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Echec de Wal-Mart en Europe continentale

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  • Echec de Wal-Mart en Europe continentale

    L'arrivée de Wal-Mart sur le sol européen avait fait frémir plus d'un et cela peut se comprendre lorsque l'on connait la puissance de ce groupe leader mondial de la distribution. Or c'est un fiasco et Wal-Mart n'a pas du tout opéré selon ses espoirs et n'a pas voulus détailler ses pertes. En tous les cas , Wal-Mart se retire et laisse place à Metro qui va ainsi se renforcer.

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    Le premier distributeur mondial, l'américain Wal-Mart, met fin à son aventure allemande et quitte ainsi l'Europe continentale. Wal-Mart et Metro ont annoncé en effet, vendredi 28 juillet, que l'américain allait céder ses 85 magasins - dont 19 sont détenus en direct et les autres loués - au premier distributeur allemand pour un prix non communiqué. En Allemagne, Wal-Mart emploie plus de 11 000 salariés et réalise un chiffre d'affaires d'environ 2 milliards d'euros, selon le communiqué de Metro.

    Le géant américain avait pourtant donné depuis des années des soucis aux groupes de distribution allemands - mais aussi français -, qui redoutaient sa concurrence et craignaient même d'être sa cible par le biais d'une offre publique d'achat (OPA).

    Après s'être implanté fin 1997 outre-Rhin en rachetant des supermarchés Wertkauf puis Interspar, le géant de l'Arkansas n'a jamais réussi à y percer. Wal-Mart ne publie pas les comptes de sa filiale mais confirme qu'elle a toujours enregistré un résultat négatif, sans en préciser l'ampleur.

    "Il est apparu de plus en plus clairement qu'il était difficile d'atteindre la taille et les résultats souhaités en Allemagne, dans les conditions économiques difficiles actuelles", a commenté Michael Duke, vice-président de Wal-Mart, dans un communiqué. A l'international, le groupe s'est déjà retiré de la Corée du Sud en mai, mais reste présent au Canada, en Chine, au Japon, en Grande-Bretagne et en Amérique centrale et du Sud.

    L'opération doit permettre à Metro de renforcer sa marque d'hypermarchés Real et de devenir numéro un sur ce segment en Allemagne, aujourd'hui dominé par Kaufland (groupe Schwarz, également propriétaire de Lidl).

    Pour Real, ces magasins apporteront "un complément idéal à (son) réseau d'implantations ainsi que des effets de synergie substantiels, en particulier dans les activités d'achat, de logistique et de gestion", indique Metro dans son communiqué.

    Günter Isemeyer, porte-parole du syndicat des services Ver.di a indiqué vendredi qu'il redoutait des pertes d'emplois. "Nous n'avons pas de plan concret de suppressions d'emplois et il est trop tôt pour se prononcer sur les effets des synergies", indique un porte-parole de Metro. La vente doit d'ailleurs encore être autorisée par les autorités de la concurrence.

    "Pour les salariés, la reprise par un groupe comme Metro constitue une meilleure perspective à long terme et donne de l'assurance pour le futur", ajoute le porte-parole. Metro, qui a réalisé, en 2005, 55,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, emploie 250 000 salariés et est le quatrième distributeur mondial après Wal-Mart, Carrefour et Tesco.

    Outre ses magasins Metro et Makro Cash & Carry et ses hypermarchés Real, il est aussi présent dans les supérettes avec Extra, les produits électroménagers et audiovisuels sous les enseignes Saturn et Media Markt et les grands magasins avec Galeria Kaufhof.

    Wal-Mart a réalisé, lors de son exercice clos à fin janvier 2006, un chiffre d'affaires mondial de 312,4 milliards de dollars (244,7 milliards d'euros) pour un bénéfice de 11,2 milliards de dollars. Il emploie 1,8 million de salariés.

    En Allemagne, "nous avons fait des erreurs", reconnaissait David Wild, le cinquième patron de la filiale en huit ans, dans un entretien au Welt am Sonntag du 18 juin. Par exemple sur l'assortiment : "Saviez-vous que les oreillers ont aux Etats-Unis une taille standard différente de celle en Allemagne ?", lançait-il avec le sens de l'autodérision. " Maintenant, nous le savons, car nous sommes restés assis sur des milliers de taies d'oreillers américaines dans lesquelles les oreillers allemands n'entraient pas."

    Le groupe américain a aussi affronté les difficultés d'un marché très encombré et a été confronté à une baisse de la consommation ces dernières années et à la percée des maxidiscompteurs. L'Allemagne compte 250 magasins de plus de 400 mètres carrés pour 1 million d'habitants, contre 120 en France et 110 en Grande-Bretagne, selon une estimation du Frankfurter Allgemeine Zeitung en septembre 2005.

    Selon le porte-parole de Ver.di, le départ de Wal-Mart marque aussi l'échec de "l'américanisation" du travail en Allemagne. Le groupe est aussi très critiqué aux Etats-Unis pour ses pratiques sociales.

    Outre-Rhin, il a défrayé la chronique en tentant d'imposer une directive "d'éthique" réglementant, notamment, les relations amoureuses au travail, qui a été jugée contraire aux principes constitutionnels par le tribunal régional du travail de Düsseldorf en novembre 2005. Selon une porte-parole de Wal-Mart en Allemagne, il s'agissait uniquement de régler le cas des couples "qui sont dans un lien direct de dépendance" dans leur travail.

    Par Le monde
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