Le bâtiment de cinq étages dans la banlieue sud de Beyrouth a été complètement détruit.....Mais continue à émettre et a se faire entendre.
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La télévision du Hezbollah, Al Manar, visée dès les premiers jours de l’offensive israélienne au Liban, ne s’est interrompue que deux minutes. Puis la rédaction du «Phare» s’est mise en formation de combat pour couvrir une guerre dont dépend son avenir.
Al-Manar, dont le bâtiment de cinq étages dans la banlieue sud de Beyrouth a été complètement détruit par les raids israéliens, continue à émettre d’un endroit tenu secret, et ses journalistes assurent sur le terrain la couverture de l’actualité côte à côte avec ceux des médias locaux et internationaux. Les bureaux et les studios de la station ont été frappés une première fois le 13 juillet, au second jour du conflit. «Nous avons eu deux blessés», explique Ibrahim Farhat, 42 ans, chargé des relations extérieures du Hezbollah.
«Nous avons compris que les Israéliens allaient revenir et nous avons pris nos dispositions. C’est pourquoi, lorsque deux jours plus tard le bâtiment a été complètement détruit, nous n’avons eu qu’une seule personne légèrement blessée», affirme-t-il. «Notre diffusion ne s’est interrompue que deux minutes. Tout de suite le relais a été assuré et lorsque l’antenne de Baalbeck (100km à l’est de Beyrouth) a été détruite, celle du Hermel, située 50km plus loin, a pris la relève», explique encore M.Farhat. «Aujourd’hui, nous couvrons 80% du territoire national et 100% de notre couverture satellitaire est assurée», a-t-il ajouté.
«Toute la chaîne s’est mise en formation de combat, affirme M.Farhat. On a arrêté les programmes de variétés, les feuilletons, les jeux comme celui dans lequel chaque point gagné faisait avancer les participants vers Jérusalem, où se trouvait une cagnotte virtuelle. La publicité a également disparu. A part les bulletins d’information et la couverture en direct, la chaîne passe en continu des images d’archives de combattants en uniformes militaires se rendant au ´´front´´, et plantant sur les lignes ennemies le drapeau jaune du Hezbollah avec en toile de fond la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem.»
M.Farhat affirme que lui-même ne sait pas d’où la transmission se poursuit. «Nous avons cloisonné les activités, et le personnel a été divisé en unités mobiles. Ces unités se coordonnent par portables, par Internet, ou par estafettes». «Mais c’est surtout la foi en notre cause qui nous permet de tenir», affirme-t-il.
Sa collègue, Zeinab Al-Saffar, 31 ans, affirme qu’elle se comporte comme tous les autres journalistes. Maniant un anglais parfait puisque docteur en littérature anglaise, visage rond encadré d’un foulard islamique bleu, coquette, elle refuse une cigarette «pour garder un joli teint».
Elle se sent à l’aise dans le lobby de l’Hôtel Phoenicia, le principal palace de Beyrouth, avec un pianiste et une violoniste vêtue d’un fourreau rouge, qui jouent des oeuvres classiques. Elle n’a pas vu sa famille depuis le début du conflit, mais elle sait qu’ils sont à l’abri. «En tant que journalistes, nous ne pouvons pas agir clandestinement. Nous sommes tous ensemble avec les autres collègues et sur le terrain nous sommes tous solidaires.
Il n’y pas de différence entre un caméraman d’Al-Manar et celui d’une chaîne américaine», affirme-t-elle.
Elle avoue tout de même qu’elle est une journaliste militante. «Mais pas besoin d’être militant pour montrer l’horreur de la guerre menée par Israël contre les civils libanais. Il suffit de dire la vérité», affirme-t-elle.
- L'Expression
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La télévision du Hezbollah, Al Manar, visée dès les premiers jours de l’offensive israélienne au Liban, ne s’est interrompue que deux minutes. Puis la rédaction du «Phare» s’est mise en formation de combat pour couvrir une guerre dont dépend son avenir.
Al-Manar, dont le bâtiment de cinq étages dans la banlieue sud de Beyrouth a été complètement détruit par les raids israéliens, continue à émettre d’un endroit tenu secret, et ses journalistes assurent sur le terrain la couverture de l’actualité côte à côte avec ceux des médias locaux et internationaux. Les bureaux et les studios de la station ont été frappés une première fois le 13 juillet, au second jour du conflit. «Nous avons eu deux blessés», explique Ibrahim Farhat, 42 ans, chargé des relations extérieures du Hezbollah.
«Nous avons compris que les Israéliens allaient revenir et nous avons pris nos dispositions. C’est pourquoi, lorsque deux jours plus tard le bâtiment a été complètement détruit, nous n’avons eu qu’une seule personne légèrement blessée», affirme-t-il. «Notre diffusion ne s’est interrompue que deux minutes. Tout de suite le relais a été assuré et lorsque l’antenne de Baalbeck (100km à l’est de Beyrouth) a été détruite, celle du Hermel, située 50km plus loin, a pris la relève», explique encore M.Farhat. «Aujourd’hui, nous couvrons 80% du territoire national et 100% de notre couverture satellitaire est assurée», a-t-il ajouté.
«Toute la chaîne s’est mise en formation de combat, affirme M.Farhat. On a arrêté les programmes de variétés, les feuilletons, les jeux comme celui dans lequel chaque point gagné faisait avancer les participants vers Jérusalem, où se trouvait une cagnotte virtuelle. La publicité a également disparu. A part les bulletins d’information et la couverture en direct, la chaîne passe en continu des images d’archives de combattants en uniformes militaires se rendant au ´´front´´, et plantant sur les lignes ennemies le drapeau jaune du Hezbollah avec en toile de fond la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem.»
M.Farhat affirme que lui-même ne sait pas d’où la transmission se poursuit. «Nous avons cloisonné les activités, et le personnel a été divisé en unités mobiles. Ces unités se coordonnent par portables, par Internet, ou par estafettes». «Mais c’est surtout la foi en notre cause qui nous permet de tenir», affirme-t-il.
Sa collègue, Zeinab Al-Saffar, 31 ans, affirme qu’elle se comporte comme tous les autres journalistes. Maniant un anglais parfait puisque docteur en littérature anglaise, visage rond encadré d’un foulard islamique bleu, coquette, elle refuse une cigarette «pour garder un joli teint».
Elle se sent à l’aise dans le lobby de l’Hôtel Phoenicia, le principal palace de Beyrouth, avec un pianiste et une violoniste vêtue d’un fourreau rouge, qui jouent des oeuvres classiques. Elle n’a pas vu sa famille depuis le début du conflit, mais elle sait qu’ils sont à l’abri. «En tant que journalistes, nous ne pouvons pas agir clandestinement. Nous sommes tous ensemble avec les autres collègues et sur le terrain nous sommes tous solidaires.
Il n’y pas de différence entre un caméraman d’Al-Manar et celui d’une chaîne américaine», affirme-t-elle.
Elle avoue tout de même qu’elle est une journaliste militante. «Mais pas besoin d’être militant pour montrer l’horreur de la guerre menée par Israël contre les civils libanais. Il suffit de dire la vérité», affirme-t-elle.
- L'Expression
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