EMPRUNT INTERNATIONAL
CE SERA FINALEMENT 1,5 MILLIARD DE DOLLARS
LE TRÉSOR EST PARVENU À FAIRE MIEUX QUE PRÉVU
IL LÈVE 1 MILLIARD SUR 10 ANS ET 500 MILLIONS SUR 30 ANS
2,75 ET 2,80%, LES PRIMES DE RISQUES JUGÉES AVANTAGEUSES
Le Maroc fait mieux que prévu. Nizar Baraka, ministre des Finances était parti pour ramener 1 milliard de dollars (cf. L’Economiste du 26 novembre 2012), il reviendra finalement avec 500 millions de plus. Mieux encore, il est parvenu à se financer à l’international à un coût plus qu’avantageux et sur deux maturités différentes. Le milliard initial sera amortissable, comme annoncé dans notre édition du 5 décembre 2012, sur une durée de 10 ans assimilé à un taux de 4,35%. Ce taux est déterminé sur la base du rendement des obligations américaines à 10 ans (1,6%) auquel est ajoutée une prime de risque de 275 points de base (2,75%).
Les 500 millions de dollars supplémentaires seront, pour leur part, empruntés sur une maturité plus longue (30 ans) et assimilés à un taux de 5,5% basé sur des obligations américaines à 30 ans majorés d’une prime de risque de 280 points de base (2,80%).
C’est, d’ailleurs, sur ces primes de risque que le Trésor est parvenu à faire mieux. Malgré des primes de risque supérieures aux précédentes sorties, l’opération est déjà qualifiée de «fructueuse» pour bon nombre de professionnels. «Certes, au moment de l’émission de 2010 le spread était de 200 points de base, mais il est monté jusqu’à 300 voire 350 points de base sur le marché secondaire suite au printemps arabe», relève un analyste. La prime de risque demandée par les investisseurs aujourd’hui est donc jugée avantageuse.
Pour un spécialiste, «les obligations souveraines des pays émergents représentent une alternative pour les investisseurs étrangers compte tenu des risques qui entourent les obligations des pays de la zone Euro». Justement, le Maroc est parvenu à emprunter moins cher que l’Espagne ou la Turquie et pratiquement au même taux que l’Italie. «Du jamais vu», selon certains analystes.
Le maintien de l’«investment grade» du Royaume par les principales agences de notations financières avant le début du road-show est venu renforcer le dossier marocain. En dehors des notations, la ligne de précaution de liquidité de 6,2 milliards de dollars obtenue auprès du FMI a sans doute été un facteur important dans les négociations. La quête des dollars qui s’est achevée hier à Londres, avait débuté il y a deux semaines par le Moyen Orient avec le concours des banques conseil Barclays, BNP Paribas, Citigroup et Natixis. La délégation marocaine emmenée par le ministre des Finances et de l’Economie s’était ensuite envolée pour les Etats-Unis avant de retourner en Europe.
Souhaité par les opérateurs depuis quelques mois, l’emprunt à l’international va apaiser les tensions sur le marché financier. Les fortes levées du Trésor sur le marché domestique avaient significativement influencé les taux obligataires à la hausse.
D’un autre côté, la sortie à l’international va renforcer les réserves de changes. La rentrée de devises permettrait un gain de 15 jours en terme de couverture des importations.
F.Fa et M.A.B.
L’Économiste
CE SERA FINALEMENT 1,5 MILLIARD DE DOLLARS
LE TRÉSOR EST PARVENU À FAIRE MIEUX QUE PRÉVU
IL LÈVE 1 MILLIARD SUR 10 ANS ET 500 MILLIONS SUR 30 ANS
2,75 ET 2,80%, LES PRIMES DE RISQUES JUGÉES AVANTAGEUSES
Le Maroc fait mieux que prévu. Nizar Baraka, ministre des Finances était parti pour ramener 1 milliard de dollars (cf. L’Economiste du 26 novembre 2012), il reviendra finalement avec 500 millions de plus. Mieux encore, il est parvenu à se financer à l’international à un coût plus qu’avantageux et sur deux maturités différentes. Le milliard initial sera amortissable, comme annoncé dans notre édition du 5 décembre 2012, sur une durée de 10 ans assimilé à un taux de 4,35%. Ce taux est déterminé sur la base du rendement des obligations américaines à 10 ans (1,6%) auquel est ajoutée une prime de risque de 275 points de base (2,75%).
Les 500 millions de dollars supplémentaires seront, pour leur part, empruntés sur une maturité plus longue (30 ans) et assimilés à un taux de 5,5% basé sur des obligations américaines à 30 ans majorés d’une prime de risque de 280 points de base (2,80%).
C’est, d’ailleurs, sur ces primes de risque que le Trésor est parvenu à faire mieux. Malgré des primes de risque supérieures aux précédentes sorties, l’opération est déjà qualifiée de «fructueuse» pour bon nombre de professionnels. «Certes, au moment de l’émission de 2010 le spread était de 200 points de base, mais il est monté jusqu’à 300 voire 350 points de base sur le marché secondaire suite au printemps arabe», relève un analyste. La prime de risque demandée par les investisseurs aujourd’hui est donc jugée avantageuse.
Pour un spécialiste, «les obligations souveraines des pays émergents représentent une alternative pour les investisseurs étrangers compte tenu des risques qui entourent les obligations des pays de la zone Euro». Justement, le Maroc est parvenu à emprunter moins cher que l’Espagne ou la Turquie et pratiquement au même taux que l’Italie. «Du jamais vu», selon certains analystes.
Le maintien de l’«investment grade» du Royaume par les principales agences de notations financières avant le début du road-show est venu renforcer le dossier marocain. En dehors des notations, la ligne de précaution de liquidité de 6,2 milliards de dollars obtenue auprès du FMI a sans doute été un facteur important dans les négociations. La quête des dollars qui s’est achevée hier à Londres, avait débuté il y a deux semaines par le Moyen Orient avec le concours des banques conseil Barclays, BNP Paribas, Citigroup et Natixis. La délégation marocaine emmenée par le ministre des Finances et de l’Economie s’était ensuite envolée pour les Etats-Unis avant de retourner en Europe.
Souhaité par les opérateurs depuis quelques mois, l’emprunt à l’international va apaiser les tensions sur le marché financier. Les fortes levées du Trésor sur le marché domestique avaient significativement influencé les taux obligataires à la hausse.
D’un autre côté, la sortie à l’international va renforcer les réserves de changes. La rentrée de devises permettrait un gain de 15 jours en terme de couverture des importations.
F.Fa et M.A.B.
L’Économiste
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