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Palabre pour un manifeste du nedjmalaisme

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  • Palabre pour un manifeste du nedjmalaisme

    Il n’y a jamais eu de promesse qu’un écrit incompréhensible ne soit pas incompréhensible. Surtout quand on le lit réfléchi dans des miroirs déformants que notre esprit a affublés, pour des raisons obscures qui sont par définition pas claires du tout, de lézardes multiples. Même si les références circulaires, comme un serpent en colère contre lui-même, s’escriment en vain à trouver la cubature de la sphère quoi qu’en dise l’impondérable trois quatorze quinze neuf qui se trouve être pi sans l’être vraiment, sans compter que certains lundis brumeux et glacials les pôles magnético-géographiques (au-delà de la sonorité triviale du double-mot) patatisent le globe (pas étonnant que le vieux monde ait découvert la patate dans la foulée de l’invention de la sphéricité de la terre).

    Amma ba3d…

    Quand je n’arrive pas à comprendre un écrit, je commence par passer mon chemin, il y a plus important à faire qu’à attraper inutilement une migraine. Puis, sans le vouloir vraiment ou en faisant semblant de ne pas le vouloir, je reviens sur mes pas, je relis de bas en haut, de droite à gauche tout en évitant la deuxième diagonale. Et si ça persiste dans le refus à s’expliquer, je passe directement au troisième degré. Je le démonte aussi chirurgicalement que possible ce qui n’exclut pas l’usage à l’occasion d’un pilon pour mieux voir les entrailles d’un circuit intégré. Dévoile-je ainsi une âme de tortionnaire ? Ensuite, je remonte ce qui fait office de pièces, par moment les yeux fermés, sans souci pour celles qui ne trouvent pas leur place dans le puzzle, considérées comme de trop ou des déchets. Aucune importance si le rez-de-chaussée se retrouve au cinquième étage. Au bout, une maigre consolation qui éloigne quand même l’hystérie obsessionnelle chantée à provoquer le déluge.

    Des phrases qui évitent comme la peste les conventionnels sujet-verbe-complément, je-tu-il-ou-elle-nous-vous-z-ils-z-ou-elles, et ce qui s’en suit comme circonvolutions étouffantes et désagréments en tout genres qui s’étaleraient sur saison 1, 2 et plus. Affranchies de la tyrannie conjuguée de la syntaxe et du sens communément accessible, elles donnent toute latitude à leurs mots pour qu’ils étalent l’harmonie de leurs sonorités et pour s’agrémenter de couleurs. Cette déconstruction libératrice destine les mots aux sens mais pas au sens dans le sens de signification. Ils sont chargés de délivrer à ceux qui évitent de s’égarer dans les méandres de la compréhension, un rythme chantant et des couleurs puis mentalement un goût, des caresses et des senteurs. Si des entraves persistent malgré tout, on reconstruit les mots eux-mêmes pour rendre l'ensemble plus attrayant.

    Des mots qui se veulent ainsi accessibles à l’âme mais pas directement ni spécialement à la raison. Ils veulent porter un message de bonté, de beauté, de concorde et de paix en agissant sur les sens. Ce qui prime c’est leur esthétique d’ensemble et de groupes. On ne ratiocine pas face à un beau paysage, on regarde, on remplit ses poumons d’air, on peut même se rouler par terre ou seulement rendre grâces.

    Sauf qu’à comparer un texte à un paysage, il y a de la marge. A moins de se prendre pour Moïse.
    Prétention, prétention...

    Eh oui, qu’on le veuille ou non, consciemment ou inconsciemment, l’écrit est un moyen pour communiquer avec autrui (tout ça pour en arriver à dire ceci… c’est si évident que ça ?... qu’on dise au moins qu’il faut de tout pour faire un monde… merci… pas encore salam). C’est qu’il n’est pas donné à tout le monde de le faire à l’aide d’un paysage ou de tout autre chose qui pourrait être admirée comme une rivière de diamants ou le journal télévisé de l’ENTV.

