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Les Algériens contraints à l'autodéfense

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  • Les Algériens contraints à l'autodéfense

    Bonjour, alors que l'on va dissoudre le corp d'élite des Ninja, formé à grand frais en Corée du Sud et qu'il serait possible de leurs donner de nouvelles missions, les Algériens préocupés par l'insécurité galopante sont contraint à l'autodéfense.
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    Après avoir été contraints de subir, pendant plus d'une décennie, les sanguinaires exactions des groupes terroristes, les Algériens, désarmés, impuissants ou résignés, qu'ils résident à la campagne ou en milieu urbain, ont, aujourd'hui, le sentiment de continuer à vivre dans un environnement baignant dans la plus totale insécurité.

    A la petite criminalité, toujours très entreprenante et dont l’essentiel des activités est représenté par des vols à l’arraché et des cambriolages, en constante progression, sont venues se greffer des bandes puissamment armées et bien organisées, agissant en plein jour et à visage découvert. Les cibles de ces dangereux gangs sont constituées, entre autres, par les banques de transports de fonds, les agences postales et les bijouteries. Depuis quelque temps, les Algériens médusés, ont commencé à prendre connaissance du développement inquiétant, d’activités crapuleuses représentées par les rackets et les enlèvements de personnes, des enfants parfois, dont la libération est monnayée contre l’échange de rançon, de même que la séquestration de jeunes filles, suivie de viols, voire d’assassinats.

    Pour tenter, semble-t-il, de limiter les conséquences psychologiques de cette dangereuse situation sur la population à laquelle ils ne semblent pas accorder toute l’attention souhaitée, les pouvoirs publics préfèrent continuer à parler de criminalité et de délinquance sans, cependant, trop s’étaler quant à leurs incidences sur le vécu des citoyens.

    Dans le but de se prémunir ou de dissuader contre toute agression potentielle, les Algériens ont été amenés, petit à petit, à adopter de nouveaux comportements. Ils ont, pour nombre d’entre eux, pris l’habitude de se cadenasser à qui mieux -mieux dans leurs appartements. Le barreaudage des fenêtres et le blindage des portes d’accès, aux effets souvent disgracieux, sont en train de se généraliser, faisant ressembler beaucoup de résidences et d’appartements à des sortes de prisons.

    Pour les Algériens, sortir de chez soi pour s’adonner aux occupations habituelles est devenu hasardeux. S’afficher avec des bijoux ou utiliser, par exemple, son portable sans prendre la précaution de bien l’avoir en main, c’est prendre le risque de se les faire arracher avec violence. Les voleurs sont devenus plus téméraires. Ni les femmes, ni les vieillards, ni les aveugles, à partir du moment où ils sont soupçonnés de posséder quelque argent, ne sont pas à l’abri de leur lâcheté et de leurs prédations.

    Pour prévenir toute mauvaise surprise ou assurer sa protection et celle des siens, chacun s’arme comme il peut. Ils sont, par exemple, nombreux les automobilistes, particulièrement les conducteurs de taxi, à avoir, à portée de main, des sortes de gros gourdins pour se protéger contre les agressions. Les petites bombes lacrymogènes, difficiles à se procurer sur le marché et dont les délinquants ont appris, de leur côté, à faire usage pour immobiliser leurs victimes, tout en assurant aux personnes qui les possèdent, un sentiment de relative sécurité, peuvent représenter une arme efficace, lorsque l’on est confronté à une situation de détresse.

    Depuis les évènements sanglants qu’a traversé le pays, beaucoup d’Algériens, par précaution, préfèrent disposer de moyens de défense. S’il ne fait aucun doute que certains, parmi eux, possèdent des armes à feu, d’autres, pour pouvoir assurer la protection de leur famille et de leurs biens, s’équipent d’épées, de poignards, de couteaux de boucher ou de haches, plus faciles à se procurer dans le commerce. D’autres, encore, découvrent tout l’intérêt à posséder un grand chien de garde pour ameuter contre toute intrusion intempestive et, dans le pire des cas, pour attaquer tout éventuel assaillant.

    Recréer un esprit d’entraide

    Les banques, imitées en cela par les agences de transport aérien, les grands magasins et par de nombreux autres organismes et entreprises étatiques ou de droit privé, ne sont pas en reste. Les considérables moyens qu’ils mobilisent, à grands frais, pour assurer leur protection disent, à eux seuls, toute l’ampleur du problème. Ils prennent, désormais, le soin de s’équiper en moyens de surveillance sophistiqués, de faire entourer, dans certains cas, leurs locaux de nombreux rouleaux de fil barbelé au pointes acérées et de s’adjoindre, de plus, des agents spécialisés mis à disposition par des sociétés de gardiennage et de sécurité, de plus en plus nombreuses à se créer à travers le pays.

    Le problème lancinant, de l’insécurité a fini par prendre des dimensions telles qu’il devient urgent de lui consacrer un large débat national. Il s’agit, en effet, de cerner les causes profondes de cette situation, lesquelles ne sont pas nécessairement liées à la situation de précarité d’une grosse partie de la population, et tenter de lui trouver les solutions pouvant contribuer à l’endiguer dans les plus larges proportions possibles. Les nombreux séminaires et autres campagnes de sensibilisation et de prévention, organisés autour des questions de criminalité et de délinquance, dont l’intérêt n’est pas à négliger, ne sont, malgré tout, pas assez suffisants pour permettre d’organiser la parade la plus adéquate contre cet inquiétant fléau.

    Parmi les solutions destinées à lutter contre cette calamité qui empoisonne le quotidien des Algériens, l’une consisterait, peut-être, à remobiliser les citoyens, à les impliquer en leur inculquant des règles de civisme et de solidarité, à leur faire, surtout, comprendre qu’à travers la détresse de l’autre, c’est eux-mêmes qui sont agressés et offensés. Mais pour cela, ne faudrait-il pas, au préalable, que ceux-ci aient le sentiment d’appartenir, véritablement, à une collectivité nationale, soudée, solidaire, prête de son côté, à leur prêter assistance quand eux-mêmes sont confrontés à de quelconques difficultés. A ce propos, justement, il est raisonnable d’affirmer que c’est loin d’être le cas.

    Ahmed Mahieddine
    01/08/06 Le Jour d'Algérie
    Dernière modification par zek, 01 août 2006, 13h45.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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