Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les éoliennes flottantes, pari technologique pour les énergies marines

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les éoliennes flottantes, pari technologique pour les énergies marines

    C'est l'un des deux projets français à avoir remporté l'appel d'offres de la Commission européenne de 1,2 milliard d'euros destiné au secteur des énergies renouvelables. VertiMED, porté par EDF Energies Nouvelles, prévoit la construction d'un site consacré à la production d'électricité à partir d'éoliennes flottantes au large de Marseille. Retour sur une technologie ambitieuse, en expérimentation en Europe

    • Qu'est-ce que l'éolien flottant ?

    Il s'agit de turbines fixées sur une structure flottant sur l'eau, reliée au fond marin par différentes technologies d'ancrage afin d'en limiter les mouvements. Elles se distinguent des éoliennes offshore "classiques" qui sont directement posées, via des fondations, sur le plancher océanique.
    • Quels sont ses avantages ?

    Les éoliennes flottantes peuvent être installées plus loin en mer, là où les vents sont plus forts et plus réguliers. "Au-delà de 30 à 40 mètres de profondeur, le coût de l'installation d'une éolienne en mer classique n'est plus viable économiquement, assure Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables. Les éoliennes flottantes, elles, pourraient être installées jusqu'à 200 mètres de profondeur." Le bassin méditerranéen et les côtes atlantiques, dont les fonds marins plongent rapidement, contrairement à ceux de la Manche et de la mer du Nord, pourraient ainsi constituer de nouvelles zones pour accueillir ce type d'éoliennes en mer.
    En étant plus éloignées des côtes, ces éoliennes répondraient par ailleurs au problème de saturation de la bande littorale européenne et aux conflits d'usage avec les riverains et les pêcheurs.
    • Quels sont les projets d'éoliennes flottantes ?

    Le démonstrateur Hywind, installé au large des côtes norvégiennes en 2009. | StatoilHydroDeux projets européens ont ouvert la voie aux éoliennes flottantes. En septembre 2009, le groupe pétrolier norvégien Statoilhydro a installé le démonstrateur Hywind de 2,3 mégawatts au large de Stavanger dans le sud du pays. Fin 2011, la compagnie d'électricité portugaise EDP a mis en service à Aguçadoura, dans le nord du Portugal, un second prototype, Windfloat (2 MW), raccordé au réseau électrique local. Des projets de recherche et développement sont aussi menés en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Japon et aux Etats-Unis.
    Le prototype Windfloat, au large du Portugal. | EDPTrois expériences sont également en cours en France, dont les deux premières ont bénéficié du programme des investissements d'avenir portés par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie dans le cadre du Grand emprunt.
    Le projet d'éoliennes flottantes Winflo. | Nass&Wind IndustrieLa première, c'est Winflo, une éolienne d'une puissance de 2,5 MW dont la plateforme, semi-submergée, sera ancrée au fond marin par le biais de caténaires. Le projet est mené par l'entreprise bretonne Nass&Wind Industrie, en partenariat avec DCNS, le groupe Vergnet, l'Ifremer et l'Ecole nationale supérieure de techniques avancées de Bretagne. Un démonstrateur doit être installé au large de la Bretagne et raccordé au réseau électrique en 2013, avant de voir les premières pré-séries fabriquées et installées en 2015. Total du budget : 35 millions d'euros.
    Le projet d'éolienne flottante à axe vertical VertiWind. | NénupharPlus novateur, VertiWind, un prototype de 2 MW développé par la start-up lilloise Nenuphar, propose une éolienne flottante à axe vertical. "Les pales verticales tournant autour d'un axe lui-même vertical répartissent le poids vers le bas, ce qui permet d'avoir une structure de flotteurs moins volumineuse", explique Pierre-Guy Thérond, directeur des technologies d'EDF Energies nouvelles, financeur du projet. Un prototype devrait être installé en 2014 au large de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhônes), avant de donner lieu en 2016 à une ferme de 13 éoliennes (26 MW), nommée VertiMED. Budget : 130 millions d'euros, dont 37 millions de subventions européennes pour l'exploitation.
    Projet d'éolienne flottante "auto-stabilisée" d'Ideol. | IdeolEnfin, Idéol, une jeune pousse de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), développe un concept innovant d'éolienne flottante "auto-stabilisée", avec un flotteur muni d'une piscine latérale destinée à amortir les mouvements. Une maquette à l'échelle 1/60e a d'ores et déjà été testée cet été dans un bassin d'essais à la Seyne-sur-Mer (Var). Ensuite, une machine de 2 MW sera installée en Méditerranée en 2014 et une de 6 MW sera montée, probablement au large de l'Angleterre, en 2015.
    • Quelles sont les difficultés de cette technologie ?

    La principale difficulté est d'ordre technologique, afin de concevoir des flotteurs à la fois stables et souples pour résister à des mauvaises conditions météorologiques. "Il faut construire des dispositifs flottants suffisamment solides pour supporter des poids de plusieurs centaines de tonnes avec des mâts jusqu'à 100 mètres de hauteur, le tout pouvant être soumis à des vents violents et de la houle", explique Jean-Louis Bal.
    Un défi technique doublé d'enjeux économiques. "Le challenge est d'arriver d'ici à 2020 à un prix de l'énergie voisin de celui de l'éolien offshore fixe", dit Pierre-Guy Thérond. L'électricité produite par les éoliennes en mer actuellement en fonctionnement oscille entre 150 et 200 euros le MWh. La filière espère abaisser ce coût à 100/125 euros, pour se rapprocher de l'éolien terrestre (82 euros le MWh).
    LE MONDE
Chargement...
X