En faisant pour la seconde fois en dix ans plusieurs dizaines de morts civils libanais, l'aviation israélienne vient de faire de Cana le symbole du prix payé par la population du Liban-Sud à une guerre qui ne cesse de se livrer à ses dépens. La ville, qui dispute à un village homonyme de Galilée d'abriter le site du miracle de la multiplication des pains par le Christ, ne se verra contester par personne d'être devenue le symbole du martyre du peuple libanais. Au cours de «Raisins de la colère», la précédente opération d'envergure israélienne, lancée au printemps 1996 contre les combattants du Hezbollah, plusieurs obus israéliens avaient frappé de plein fouet un campement de l'ONU, tenu par le contingent fidjien de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Parmi les civils qui s'y étaient réfugiés, 105 personnes avaient été tuées, soulevant l'indignation du monde entier, et contraignant Israël à mettre un terme à ses bombardements. L'enquête avait conclu que les bombardements israéliens avaient été délibérés, des combattants du Hezbollah ayant été repérés dans l'enceinte un peu plus tôt. Le cessez-le-feu, conclu alors entre Israël et le Hezbollah le 26 avril 1996, stipulait que les belligérants s'abstiendraient de lancer des attaques contre ou à partir de zones habitées.A. J.
le figaro
le figaro
Commentaire