    Il est vrai qu’un écrit est d’abord destiné au regard. En tout, le premier regard est… primordial. On a bien entendu parler de coup de foudre pour une page manuscrite ou imprimée. Mais les contingences de la vie viennent souvent, comme les petites vagues qui mangent l’immense falaise, à bout des plus grands amours s’ils n’arrivent pas à surmonter la déception née des promesses non tenues, la lassitude des routines et l’envie de voir si ailleurs ce n’est pas mieux qu’ici (contrairement à ce que dit la chanson algérienne هنا خير من لهيه).

    Je m’égare… J’avais quelque chose d’important à dire, le temps de taper le paragraphe précédent, je l’ai oubliée.
    La vie était plus agréable quand la terre était plate ? Pas du tout ça… Mon Dieu, c’était très important.
    Je m’absente un moment… le temps d’oublier que j’ai oublié quelque chose d’une extrême importance.
    .
    .
    .
    Voilà, je suis enfin arrivé à reprendre la palabre sans oublier de ne pas relire les lignes d'avant, celles qui sont là-haut. Autrement ? Peu importe. Je suis sûr qu’elles ne contiennent rien d’intéressant.

    Oui.
    L’esthétique d’un texte peut-elle accepter sans rechigner la dissociation entre les sens et le sens, entre sentiments et raison. Difficile à croire. Du moins difficile que cela dure. Que serait alors un texte sans structure osseuse. Il ne tiendra pas debout. Eh oui. Grave problème (mon Dieu, je m’embourbe. Comment vais-je me sortir de là ? Même pas semé des pierres blanches sur mon chemin.)

    Voilà… Je parlais de squelette inexistant.
    Pour ne pas nuire à la beauté de l’écrit dans sa globalité et dans ses parties, les éléments signifiants sont fragmentés et artistiquement disséminés dans le texte pour essayer de lui donner une stature. Il arrive que ces éléments se faufilent à l’insu de l’auteur pour, comme des esprits mal ou bienveillants, imprégner un groupe de mots. Au lecteur de trouver les mots qui ont volontairement cette fonction ou qui se la sont attribuée d’office, de les extraire de leur écrin puis de les disposer à sa convenance et en tirer un sens ou un non-sens. Chaque lecteur, va extraire des éléments différents; tout dépend de la nature et de l’état de son miroir déformant de lecture et de son angle de vue. C’est tant mieux, sauf quand le texte est une réponse à une remarque ou à une question précise, alors c’est là que les Athéniens, réputés découvreurs de pi-égal-trois-quatorze, s’atteignirent. Le risque d’insatisfaction de l’interlocuteur peut ternir chez-lui la beauté de l’écrit-réponse.

    Quoi qu’il en soit, la façon d’écrire de nedjmala vaut bien un manifeste.

    J’ai déjà dit merci… Alors… Salam
    Dernière modification par benam, 28 décembre 2012, 00h43. Motif: mot de trop
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    Salut Benam,

    Il y avait que Tchekchouka qui comprenait bien les codes de Nedjmela. Que notre interprete est absent, on ne peut que pleurer notre sort car demander notre ami Nedjmela de t'expliquer ce qu'il a écrit c'est comme demander a un programmer professionel de t'expliquer Phyton par C++.

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    • #3
      Je crois qu'il y'a un code ou plus prosaïquement, c'est le résultat d'une traduction automatique. Autrement, c'est un véritable pied de nez aux théories des linguistes qui voulaient nous faire croire que la grammaire serait innée!
      Chacun pour Dieu et Dieu pour tous

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      • #4
        waou un manifeste pour Sieur Nedjmela rien que cela !! mais un manifeste pour quel miroir ? celui qui réfléchi la pensée de l'auteur ou celui qui réfléchi les formes parfois diffuses autre fois déformées, à tort ou à raison intentionnellement ou maladroitement du lecteur. Et le miroir lui, qui va le réfléchir, on le voit sans le voir, on le fixe pour se revoir ou pour donner un sens, notre sens, à un texte mûri, parfois encore adolescent qui aspire à la richesse, pas celles des banques mais celles du débat avec débats de la grande satisfaction dans la différence.

        oui un manifeste pour le nedjmlaisme, et des manifestes pour les miroirs...aussi

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        • #5
          @yarmoracen
          On doit lancer une pétition pour que Tchekchouka revienne pour nous donner les clés de portabilité du code vers des langages moins ésotériques.

