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Centres d'appels au Maroc : les informaticiens français dénoncent l'offshoring

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  • Centres d'appels au Maroc : les informaticiens français dénoncent l'offshoring

    La principale association d'informaticiens français dénonce le prêt accordé par le gouvernement français à Casanearshore, en réalité une zone franche marocaine qui emploie des sous-traitants de grands groupes français.


    Voilà un prêt qui risque de relancer le débat sur le patriotisme économique. La principale association d'informaticiens français, le Munci, a dénoncé mercredi le prêt de 100 millions d'euros accordé par le gouvernement français à une zone franche marocaine dont les salariés travaillent majoritairement pour des grands groupes français. « C'est invraisemblable, le redressement industriel et la relocalisation des emplois (en France) sont censés être des priorités », déplore dans un communiqué l'association qui regroupe quelque 2.400 salariés principalement issu des métiers de l'informatique (SSII) .


    Le 12 décembre, à l'occasion du déplacement du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au Maroc et du Forum économique franco-marocain, l'Agence française de développement (AFD) avait annoncé la signature avec le MEDZ (filiale de la Caisse des dépôts et de gestion marocaine) d'une convention de prêt de 150 millions d'euros au total. Dans cette enveloppe, 100 millions d'euros sont « destinés au refinancement des activités +offshoring+ (délocalisation) développées par la société Casanearshore », indiquait le communiqué officiel.


    Cette société, en réalité une zone franche créée en 2006, « emploie environ 55.000 personnes et prévoit d'atteindre les 100.000 d'ici 2015. Elle propose essentiellement des plates-formes de centres d'appel et des services informatiques », a indiqué à l'AFP Regis Granarolo, président du Munci. Casanearshore travaille en grande partie pour des entreprises françaises, que ce soit des grandes SSII ou des grandes banques, comme Accenture, Atos, BDSI (filiale de BNP Paribas) ou encore Steria. « Il n'y a aucun intérêt économique et aucun retour gagnant pour la France sur le plan de l'emploi à vouloir favoriser l'offshoring dans le monde. Cette décision est totalement folle et incompréhensible », dénonce le Munci.

    La 'colocalisation'


    A l'occasion de ce déplacement le Maroc et la France ont signé des accords portant sur un total de 280 millions d'euros, dont un partenariat pour financer un programme de développement des énergies solaire et éolienne. Sur place, Jean-Marc Ayrault avait vanté devant des chefs d'entreprises des deux pays, les mérites de la « colocalisation » _ par opposition à la délocalisation _, c'est-à-dire accepter le principe selon lequel les investissements français au Maroc, 's'ils sont bénéfiques pour le Maroc, ont aussi des retombées positives sur l'économie française s'il y a une stratégie de partage de la valeur ajoutée', décrypte une source diplomatique. « Notre objectif est bien sûr d'éviter ce que l'on craint souvent en France -et je le comprends fort bien-des délocalisations qui portent sur l'ensemble d'un processus industriel. En revanche une +colocalisation+ industrielle, si elle résulte d'une analyse fine de la valeur ajoutée sur toute la chaîne de production et les avantages compétitifs de chaque site, elle peut être bénéfique et soutenir l'activité des deux côtés de la Méditerranée », avait déclaré le Premier ministre.


    Une politique aux antipodes de celle du gouvernement Fillon qui avait préparé, à l'été 2010, un plan pour lutter contre les délocalisations des centres d'appels. Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi, avait étudié plusieurs pistes, notamment une surtaxe des appels provenant des sites implantés à l'étranger. Reste que le secteur des centres d'appels proprement est globalement dynamique et créateurs net d'emplois dans l'Hexagone . « Nous enregistrons en moyenne 11.000 salariés supplémentaires par an depuis 2009 et, cette année, le taux de croissance de l'emploi se maintient à 5 %», estime Fabrice André, le président de la Mission nationale de la relation client, une structure paritaire Etat-entreprises. Selon cet organisme, 3.500 établissements ont fait travailler l'an passé en France 273.000 salariés, dont 213.000 dans des centres d'appels internes aux entreprises et 60.000 chez des prestataires sous-traitants. Selon le syndicat des professionnels des centres de contacts , ces derniers totalisent un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros environ.

    LES ECHOS
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