de 16 milliards de mètres cubes par an, puis de 63 milliards à terme. Soit l'équivalent de 10% de la consommation en gaz naturel de l'Union européenne estimée pour 2020.

    Gazprom s'efforce de présenter ce vaste et coûteux chantier comme un projet russo-européen. Pour les 900 km offshore, dont le coût s'élève à lui seul à 10 milliards d'euros, Le gazier russe s'est associé en joint-venture à EDF (15%), l'allemand Wintershall (15%), filiale de BASF et l'italien Eni (20%), Gazprom contrôlant l'autre moitié du consortium. « C'est un projet commun, multilatéral, européen dans lequel la vaste majorité de nos principaux clients européens sont intéressés », a insisté cet été Vladimir Poutine.

    Une réponse à Nabucco

    Le chef du Kremlin, qui sera présent à l'inauguration en compagnie d'Henri Proglio, le patron d'EDF, suit de très près ce projet à la fois politique et économique. Avec pour objectif une augmentation des importations de gaz de l'Union européenne, estimée par Gazprom à 100 milliards de mètres cubes d'ici à 2020. Aux yeux du Kremlin, South Stream constitue tout d'abord une réponse à Nabucco, le projet de gazoduc lancé par Bruxelles afin de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis de la Russie.

    South Stream et Nord Stream sont ensuite le meilleur moyen d'éviter les crises à répétition avec l'Ukraine, le principal pays de transit du réseau gazier russe. C'est d'ailleurs à la demande de Vladimir Poutine que le début du chantier en mer Noire, initialement prévu en 2013, a été avancé à fin 2012.

    Ces dernières semaines, les signatures d'accords avec les pays de transit se sont d'ailleurs accélérées. Gazprom a su trouver des arguments pour convaincre. La Bulgarie a par exemple conclu un partenariat avec Gazprom en même temps qu'elle signait un nouveau contrat d'approvisionnement, incluant une baisse du prix de 20% par rapport au contrat précédent... « Ce n'est pas lié », a indiqué aux « Echos », Sergeï Kouprianov, le porte-parole de Gazprom. « South Stream ne nous ouvre pas de nouveaux marchés mais permet de diversifier nos voies de livraison ».

    Avec ce projet, Gazprom vise une rentabilité d'ici quinze ans. « Les banques ont été prêtes à le financer. Ce qui n'est pas le cas d'autres projets alternatifs », rappelle Sergeï Kouprianov. Allusion à Nabucco, le gazoduc de Bruxelles. Un chantier qui, lui, est encore loin de commencer.

    BENJAMIN QUENELLE, À MOSCOU

    les échos fr
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