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Liban : les entreprises s’exilent dans la montagne

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  • Liban : les entreprises s’exilent dans la montagne

    Pragmatique par la force des choses, les libanais se sont exilés dans les montagnes afin de tenter de poursuivre leurs activités économiques.

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    Jamais à court d’idées, de nombreux hommes d’affaires libanais ont quitté Beyrouth et sa banlieue bombardés pour s’installer dans des hôtels ou des immeubles dans la montagne à l’est de la capitale afin de poursuivre leurs activités.

    « Nous n’avons pas arrêté un seul jour. Certains travaillaient chez eux, et puis nous sommes venus ici. Tout va bien. Bien sûr, nous sommes tous très inquiets mais la vie suit son cours», affirme le directeur d’un cabinet de consultation. Sa société a installé 20 employés au Grand Hills, un hôtel luxueux à Broumana, une station estivale à 20 km à l’est de Beyrouth. Son objectif est de mener ses activités comme si tout va bien, en dépit du chaos et des bombardements à quelques distances de là. «Nous devons faire aller. Ils (les Israéliens) veulent nous priver d’une vie normale alors c’est notre manière de combattre. Nous le faisons avec nos ordinateurs et non avec nos pistolets», précise le directeur qui ne veut pas être identifié.

    Si beaucoup de firmes étrangères ont quitté en catastrophe le Liban pour des rivages paisibles comme Chypre, des sociétés libanaises, par patriotisme ou par nécessité ont préféré rester dans leur pays et se débrouiller. Des hommes d’affaires et des diplomates déambulent dans le hall de l’hôtel, devenu aussi un havre pour les ambassades du Qatar, du Koweït, d’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis tant que la sécurité à Beyrouth demeure incertaine. La réception du Printania, l’hôtel voisin, s’est transformé en centre commercial. Des marchands de vêtements et d’accessoires qui ont fermé leurs boutiques de Beyrouth, ont installé à la hâte des présentoirs pour écouler leurs stocks et atténuer leurs pertes financières.

    A Beit Mery, la localité voisine de Broumana, deux entreprises étrangères ont choisi l’hôtel Al-Bustan. «Nous ne voulons pas faire courir le moindre risque, le moindre stress à notre staff, mais nous ne pouvons pas non plus nous permettre d’interrompre le travail même une minute», explique le directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la compagnie américaine. «Alors, nous avons décidé de créer ici une antenne provisoire».

    Quelques chambres plus loin, se trouve le bureau d’une compagnie pétrolière offshore travaillant avec le Nigeria. «Les gens avaient peur de se déplacer. Il fallait leur permettre d’arriver à leur travail en toute sécurité», raconte le directeur financier, Rabi Asmar, au quotidien «L’Orient-le Jour». «Au sixième jour de la guerre, nous sommes venus ici mais si la situation ne se calme pas dans une dizaine de jours, nous nous délocaliserons temporairement à Dubaï», ajoute-t-il. A la guerre comme à la guerre, d’autres compagnies ont loué des appartements. Ainsi une entreprise de logiciels installée près du Musée de Beyrouth s’est installée à Bickfaya (est). «Nous n’avons pas fui le danger mais le bruit des bombardements. Nous travaillons avec l’étranger et il était difficile de se concentrer. C’est pourquoi nous avons décidé de nous déplacer dans des régions plus calmes», confie aux journalistes la directrice de la branche libanaise de cette firme internationale.

    Selon le ministère des Finances, le manque à gagner de la croissance résultant du conflit entre Israël et le Hezbollah libanais peut se chiffrer à au moins 1,5 milliard de dollars alors que les dégâts en raison des destructions atteignent au moins deux milliards de dollars.

    Par Le Quotidien d'Oran
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