Le Monde
Les journaux algériens s'étaient gaussés d'un "feuilleton sans fin" et d'une "chimère", critiquant même l'entêtement des autorités algériennes. Mais, finalement, un accord a été signé, mercredi 19 décembre, pour l'implantation d'une usine Renault en Algérie. Cet investissement de près de 1 milliard d'euros s'inscrit dans le cadre de la règle – souvent critiquée – de 51 % de parts algériennes minimum et avec une exclusivité sur le marché national ramenée à trois ans au lieu de cinq, ce qui satisfait le gouvernement algérien.
Ce dernier attend des entreprises françaises investissements directs et partenariats. Avant Renault, c'est Axa qui, en mai 2011, avait créé une coentreprise avec des entités publiques. L'accord signé mercredi permet aussi de faire taire le reproche récurrent selon lequel les entreprises françaises aiment vendre en Algérie et investir au Maroc.
De fait, même si elle est talonnée par une Chine de plus en plus présente, la France reste le premier fournisseur de l'Algérie, à hauteur de 7,03 milliards de dollars (5,31 milliards d'euros au cours actuel), et son quatrième client – 6,61 milliards de dollars, essentiellement dans les hydrocarbures. Les services économiques de l'ambassade de France rappellent régulièrement que, hors hydrocarbures, les investissements français sont les plus importants. Ils ont atteint 2,5 milliards de dollars et pourraient devenir plus importants si plusieurs projets en cours de négociation – notamment une nouvelle cimenterie Lafarge et un centre de biotechnologies de Sanofi – se réalisent.
100 000 EMPLOIS INDIRECTS EN ALGÉRIE
Le plus important reste le complexe de vapocraquage à Arzew, près d'Oran, entre Total et l'entreprise publique Sonatrach, un investissement de 5 milliards de dollars. Le projet coince sur la détermination du prix du gaz destiné au complexe. Les investissements français, même s'ils sont sous-représentés dans le secteur des hydrocarbures, sont assez diversifiés et couvrent aussi bien l'agroalimentaire, l'industrie ou les services.
De passage à Alger en octobre, Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, avait fait valoir que les entreprises françaises en Algérie contribuent au développement, avec 35 000 emplois directs et près de 100 000 emplois indirects. Les banques françaises Société générale, BNP et Natixis se sont installées en Algérie bien avant l'introduction, en 2009, de la règle du 51 % – 49 %. Elles font de bonnes affaires – Société générale est la première banque privée d'Algérie –, même s'il est arrivé qu'elles se plaignent des freins mis au développement de leurs réseaux d'agences.
Selon les chiffres de l'ambassade de France, fin 2010, 71 % des investissements français en Afrique du Nord étaient réalisés au Maroc (9,1 milliards d'euros), contre 15 % en Algérie (1,9 milliard d'euros), 7 % en Libye (884 millions d'euros) et 7 % en Tunisie (842 millions d'euros). Des chiffres qui traduisent, selon Alger, une "frilosité" des entreprises françaises à sortir de l'optique purement commerciale pour aller vers l'investissement.
LOURDEURS BUREAUCRATIQUES
Un analyste du journal électronique Maghreb émergent constate que, chaque année, l'Algérie est l'un des rares pays avec lesquels la France présente un solde positif, alors que son commerce extérieur est déficitaire. Or, constate cet analyste, il y a un engouement des entreprises françaises pour le Maroc, "disproportionné par rapport à son potentiel réel", alors qu'à l'inverse, l'Algérie, avec un marché potentiel à 3 milliards d'euros en termes d'investissements, "reste quelque peu snobée".
Personne ne nie l'existence de lourdeurs bureaucratiques et d'une certaine instabilité juridique, mais on observe que les entreprises françaises s'adaptent. Pour des hommes d'affaires algériens, les Français continuent à penser l'Algérie en termes de marché captif, alors que la situation évolue. "La France doit comprendre qu'un changement générationnel est en train de s'opérer en Algérie. Elle doit modifier de grille de lecture", a averti, dans un entretien au site Tout sur l'Algérie, l'entrepreneur Slim Othmani. "Nous devons faire en sorte que nos grandes filières de biens d'équipement soient plus présentes encore", avait souligné Mme Bricq en octobre.
Sanofi investit 70 millions d'euros dans une nouvelle usine en Algérie
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé jeudi avoir signé un accord pour la construction en Algérie d'une usine de production de médicaments à Sidi Abdallah, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, un investissement de 70 millions d'euros,.
La capacité de production de cette usine, la plus grande de Sanofi en Afrique et au Moyent Orient et dont la construction devrait débuter en 2013, est fixée à 100 millions de boîtes de médicaments par an en formes sèches et liquides, selon le communiqué.
