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TUNISIE :le « retour à la normale » ne se fera pas avant 2 à 5 ans voire plus

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  • TUNISIE :le « retour à la normale » ne se fera pas avant 2 à 5 ans voire plus

    Pour la seconde année consécutive, Ernst & Young prend le pouls des entreprises tunisiennes. Les associés et collaborateurs du cabinet Ernst & Young sont partis à la rencontre des dirigeants d’entreprises, premiers responsables de près de deux cent entreprises représentatives du tissu économique tunisien. Cette année, l’enquête Ernst & Young a innové, en interrogeant également de nombreux leaders d’opinion du monde économique. L’enquête a touché 38 groupes représentant 175 entreprises, 67 000 salariés et un CA de 8 175 millions de dinars (MDT).
    Selon l’enquête, les entreprises estiment que l’évolution de la situation politique (75% des répondants), et à un degré moindre, l’évolution de la situation sociale (57% des répondants) sont les deux facteurs clés qui vont impacter, de façon positive ou négative, sur l’évolution de la situation de leurs entreprises.
    « Le moral de nos entreprises, aujourd’hui, n’est pas au beau fixe, les inquiétudes sont fortes et les perspectives assombries par la confusion qui règne sur la scène politique et les craintes d’enlisement dans la violence et l’insécurité », affirme Noureddine Hajji, Associé Directeur général Ernst & Young Tunisie.
    La situation politique est jugée mauvaise pour 84% des dirigeants d’entreprises et la situation économique et sociale l’est aussi pour 81% d’entre eux. Les perspectives de leurs évolutions sur les douze prochains mois ne sont pas non plus, à leurs yeux, réjouissantes, 50% environ estimant qu’elles devraient se dégrader davantage. Les dirigeants citent comme préoccupations majeures, d’abord, l’instabilité politique et sécuritaire et la détérioration de l’image de la Tunisie à l’étranger.
    Elément plus significatif, l’horizon de stabilisation de la conjoncture politique, économique et sociale s’éloigne à grand pas pour la quasi-totalité des entreprises tunisiennes. Près de neuf entreprises sur dix estiment que le « retour à la normale » n’aura lieu que dans une période comprise entre deux à cinq ans voire plus de cinq ans; alors qu’en 2011, toutes les entreprises interrogées estimaient que celui-ci surviendrait au plus tard dans les deux ans.
    « Les chefs d’entreprises soulignent les fortes améliorations des douze derniers mois, mais en reconnaissant également les incertitudes de la période à venir », constate Sami Zaoui, Associé Advisory services à Ernst & Young.
    Les dirigeants interrogés expriment une forte attente d’amélioration du climat des affaires. Quatre transformations majeures sont plébiscitées par près des deux tiers des dirigeants. Il s’agit de la mise en place d’un système efficient de lutte contre la corruption (71%), l’amélioration de la qualité des infrastructures et des services publics (69%), la refonte du cadre légal et institutionnel de l’investissement (62%) et la modernisation du système éducatif et de la formation (62% également).
    La modernisation du système bancaire, l’allègement de la pression fiscale ou encore l’assouplissement du régime des changes sont perçus comme étant de moindre priorité.
    Au-delà des attentes formulées pour améliorer le climat des affaires proprement dit, les dirigeants des entreprises appellent la classe politique à mettre l’intérêt du pays avant tout calcul partisan et privilégier le consensus national. Ils attendent également une prise de conscience de l’importance première de l’économie, en insistant sur le fait que dans la période actuelle, l’économie doit primer, car elle est à même de garantir les véritables objectifs de la Révolution.
    Des attentes fortes sont également exprimées vis-àvis du gouvernement. Certaines sont à caractère « technique », telle que la nécessaire et urgente refonte du système éducatif pour mieux l’orienter vers les besoins du marché du travail. D’autres attentes portent sur l’amélioration de l’environnement de l’entreprise, en assurant la sécurité des biens et des personnes et en garantissant la neutralité de l’administration.
    Certains dirigeants adressent également des messages à caractère plus politique, souhaitant que le gouvernement s’ouvre à d’autres compétences nationales et que l’économie soit au cœur de ses priorités.

    L’ÉCONOMISTE MAGHREBIN
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