Il était là depuis une dizaine d’années, trônant devant un café populaire, face à la Grande Poste, juste à l’entrée de rue Larbi Ben Mhidi, ex-rue d’Isly. Le tronc d’arbre représentant notamment un dauphin sculpté a été découpé à la tronçonneuse par des travailleurs de la mairie d’Alger dans la journée du jeudi 13 décembre. Pour plaire au président français ? Du tout dit le maire d’Alger qui compte recoller les morceaux dans un jardin de la capitale.
Relayée sur les réseaux sociaux et dans certains titres de la presse, l’initiative provoque un tollé. « Une atteinte à l’art », « scandaleux ! », « un sacrilège » pour plaire au président français François Hollande lequel devrait faire un bain de foule dans la capitale lors de sa visite en Algérie.
Rien de tout cela, affirme à DNA Abelhakim Bettache, fraichement élu à la mairie d’Alger sur la liste du MPA.
Le président de l’APC explique d’abord que ce tronc d’arbre a été récupéré en 2002 dans une décharge publique située prés du quartier de Telemely à l’époque où lui était un élu d’Alger sous les couleurs du RND (Rassemblement national démocratique).
Le tronc confié à des sculpteurs
« Nous l'avions alors confié à des sculpteurs qui en ont fait une œuvre d’art, raconte M. Bettache joint au téléphone. Le tronc est devenu une sorte de bateau avec un requin (sic- le maire corrigera plus tard quand on lui explique que c’est un dauphin). La mairie a décidé de faire trôner cette sculpture sur la place publique, juste en face de la Grande Poste. »
Au fil des ans, ce totem est devenu presque incontournable dans le paysage d’Alger-centre. Certains s’y photographient, d’autres y inscrivent des tags, dessinent des cœurs ou y laissent des messages. Bref, du pop-art.
Las ! Il y a une semaine, le maire d’Alger prend la décision de le dégager de la place publique avant d’envoyer des travailleurs le faire tailler en morceaux avec des tronçonneuses.
Lieu de débauche, dit le maire
Pourquoi ? « La sculpture s’est détériorée au fil du temps et a perdu de sa valeur, justifie M. Bettache. L’endroit est devenu un lieu de débauche d’autant plus que les habitants du quartier se sont plaints à maintes reprises auprès de l’APC. Aussi, j’ai décidé de le faire découper pour le transférer ailleurs. »
Ailleurs? Selon le maire, les morceaux du totem sont désormais installés dans le jardin Tiffariti, à Telemely.
« Nous allons reconstituer l’œuvre à partir des morceaux découpés, affirme l’élu. Nous avions contacté le sculpteur Karim Sergoua, nous attendons sa réponse. Nous allons recoller les morceaux. »
L'auteur de la sculpture dénonce
Contacté, Karim Sergoua affirme qu'il n'est pas à l'origine de l'eouvre, sculptée par Nadjiben Bensaid.
Joint par DNA, M. Bensaid, originaire de Batna, qualifie la décision du maire de crime.
« La sculpture a était réalisée en 2003, raconte Nadjiben Bensaid à DNA. J’ai travaillé durant tout le mois d’août pour achever l’eouvre. J’y ai inscrit une citation : ‘La docilité du dauphin l'emportera sur la férocité du requin’. Je dénonce l’initiative du maire d’Alger et je la qualifie d'irresponsable surtout de la part des responsables du centre de la capitale qui doivent promouvoir une culture multiple. Je constate que les procurations des citoyens d’Alger dépassent de loin leurs responsables. »
Pour les beaux yeux de Hollande? Jamais
Interrogé pour savoir si la décision de massacrer l'oeuvre à la tronçonneuse n’est pas plutôt liée à la tournée que compte faire jeudi prochain le président français dans les rues de la capitale, le maire d’Alger s’en offusque. « Jamais de la vie, coupe-t-il. La décision de découper la sculpture et de la transporter dans un autre jardin n’a rien à voir avec la visite de M. Hollande. »
Vraiment?! Quand on sait qu’Alger a subi depuis une semaine un lifting au débotté pour la rendre belle à l’occasion de ce séjour, les explications de Abelhakim Bettache auront du mal à passer. D’autant plus, comme il l’affirme, la décision de saucissonner le tronc remonte à une semaine.
Récupéré entier en 2003 à Telemly, le tronc y retourne dix ans plus tard cette fois-ci en morceaux. Et tant pis pour l’art !
Source: DNA.
Lieu de débauche, dit le maire
Pourquoi ? « La sculpture s’est détériorée au fil du temps et a perdu de sa valeur, justifie M. Bettache. L’endroit est devenu un lieu de débauche d’autant plus que les habitants du quartier se sont plaints à maintes reprises auprès de l’APC. Aussi, j’ai décidé de le faire découper pour le transférer ailleurs. »
Ailleurs? Selon le maire, les morceaux du totem sont désormais installés dans le jardin Tiffariti, à Telemely.
« Nous allons reconstituer l’œuvre à partir des morceaux découpés, affirme l’élu. Nous avions contacté le sculpteur Karim Sergoua, nous attendons sa réponse. Nous allons recoller les morceaux. »
L'auteur de la sculpture dénonce
Contacté, Karim Sergoua affirme qu'il n'est pas à l'origine de l'eouvre, sculptée par Nadjiben Bensaid.
Joint par DNA, M. Bensaid, originaire de Batna, qualifie la décision du maire de crime.
« La sculpture a était réalisée en 2003, raconte Nadjiben Bensaid à DNA. J’ai travaillé durant tout le mois d’août pour achever l’eouvre. J’y ai inscrit une citation : ‘La docilité du dauphin l'emportera sur la férocité du requin’. Je dénonce l’initiative du maire d’Alger et je la qualifie d'irresponsable surtout de la part des responsables du centre de la capitale qui doivent promouvoir une culture multiple. Je constate que les procurations des citoyens d’Alger dépassent de loin leurs responsables. »
Pour les beaux yeux de Hollande? Jamais
Interrogé pour savoir si la décision de massacrer l'oeuvre à la tronçonneuse n’est pas plutôt liée à la tournée que compte faire jeudi prochain le président français dans les rues de la capitale, le maire d’Alger s’en offusque. « Jamais de la vie, coupe-t-il. La décision de découper la sculpture et de la transporter dans un autre jardin n’a rien à voir avec la visite de M. Hollande. »
Vraiment?! Quand on sait qu’Alger a subi depuis une semaine un lifting au débotté pour la rendre belle à l’occasion de ce séjour, les explications de Abelhakim Bettache auront du mal à passer. D’autant plus, comme il l’affirme, la décision de saucissonner le tronc remonte à une semaine.
Récupéré entier en 2003 à Telemly, le tronc y retourne dix ans plus tard cette fois-ci en morceaux. Et tant pis pour l’art !
Source: DNA.
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