Pierre Vidal-Naquet est décédé à paris
L’historien qui aurait dit non à la torture en Algérie
Par : Rédaction de Liberte
L’historien Pierre Vidal-Naquet est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 76 ans, à l'hôpital de Nice, ont annoncé, hier, les éditions La Découverte.
L’intellectuel engagé était dans le coma depuis lundi dernier à la suite d'une hémorragie cérébrale. Spécialiste de la Grèce antique, Vidal-Naquet a publié plusieurs ouvrages sur la guerre d'Algérie, notamment La Raison d'État et La Torture dans la République.
Il a publié ses mémoires sous le titre La Brisure et l'Attente et Le Trouble et la Lumière aux éditions Le Seuil. Né le 23 juillet 1930 à Paris, cet intellectuel engagé se définissait lui-même comme un “historien militant”. Un militantisme essentiellement contre le nationalisme, cette peste intellectuelle que Vidal-Naquet a combattue toute sa vie, y compris lorsqu’il concerne la politique d’Israël : “Je considère Sharon comme un criminel.” Pierre Vidal-Naquet est intervenu dans la plupart des grands débats des dernières décennies. Dénonciateur de la torture durant la guerre d'Algérie, il fut aussi un adversaire du pouvoir des colonels en Grèce. Entré très tôt dans la Résistance, Pierre Vidal-Naquet était docteur ès lettres et agrégé d'histoire. Il a consacré ses recherches à la Grèce antique et à l'histoire contemporaine. Son refus de la violence, Vidal-Naquet le doit à un drame familial. Il n’avait que quatorze ans lorsque les Allemands étaient venus arrêter ses parents, à Marseille, en mai 1944 avant de les déporter à Auschwitz. Le fils d’avocat “dreyfusard” a toujours mené à la fois un travail d’érudit et un engagement militant contre la torture, puis contre le négationnisme. Son combat contre la torture commence au milieu des années 50, alors que l’Afrique du Nord se bat pour son indépendance du colonialisme. C’est la guerre d’Algérie et les rares articles, dont ceux de François Mauriac dans L’Express, qui commencent à évoquer la question de la torture, qui pousseront Vidal-Naquet à rejoindre le comité Audin. Le comité est créé afin de faire la lumière sur le sort de Maurice Audin, un jeune assistant communiste de la Fac des sciences d’Alger, porté disparu après avoir été interrogé par des parachutistes. “Ma principale fierté est d’avoir dénoncé, dès 1962, les tortures subies par les membres de l’OAS comme celles infligées aux militants du FLN par les paras français”, disait l’historien.
L’historien qui aurait dit non à la torture en Algérie
Par : Rédaction de Liberte
L’historien Pierre Vidal-Naquet est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 76 ans, à l'hôpital de Nice, ont annoncé, hier, les éditions La Découverte.
L’intellectuel engagé était dans le coma depuis lundi dernier à la suite d'une hémorragie cérébrale. Spécialiste de la Grèce antique, Vidal-Naquet a publié plusieurs ouvrages sur la guerre d'Algérie, notamment La Raison d'État et La Torture dans la République.
Il a publié ses mémoires sous le titre La Brisure et l'Attente et Le Trouble et la Lumière aux éditions Le Seuil. Né le 23 juillet 1930 à Paris, cet intellectuel engagé se définissait lui-même comme un “historien militant”. Un militantisme essentiellement contre le nationalisme, cette peste intellectuelle que Vidal-Naquet a combattue toute sa vie, y compris lorsqu’il concerne la politique d’Israël : “Je considère Sharon comme un criminel.” Pierre Vidal-Naquet est intervenu dans la plupart des grands débats des dernières décennies. Dénonciateur de la torture durant la guerre d'Algérie, il fut aussi un adversaire du pouvoir des colonels en Grèce. Entré très tôt dans la Résistance, Pierre Vidal-Naquet était docteur ès lettres et agrégé d'histoire. Il a consacré ses recherches à la Grèce antique et à l'histoire contemporaine. Son refus de la violence, Vidal-Naquet le doit à un drame familial. Il n’avait que quatorze ans lorsque les Allemands étaient venus arrêter ses parents, à Marseille, en mai 1944 avant de les déporter à Auschwitz. Le fils d’avocat “dreyfusard” a toujours mené à la fois un travail d’érudit et un engagement militant contre la torture, puis contre le négationnisme. Son combat contre la torture commence au milieu des années 50, alors que l’Afrique du Nord se bat pour son indépendance du colonialisme. C’est la guerre d’Algérie et les rares articles, dont ceux de François Mauriac dans L’Express, qui commencent à évoquer la question de la torture, qui pousseront Vidal-Naquet à rejoindre le comité Audin. Le comité est créé afin de faire la lumière sur le sort de Maurice Audin, un jeune assistant communiste de la Fac des sciences d’Alger, porté disparu après avoir été interrogé par des parachutistes. “Ma principale fierté est d’avoir dénoncé, dès 1962, les tortures subies par les membres de l’OAS comme celles infligées aux militants du FLN par les paras français”, disait l’historien.
Commentaire