Le constructeur n’investira que 50 millions d’euros dans son projet algérien
Les banques publiques pour financer le projet Renault ?
Les banques publiques pour financer le projet Renault ?
Au lendemain de la signature de l’accord pour la création d’une usine automobile Renault en Algérie, le montage financier paraît complexe et opaque. Ce jeudi, dans une déclaration à l’agence AFP, une porte‑parole de Renault à Paris a affirmé que le groupe investirait a minima dans sa future usine algérienne dont le coût global est estimé par le gouvernement algérien à un milliard d'euros. « L'investissement initial est de 50 millions d'euros », a déclaré cette porte‑parole.
Cette déclaration semble destinée à rassurer les investisseurs qui ont mal accueilli l’annonce d’un projet d’un milliard d’euros en Algérie. Ce jeudi, le titre Renault a cédé à 1,60 % à la clôture de la Bourse de Paris. Mais cette annonce appelle quelques interrogations : si Renault n’apporte que 50 millions d’euros pour un projet d’un milliard d’euros dans lequel il détient 49 %, comment fera‑t‑il pour les 440 millions restants ? Plusieurs hypothèses sont possibles : un financement local via les banques publiques algériennes, une valorisation élevée d’actifs notamment de licences et de brevets, etc. Dans tous les cas, c’est l’État algérien qui paiera la facture la plus importante.
L’autre cadeau d’Alger à Renault
En plus de ce coût excessif comparé à l’usine marocaine de Tanger, le projet algérien semble avoir été mal négocié. Le constructeur français a obtenu plusieurs concessions. Parmi elles, une exclusivité de trois ans sur la production. Mais pas seulement : Renault a obtenu d’Alger un avantage de taille pour sa future usine algérienne.
Selon nos informations, le Conseil national de l’investissement (CNI) a donné la garantie au constructeur français, qu’en cas de mévente des voitures produites dans la future usine oranaise de Renault, l’État algérien les rachèterait, via ses administrations et entreprises publiques. Cette garantie permettrait à Renault, d’écouler, sans peine, les 75 000 Symbol qui seront produites dans son usine algérienne. Un projet avec zéro risque, pour le constructeur français.
TSA
Ryad Hamadi
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