10/12/2012
Cette année, la tenue des Assises nationales de l'exportation est d'une importance cruciale. La situation du commerce extérieur est désormais insupportable, la balance commerciale ne cesse de se dégrader, affectant tout le système économique du pays. Les intervenants à cet évènement se pencheront sur les moyens permettant de faire face à cette situation insoutenable
Alors qu'à Rabat, tous les regards étaient encore braqués sur le projet de loi de Finances 2013 et ses mesures pour absorber le déficit budgétaire astronomique, le 16 novembre 2012, l'Office des changes est venu rappeler l’autre déficit, tout aussi abyssal que le déficit public: “À fin octobre 2012, le déficit commercial a atteint 163,9 milliards de dirhams contre 148,9 milliards à fin octobre 2011, soit une aggravation importante de 10 % ou de 14,93 milliards de dirhams. ”
Les échanges extérieurs du pays sont mal en point. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: en 2011, le déficit de la balance commerciale a atteint le montant colossal de 185 milliards de dirhams (MMDH), soit 23% du PIB.
Traditionnellement couvert par l'excédent du commerce des services et des transferts des MRE, le déficit commercial ne peut plus compter sur ces derniers, leur capacité d'absorption ayant chuté au cours de cette dernière décennie de 171%, à 63%, entre 2001 et 2011.
Ce déficit, devenu au fil du temps structurel, tient principalement à une évolution plus rapide des importations par rapport aux exportations (les importations représentant le double des exportations). Concrètement, les exportations ont enregistré une croissance annuelle moyenne de près de 8% de 1998 à 2002, avant de passer à un rythme de croissance annuelle moyenne à deux chiffres, pour atteindre 11% entre 2003 et 2011. Quant aux importations, leur montant est passé de 110 MMDH en 1998 à près de 230 MMDH en 2006 avant de tripler en 2011 (399 MMDH), soit 1 milliard de dirhams d'importations par jour.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Cette situation alarmante tient principalement au fait que les importations incompressibles (produits que les Marocains ne savent pas-ou peu- fabriqués) représentent plus de 85% des importations globales du Royaume.
Parmi ces importations, celles qui ressortent du lot sont d'ordre énergétique. Ces dernières années, le Maroc a été contraint de s'approvisionner sur le marché international à des prix exorbitants, contribuant ainsi à l’alourdissement des soldes des intrants et par conséquent à la dégradation du déficit de la balance commerciale du pays.
Autre point noir, les Accords de Libre Échange (ALE). Conçus afin de booster les échanges commerciaux entre les pays signataires, ces dispositifs ont malheureusement peiné à accomplir leur objectif initial.
En effet, les ALE profitent plus aux autre pays qu'au Maroc. Le Royaume importe toujours plus de ces pays qu'il en exporte et reste incapable d'inverser la tendance. Une situation qui ne laisse pas indifférente l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX).
Quant aux exportations, elles ne s'en portent pas mieux. Sur la période 2000-2009 par exemple, la part des ventes de produits marocains dans les exportations mondiales est restée inchangée à 0,11%.
À titre d'exemple, dans le même temps, l’Egypte a vu son poids passer de 0,08 à 0,17% et la Turquie de 0,43 à 0,82%. La non compétitivité des entreprises exportatrices, l’insuffisance d’innovation, la faiblesse de la promotion commerciale de proximité sont les principaux handicaps pointés du doigt.
L’ASMEX tente de redresser la situation
Aujourd'hui, l’ASMEX semble décidée à prendre le taureau par les cornes pour donner de l’élan aux exportations. Elle propose des pistes d’amélioration qui ont été présentées au chef du gouvernement qui a proposé la constitution d’un comité de suivi, sous son autorité directe pour élaborer les plans d’actions nécessaires à l’amélioration rapide des exportations nationales. Ce comité regroupera les représentants des départements ministériels concernés et de l’ASMEX.
Dans le même sillage, le ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies a décidé d'organiser, en partenariat avec l’ASMEX, les 3e Assises nationales de l’exportation. Placées sous la thématique “Commerce extérieur et croissance économique”, les assises qui commencent aujourd'hui à Skhirat, doivent débattre de la problématique du creusement du solde commercial et de celui de la balance des paiements qui affiche la même tendance depuis 2010, en liaison avec le recul des recettes de voyages et des transferts des MRE.
Présidé par Abdelilah Benkirane, ce forum du commerce international connaîtra la participation de ministres comme Nizar Baraka, ministre de l'Économie et des finances et Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies.
