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Les Etats-Unis, pays du choix du sexe de l'enfant

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  • Les Etats-Unis, pays du choix du sexe de l'enfant

    Les Chinois veulent des garçons, les Canadiens, des filles: s'ils sont suffisamment fortunés, les couples se rendent aux Etats-Unis pour choisir le sexe de leur enfant, procédé interdit par la loi dans leur pays.

    "Certaines personnes ne voient pas de problème à dépenser jusqu'à 50.000 ou 70.000 dollars pour une voiture, alors que là, c'est une vie qui va partager la nôtre pour toujours", se justifie Robert, un Australien qui a souhaité garder l'anonymat pour protéger sa famille. Sa femme Joanna et lui ont déjà deux garçons et souhaitent maintenant une fille, mais l'Australie n'autorise la sélection d'embryons que pour éviter la transmission d'une maladie génétique.

    Aux Etats-Unis, le vide juridique dans ce domaine permet à quelques cliniques de la fertilité de développer ce commerce par le biais de publicités encartées dans les revues distribuées dans les avions ou diffusées sur des sites Web.

    Les détracteurs de cette pratique s'indignent de ce qu'ils considèrent comme du tourisme médical pour s'offrir des bébés sur mesure et souhaitent que le législateur s'en mêle. Ils crient à l'eugénisme, craignant qu'on n'ouvre la porte au choix de la couleur des yeux, des cheveux, de l'aptitude à jouer au basket ou aux échecs...

    Mais pour le Dr Jeffrey Steinberg, il s'agit de commerce et d'aide à la nature, non de se prendre pour Dieu. "C'est nouveau, ça fait peur et nous le comprenons", affirme ce spécialiste des Instituts de la fertilité de Los Angeles et de Las Vegas, où la sélection des embryons coûte environ 20.000 dollars (16.000 euros).

    Son site Web, qui met en avant "des méthodes de sélection du sexe efficaces à près de 100% (99,99%) pour aider à équilibrer les familles", est consulté environ 140.000 fois par mois par des internautes connectés en Chine, affirme-t-il, et seuls les Canadiens dépassent ce score. "Les Chinois aiment les garçons, les Canadiens préfèrent les filles. Chaque pays est différent", résume-t-il, assurant qu'au total il "fournit" un nombre équivalent de filles et de garçons.

    Les couples étrangers doivent séjourner aux Etats-Unis pendant cinq jours, précise le Dr Steinberg, car il peut travailler avec une clinique du pays d'origine des futurs parents pour pratiquer les injections de stimulation ovarienne. "C'est interdit là-bas mais la partie illégale se déroule ici", explique-t-il.

    Une fois que la femme a produit ses ovules, le couple prend l'avion pour les Etats-Unis. Ici, les ovules sont prélevés, fécondés avec du sperme du compagnon et surveillés jusqu'à ce que l'embryon atteigne huit cellules. Le technicien prélève une cellule de chaque embryon pour réaliser un examen génétique. Un ou deux des embryons du sexe désiré sont réimplantés dans l'utérus, pour augmenter les chances de réussite.

    "Ce qu'on nous explique, c'est qu'il vaut mieux ne pas naître que d'être d'un sexe non désiré par ses parents. Et c'est choquant", rétorque Matthew Eppinette, directeur de recherche du Centre pour la bioéthique et la dignité humaine, un groupe de bioéthique chrétien.

    La technique qu'emploie le Dr Steinberg, le diagnostic génétique pré-implantatoire, est utilisée dans de nombreux pays pour prévenir les maladies héréditaires liées au sexe, mais quand elle ne sert qu'à choisir le sexe du futur enfant, le procédé fait débat, y compris parmi les médecins spécialistes de la reproduction. "Nous ne faisons pas cela. Le sexe n'est pas une maladie", assène Yury Verlinsky, directeur de l'Institut de génétique reproductive de Chicago.

    La Société américaine de médecine reproductive estime pour sa part que le procédé risque de renforcer le sexisme dans la société et de détourner des ressources médicales des réels besoins.

    Quand de nombreux pays interdisent de sélectionner le sexe de l'embryon en l'absence de raison médicale, les Etats-Unis n'ont pas ces réticences. "Evidemment, cela attire les couples pour lesquels c'est important", constate Susannah Baruch, directrice du Centre de génétique reproductive de l'Université Johns Hopkins, qui tente de recenser les sélections de sexe aux Etats-Unis et d'en comprendre les motifs.

    "A l'heure actuelle, c'est le marché qui impose les pratiques plutôt que la réflexion sociale et éthique", déplore Sujatha Jesudason, membre de ce Centre. "Les gens qui peuvent se le payer ont les enfant qu'ils veulent."

    source: AP

  • #2
    business is business...

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    • #3
      ce qui m'étonne c'est d'avoir vu dans un reportage sur l'inde les catastrophes
      engendrées par cette pratique alors que dans les pays mediterranéens ou arabes
      ,macho par excellence,ça ne semble pas utilisé.

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