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Farid Benyaa : Hymne à la femme algérienne

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  • Farid Benyaa : Hymne à la femme algérienne

    Après avoir présenté son exposition en mars dernier à Paris, l’artiste peintre, Farid Benyaa, la reconduit dans sa propre galerie, jusqu’au 31 janvier 2013.

    Intitulée «Vibration», cette exposition se décline, d’une part, sous la forme d’un hommage au combat de la femme algérienne pour son développement et son émancipation, et, d’autre part, au graphisme de l’artiste qui se veut vibrant. Pour les besoins de cette exposition, l’artiste a introduit une nouvelle notion dans cette liberté du trait dans le travail : façon singulière de donner un pouvoir de suggestion à la toile. Les vingt-quatre œuvres, accrochées aux cimaises, ne sont autres que la synthèse de son travail antérieur. Des portraits de femmes se côtoyant dans une parfaite symphonie de noir et blanc. L’espace de la galerie, au nom éponyme, Farid Benyaa, n’a rien à envier aux galeries étrangères. Avec le souci du détail et de la précision, le plasticien s’appuie sur trois paramètres, en l’occurrence le trait qui est une forme d’abstraction, la scénographie et l’interprétation de l’œuvre.

    En fixant la totalité des œuvres exposées grandeur nature, tout visiteur est convié, d’une façon subtile, à rentrer à l’intérieur des toiles pour se lancer dans le jeu de l’interprétation. La plupart des toiles sont agrémentées de figurines permettant à l’observateur d’interpréter l’œuvre en fonction de son imaginaire. En fait, une toile se décline en deux dimensions. Après avoir gravité autour de l’œuvre en question et en se déplaçant d’un cran, le visiteur a une autre perception de la toile. L’artiste explique à ce propos que «l’espace de la galerie est une sculpture dans laquelle on rentre, donnant l’occasion à l’observateur de découvrir des objets sur son parcours, d’où ma préoccupation de la mise en scène. Mon objectif est de dépasser la perception de l’œuvre ponctuelle pour aller vers cette perception de la globalité.

    L’œuvre permet d’aller plus loin». Son objectif également est de créer des interférences entre les objets, le mobilier, les sculptures, la lumière et les toiles. Tous ces éléments dialoguent dans une parfaite osmose. Farid Benyaa est un perfectionniste. Le pan de mur sur lequel la toile est accrochée est également un élément déterminant. «Je l’imagine comme une installation. Je le réfléchis dans son intégralité. La notion de pan de mur est déterminante», explique-t-il.

    Dans l’immense toile intitulée «Illusion», on découvre une abstraction, renforçant l’état d’âme d’une belle femme. Son regard scrute au loin. L’ombre qui se dégage de son visage pose la probabilité de la réalité ou du mirage. Dans «Pudeur», on découvre une jeune fille aux traits gracieux, mais au regard soucieux. Elle semble très inquiète le jour de ses noces. Elle ne sait pas si son chemin sera parsemé de bonheur ou de problèmes.

    Derrière ce regard, il y a une vibration qui permet l’interprétation de cet état d’âme. Une valeur optimiste se devine puisqu’elle sait, au fond d’elle-même, qu’elle sera heureuse. Bien que cette exposition soit en noir et blanc, l’artiste a intégré au niveau de certaines de ses toiles, la couleur rouge. Une manière singulière de renforcer le contraste, car comme il l’explique si bien, le noir et le blanc restent la synthèse de toutes les couleurs. L’art chez Farid Benyaa est double. Il a cette volonté d’une part de s’inscrire dans le patrimoine et d’autre part dans l’universel.

    Cet architecte de formation est convaincu que la femme algérienne est partout. Il s’amuse à l’habiller ou encore à la dépouiller de son costume, mais la rattache toujours à son humus original, en l’occurrence, à son terroir ancestral.
    Nacima Chabani, El Watan
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