          @MAN
          Je ne pense pas qu'il s'agisse de traduction automatique.
          De nombreux textes de nedjmala, même s'ils sont incompréhensibles, sont tout de même agréables à lire et révèlent une grande maîtrise de la langue française et une grande richesse lexicale.
          La construction est volontaire. Il me semble qu'elle se veut englobant plusieurs facettes d'une question en peu de mots et en empruntant des raccourcis pas évidents pour les lecteurs.
          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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          • #6
            @rouge et or
            Nous voila au bord de l'invention d'une cause.
            "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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            • #7
              Sauf qu’à comparer un texte à un paysage, il y a de la marge. A moins de se prendre pour Moïse.
              Prétention, prétention...


              pourtant a l'aide de la pierre de rosette. les textes de nedjmala deviennent lisibles...
              There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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              • #8
                Bonjour

                Pour comprendre nedjmala, il suffit d'élargir son esprit aux oxymore , allégories, anaphores, les ellipses et les antiphrases.

                Et si vous ne comprenez pas, demandez-lui de vous y aider.
                Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
                Hemingway

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                • #9
                  Sbah el-khir

                  Salut born_hittiste et Inata

                  Une pierre de rosette passée au concasseur et utilisée comme gravier dans une villa des hauteurs d'Alger ?

                  En fait, les série policières américaines, qui ont une inestimable portée sous-éducative bien enveloppée dans une oeuvre d'abrutissement industriel, nous apprennent qu'un serial-killer a au fond de lui-même une forte envie d'être découvert. Il distille alors les indices que notre bien-aimé policier qui s'invite à nos repas et même à notre intimité, arrive à déceler pour finir par sauver la belle invitée de l'épisode une fraction de seconde avant le coup fatal.

                  Le nedjmalaiste veut lui aussi être compris sans qu'il ait à sacrifier la beauté de son écrit. Il sème les éléments de décodage de son texte. Il faut du temps, de la patience et une forte envie de comprendre pour s'atteler au démontage-remontage de son texte, avec des prérequis d'un policier de série américaine et d'un agrégé en lettres. Avec tout cela, le résultat n'est pas garanti.

                  Bien sûr, on peut toujours demander le secours de l'auteur. Au lieu de vous mener vers le hâvre de salut, sa réponse risque de vous éloigner plus des rivages de la compréhension.
                  "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                  • #10
                    Benam

                    Je m'inquiète sérieusement l'ami, après mes tentatives infructueuses de compréhension de ta réflexion



                    ../..
                    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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                    • #11
                      Bonjour l'imprevisible,

                      Ce matin, je suis entré en convalescence et essaie de me convaincre que la déraison a des raisons que la raison ignore.

                      "Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse" dit-on. Le nedjmalaiste le convertirait en "Qu'importe le breuvage pourvu qu'on ait un beau flacon".
                      "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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                      • #12
                        Une pierre de rosette passée au concasseur et utilisée comme gravier dans une villa des hauteurs d'Alger ?


                        oui.. nedjmala comme veilleur de nuit...



                        Je m'inquiète sérieusement l'ami, après mes tentatives infructueuses de compréhension de ta réflexion


                        Amma ba3d…
                        There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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                        • #13
                          @Benam
                          tu as manifestement du talent ...comme le génialissime nedjmala ..
                          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                          • #14
                            Bijot Benam

                            "Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse" dit-on. Le nedjmalaiste le convertirait en "Qu'importe le breuvage pourvu qu'on ait un beau flacon".

                            ... Ou il dira..."Pourvu qu'on ait nimporte quelle ivresse, le flocon, la bouteille, le liquide bleu transparent donnent le tournis qui tourne dans les airs."

                            « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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                            • #15
                              Je crois qu'il y'a un code ou plus prosaïquement, c'est le résultat d'une traduction automatique. Autrement, c'est un véritable pied de nez aux théories des linguistes qui voulaient nous faire croire que la grammaire serait innée!
                              Faudrait faire intervenir Chomsky sur FA lol.

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