Les journaux algériens s'étaient gaussés d'un "feuilleton sans fin" et d'une "chimère", critiquant même l'entêtement des autorités algériennes. Mais, finalement, un accord a été signé, mercredi 19 décembre, pour l'implantation d'une usine Renault en Algérie. Cet investissement de près de 1 milliard d'euros s'inscrit dans le cadre de la règle – souvent critiquée – de 51 % de parts algériennes minimum et avec une exclusivité sur le marché national ramenée à trois ans au lieu de cinq, ce qui satisfait le gouvernement algérien.
Ce dernier attend des entreprises françaises investissements directs et partenariats. Avant Renault, c'est Axa qui, en mai 2011, avait créé une coentreprise avec des entités publiques. L'accord signé mercredi permet aussi de faire taire le reproche récurrent selon lequel les entreprises françaises aiment vendre en Algérie et investir au Maroc.
De fait, même si elle est talonnée par une Chine de plus en plus présente, la France reste le premier fournisseur de l'Algérie, à hauteur de 7,03 milliards de dollars (5,31 milliards d'euros au cours actuel), et son quatrième client – 6,61 milliards de dollars, essentiellement dans les hydrocarbures. Les services économiques de l'ambassade de France rappellent régulièrement que, hors hydrocarbures, les investissements français sont les plus importants. Ils ont atteint 2,5 milliards de dollars et pourraient devenir plus importants si plusieurs projets en cours de négociation – notamment une nouvelle cimenterie Lafarge et un centre de biotechnologies de Sanofi – se réalisent.
100 000 EMPLOIS INDIRECTS EN ALGÉRIE
Le plus important reste le complexe de vapocraquage à Arzew, près d'Oran, entre Total et l'entreprise publique Sonatrach, un investissement de 5 milliards de dollars. Le projet coince sur la détermination du prix du gaz destiné au complexe. Les investissements français, même s'ils sont sous-représentés dans le secteur des hydrocarbures, sont assez diversifiés et couvrent aussi bien l'agroalimentaire, l'industrie ou les services.
De passage à Alger en octobre, Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, avait fait valoir que les entreprises françaises en Algérie contribuent au développement, avec 35 000 emplois directs et près de 100 000 emplois indirects. Les banques françaises Société générale, BNP et Natixis se sont installées en Algérie bien avant l'introduction, en 2009, de la règle du 51 % – 49 %. Elles font de bonnes affaires – Société générale est la première banque privée d'Algérie –, même s'il est arrivé qu'elles se plaignent des freins mis au développement de leurs réseaux d'agences.
Selon les chiffres de l'ambassade de France, fin 2010, 71 % des investissements français en Afrique du Nord étaient réalisés au Maroc (9,1 milliards d'euros), contre 15 % en Algérie (1,9 milliard d'euros), 7 % en Libye (884 millions d'euros) et 7 % en Tunisie (842 millions d'euros). Des chiffres qui traduisent, selon Alger, une "frilosité" des entreprises françaises à sortir de l'optique purement commerciale pour aller vers l'investissement.
LOURDEURS BUREAUCRATIQUES
Un analyste du journal électronique Maghreb émergent constate que, chaque année, l'Algérie est l'un des rares pays avec lesquels la France présente un solde positif, alors que son commerce extérieur est déficitaire. Or, constate cet analyste, il y a un engouement des entreprises françaises pour le Maroc, "disproportionné par rapport à son potentiel réel", alors qu'à l'inverse, l'Algérie, avec un marché potentiel à 3 milliards d'euros en termes d'investissements, "reste quelque peu snobée".
Personne ne nie l'existence de lourdeurs bureaucratiques et d'une certaine instabilité juridique, mais on observe que les entreprises françaises s'adaptent. Pour des hommes d'affaires algériens, les Français continuent à penser l'Algérie en termes de marché captif, alors que la situation évolue. "La France doit comprendre qu'un changement générationnel est en train de s'opérer en Algérie. Elle doit modifier de grille de lecture", a averti, dans un entretien au site Tout sur l'Algérie, l'entrepreneur Slim Othmani. "Nous devons faire en sorte que nos grandes filières de biens d'équipement soient plus présentes encore", avait souligné Mme Bricq en octobre.
Sanofi investit 70 millions d'euros dans une nouvelle usine en Algérie
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé jeudi avoir signé un accord pour la construction en Algérie d'une usine de production de médicaments à Sidi Abdallah, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, un investissement de 70 millions d'euros,.
La capacité de production de cette usine, la plus grande de Sanofi en Afrique et au Moyent Orient et dont la construction devrait débuter en 2013, est fixée à 100 millions de boîtes de médicaments par an en formes sèches et liquides, selon le communiqué.
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