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    L’usine estampillée «zéro rejet»

    98% de rejets de CO2 en moins pour l’usine de Tanger

    Une consommation en eau réduite de 70% avec aucun rejet d’eaux usées

    Une réalisation de Veolia qui a été récompensée par la Commission européenne



    L’USINE de l’Alliance Renault-Nissan à Melloussa, Tanger, est réputée être la plus grande usine de construction automobile de la Région, mais la plus propre aussi. Et le mérite est dû à la collaboration étroite menée avec le groupe international Veolia. Ce dernier s’est impliqué dès la conception de l’unité pour éviter toute pollution et faire de Renault Melloussa une usine à «zéro rejet». L’une des pièces maîtresses du dispositif est la chaudière à biomasse. Elle est présentée par Veolia comme étant une avancée en matière d’énergie thermique à partir d’éléments naturels présents à la superficie de la terre comme le bois ou les déchets de l’industrie agricole. Le travail se fait à la manière d’une chaufferie traditionnelle mais avec une dose de modernité permettant d’être beaucoup plus efficient avec un rendement optimal selon le type de combustible utilisé, explique Alain Brighenti, de Veolia Environnement Industries au Maroc.

    Le biocombustible arrive via une noria de camions-bennes qui le transporte vers les silos de stockage. Le mélange est ensuite homogénéisé et de là, il est convoyé vers la chaudière. Ce travail implique aussi toute une série de paramètres à surveiller et de réglages à mettre en place pour qu’à la fin de la combustion, il ne reste plus que des cendres. Ces dernières sont récupérées, de même que celles emportées par les gaz de combustion, pour être entreposées, pour l’instant. Un projet de réutilisation de ces cendres est à l’étude. Il s’agirait, selon Brighenti, d’en faire des engrais vu qu’ils sont riches en éléments nutritionnels.

    Les chaudières alimentent à différentes températures les circuits d’eau chaude de l’usine, en particulier le département de peinture, un grand consommateur d’énergie. Au total, ce sont deux chaudières de 6 MW qui sont installées, une troisième chaudière est prévue pour satisfaire les besoins croissants en énergie. En outre, le spécialiste des métiers liés à l’environnement prévoit d’installer dès 2013 une unité à l’extérieur de l’enceinte de l’usine pour le traitement en amont du combustible de biomasse. Il s’agira de le réceptionner et surtout de l’homogénéiser, une nécessité pour que les chaudières travaillent avec le minimum de réglages et le maximum d’efficience.

    Le résultat atteint est à la hauteur des attentes. Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont réduites de 98%, soit l’équivalent de 135.000 tonnes de CO2 évitées par an; les quelques tonnes restantes seront compensées soit par l’achat de crédit carbone, soit par la production d’énergie renouvelable in situ, selon Renault. L’eau est aussi un des sujets importants de l’usine Renault-Nissan. Cette dernière travaille en circuit fermé via un circuit de traitement d’eau digne d’une station d’épuration avec diverses cuves à la taille des besoins de l’unité. Cette eau est ensuite filtrée par des techniques d’osmose permettant d’avoir à la fin une «eau industrielle», un liquide pur dans le sens littéral du terme. Cette eau sert à alimenter divers processus au sein de l’usine, dont le traitement des surfaces des carrosseries et la peinture. En fin de circuit, elle se trouve chargée d’éléments polluants parmi eux des métaux lourds dont il ne s’agit pas de se débarrasser dans les égouts, d’où le besoin d’un filtrage rigoureux. Ce filtrage permet aussi une très nette réduction de près de 70% des ressources en eau nécessaires pour alimenter l’usine, selon Veolia. Les déchets résultants, en forme de boue asséchée, sont emmagasinés et envoyés en Europe pour traitement. Là aussi le jeu en vaut la chandelle puisque aucun rejet d’eaux usées d’origine industrielle ne se fait dans le milieu naturel et le prélèvement des ressources en eau pour les processus industriels sera réduit de 70%, ce qui économise environ 437.500 m² d’eau par an, soit la consommation d’environ 700 personnes par an.
    Des efforts qui ont été récompensés. Le projet a en effet reçu le prix «Energie durable» de la Commission européenne en avril 2011, dans la catégorie production.


    Noyaux d’olive et d’argan

    Le biocombustible est issu en partie de la Région. Il s’agit de déchets de bois ou de bois industriel valorisé. Il est aussi utilisé des noyaux d’olive et d’argan pour compléter le mix. Il ne s’agit en aucun cas pour Veolia d’utiliser du bois de chauffage afin de ne pas encourager la désertification ni d’entrer en concurrence des utilisateurs traditionnels de ce combustible. Les déchets issus de l’industrie agricole représentent aussi une source d’énergie, selon Brighenti. Ils disposent d’un pouvoir calorifique supérieur au bois qui peut largement fluctuer en fonction de son taux d’humidité. En plus, ils permettent d’apporter des revenus supplémentaires aux familles, surtout dans le sud avec la collecte des noyaux d’argan.

    Ali Abjiou
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