Annonce

Réduire
Aucune annonce.

juste un mot : l’ami français

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • juste un mot : l’ami français

    -En stigmatisant le caractère anachronique de la guerre d’Algérie,
    -En reconnaissant l’existence d’une nation algérienne,
    -En affirmant la nécessité que des négociations soient ouvertes avec le Front de libération nationale sur le cessez-le-feu et les garanties de l’autodétermination.»


    Ces quelques mots ont été dits par l’ami Dominique Wallon, mots qu’il a dits en tant que vice-président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), à l’occasion de l’ouverture du quatrième Congrès de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), à Tunis, le 28 juillet 1960.

    Ces propos peuvent nous paraître aujourd’hui normaux et corrects, alors qu'à l’époque, ils étaient courageux et audacieux, et preuve nous est apportée par les journaux français qui couvraient l’événement, tout particulièrement Le Monde, qui accusèrent le jeune étudiant de ne point respecter la position officielle du gouvernement de son pays, lequel le pénalisa, d’ailleurs, en lui interdisant, durant plusieurs années, de se présenter au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de son pays. Il faut dire que l’attitude de l’UNEF de ces années-là à l’égard de notre guerre de Libération était en pointe, en avance contrairement à celle des autres syndicats et associations politiques.

    L’UNEF confirmera, quelques mois plus tard, sa position courageuse et audacieuse, en déclarant : «Toute attitude du gouvernement français qui s’opposerait à ces exigences contenues dans le principe même de l’autodétermination, qui mettrait en cause la représentativité du GPRA ou qui viserait à porter atteinte à l’intégrité du territoire algérien, qui lui ferait porter la responsabilité de l’échec de la négociation.» et même plus, l’UNEF affirma sa position d’avant-garde en soutenant franchement l’attitude de l’UGMA sur la question du Sahara, sur laquelle avaient, notamment, achoppé les négociations d’Evian dans un premier temps. Nous avons relevé toutes ces informations dans le manuscrit que nous a confié Dominique Wallon, il y a quelques mois, à l’occasion de la dernière édition du Festival international du film africain (FIFA) du pays d’Apt, qu’il a créé et qu’il préside depuis quelques années, en un mot depuis son départ à la retraite. Nous le comprenons fort bien, lorsqu’il nous dit toute sa fierté et sa joie de voir son festival s’implanter et grandir dans cette région qu’il aime tant. Nous l’avons retrouvé toujours égal à lui-même, accueillant et chaleureux, hospitalier et plus modeste que jamais. Et c’est d’ailleurs en ces termes fort simples, termes qu’il lui ressemblent beaucoup, qu’il présente Bribes titre de son manuscrit : «Développer des analyses générales sur cette période des années 1950 et 1960, où ma génération, des enfants de la guerre de 1939, est arrivée à la maturité politique en pleine crise de la décolonisation, entre 1954 et 1962.»

    Pour permettre à nos lecteurs de comprendre et suivre nos relations avec l’ami Wallon, il nous faut dire que «nous fréquentons ce monsieur» depuis de nombreuse années, depuis les temps où lui était directeur du Centre national du cinéma (CNC) et nous de la Cinémathèque algérienne, c'est-à- dire durant toutes les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Il nous faut reconnaître, ici, que pendant tout son passage à la tête du CNC, il a transformé un banal service public administratif en une véritable institution. Et c’est grâce à lui que tous les professionnels du cinéma du monde entier n’utilisent les initiales CNC que par rapport à l’organisme français.

    Nous nous rappellerons, aujourd’hui, que des moments forts vécus en sa présence : le premier à Tunis dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), et alors que l’énorme délégation française tenait à fêter en grande pompe le centenaire du cinéma né dans leur pays, nous avons quelque peu étonné et même refroidi l’assistance en précisant, dans notre intervention, que notre cinéma n’avait pas cent ans, car il est né qu’avec notre indépendance ; la seconde à Ouagadougou à l’occasion du Festival panafricain de cinéma (Fespaco) en 1995, alors que le terrorisme sauvage faisait des ravages dans notre pays.

    A la question d’un journaliste sénégalais, un authentique Touki Bouki, qui nous demandait le plus naïvement, comment sauver le cinéma en Algérie, nous avons répondu spontanément et le plus simplement du monde les larmes aux yeux : «En sauvant les hommes». Ces deux réflexions marquèrent pour toujours l’ami Dominique Wallon, et ce sont pour lui, nous avoua-t-il, des moments forts et intenses dans sa carrière.

    Pour terminer notre chronique et par hommage à l’Ugema, nous tenons à dire toute notre reconnaissance à ctte organisation qui nous a permis de vivre notre première grève politique alors que nous n’étions qu’enfant en classe de cinquième au lycée de Ben Aknoun, annexe Bugeaud , ce qui nous a apporté fierté et dignité, ce qui nous permet de comprendre ce mot de Yacine Kateb : «La grève c’est important, car c’est beau et poétique», nous associons bien sûr, Wallon à cette reconnaissance.

    Boudjemaâ Karèche; El Watan

  • #2
    ...

    SAHAJA...

    Salam, merci...
    ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

    Commentaire

    Chargement...
    X