D'autres personnalités sont aussi attendues à cet évènement d'envergure à l'instar de Meriem Bensalah, présidente de la CGEM, Chakib Bensouda, président du Conseil Économique et Social (CES) et Mohamed Tazi, président de l'ASMEX,
Ahmed Zeriouh
Cette année, la tenue des Assises nationales de l'exportation est d'une importance cruciale. La situation du commerce extérieur est désormais insupportable, la balance commerciale ne cesse de se dégrader, affectant tout le système économique du pays. Les intervenants à cet évènement se pencheront sur les moyens permettant de faire face à cette situation insoutenable
Alors qu'à Rabat, tous les regards étaient encore braqués sur le projet de loi de Finances 2013 et ses mesures pour absorber le déficit budgétaire astronomique, le 16 novembre 2012, l'Office des changes est venu rappeler l’autre déficit, tout aussi abyssal que le déficit public: “À fin octobre 2012, le déficit commercial a atteint 163,9 milliards de dirhams contre 148,9 milliards à fin octobre 2011, soit une aggravation importante de 10 % ou de 14,93 milliards de dirhams. ”
Les échanges extérieurs du pays sont mal en point. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: en 2011, le déficit de la balance commerciale a atteint le montant colossal de 185 milliards de dirhams (MMDH), soit 23% du PIB.
Traditionnellement couvert par l'excédent du commerce des services et des transferts des MRE, le déficit commercial ne peut plus compter sur ces derniers, leur capacité d'absorption ayant chuté au cours de cette dernière décennie de 171%, à 63%, entre 2001 et 2011.
Ce déficit, devenu au fil du temps structurel, tient principalement à une évolution plus rapide des importations par rapport aux exportations (les importations représentant le double des exportations). Concrètement, les exportations ont enregistré une croissance annuelle moyenne de près de 8% de 1998 à 2002, avant de passer à un rythme de croissance annuelle moyenne à deux chiffres, pour atteindre 11% entre 2003 et 2011. Quant aux importations, leur montant est passé de 110 MMDH en 1998 à près de 230 MMDH en 2006 avant de tripler en 2011 (399 MMDH), soit 1 milliard de dirhams d'importations par jour.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Cette situation alarmante tient principalement au fait que les importations incompressibles (produits que les Marocains ne savent pas-ou peu- fabriqués) représentent plus de 85% des importations globales du Royaume.
Parmi ces importations, celles qui ressortent du lot sont d'ordre énergétique. Ces dernières années, le Maroc a été contraint de s'approvisionner sur le marché international à des prix exorbitants, contribuant ainsi à l’alourdissement des soldes des intrants et par conséquent à la dégradation du déficit de la balance commerciale du pays.
Autre point noir, les Accords de Libre Échange (ALE). Conçus afin de booster les échanges commerciaux entre les pays signataires, ces dispositifs ont malheureusement peiné à accomplir leur objectif initial.
En effet, les ALE profitent plus aux autre pays qu'au Maroc. Le Royaume importe toujours plus de ces pays qu'il en exporte et reste incapable d'inverser la tendance. Une situation qui ne laisse pas indifférente l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX).
“On a signé des accords de libre échange juste pour importer. Les professionnels marocains ne savent même pas encore comment accéder aux grands marchés du monde. Des lacunes sont observées au niveau de la formation, de la maîtrise de la réglementation…Bref, il n’existe pas de vraies actions pour pouvoir dénicher les opportunités offertes par les pays avec qui nous sommes liés par des ALE.”
ASMEX.
Quant aux exportations, elles ne s'en portent pas mieux. Sur la période 2000-2009 par exemple, la part des ventes de produits marocains dans les exportations mondiales est restée inchangée à 0,11%.
À titre d'exemple, dans le même temps, l’Egypte a vu son poids passer de 0,08 à 0,17% et la Turquie de 0,43 à 0,82%. La non compétitivité des entreprises exportatrices, l’insuffisance d’innovation, la faiblesse de la promotion commerciale de proximité sont les principaux handicaps pointés du doigt.
L’ASMEX tente de redresser la situation
Aujourd'hui, l’ASMEX semble décidée à prendre le taureau par les cornes pour donner de l’élan aux exportations. Elle propose des pistes d’amélioration qui ont été présentées au chef du gouvernement qui a proposé la constitution d’un comité de suivi, sous son autorité directe pour élaborer les plans d’actions nécessaires à l’amélioration rapide des exportations nationales. Ce comité regroupera les représentants des départements ministériels concernés et de l’ASMEX.
Dans le même sillage, le ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies a décidé d'organiser, en partenariat avec l’ASMEX, les 3e Assises nationales de l’exportation. Placées sous la thématique “Commerce extérieur et croissance économique”, les assises qui commencent aujourd'hui à Skhirat, doivent débattre de la problématique du creusement du solde commercial et de celui de la balance des paiements qui affiche la même tendance depuis 2010, en liaison avec le recul des recettes de voyages et des transferts des MRE.
Présidé par Abdelilah Benkirane, ce forum du commerce international connaîtra la participation de ministres comme Nizar Baraka, ministre de l'Économie et des finances et Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies.
D'autres personnalités sont aussi attendues à cet évènement d'envergure à l'instar de Meriem Bensalah, présidente de la CGEM, Chakib Bensouda, président du Conseil Économique et Social (CES) et Mohamed Tazi, président de l'ASMEX,
Ahmed Zeriouh
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