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Pékin inaugure un GPS 100 % chinois, baptisé Beidou

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  • Pékin inaugure un GPS 100 % chinois, baptisé Beidou

    Auparavant réservé à l'armée, le service de navigation par satellite chinois veut rivaliser avec le GPS américain

    La montée de la puissance chinoise s'observe aussi dans le ciel. Pékin a ouvert son propre système de navigation satellite baptisé Beidou - la «Grande Ourse» en chinois - à l'usage commercial dans la région Asie-Pacifique.

    Le service, auparavant réservé à l'armée, était déjà à l'essai depuis près d'un an. Aujourd'hui, la compagnie totalise seize satellites en orbite, auxquels s'ajoutent quatre satellites à l'état d'expérimentation. «Ses performances sont comparables à celles du système GPS aux États-Unis», assurait Ran Chengqi, porte-parole du China Satellite Navigation Office, lors d'une conférence de presse donnée ce jeudi à Pékin.

    Le GPS 100 % chinois a de grandes ambitions. Beidou prévoit de grignoter entre 15 % et 20 % du marché chinois des services par satellite sur les trois prochaines années et jusqu'à 70 % d'ici à 2020. Une gageure face à la dominance du GPS qui règne sur 95 % du marché local.
    Pour se déployer, la compagnie publique chinoise prévoit notamment d'installer quarante nouveaux satellites dans les dix ans à venir. Les responsables de Beidou tablent également sur des produits compatibles avec plusieurs systèmes de navigation, qui leur permettront de s'inviter peu à peu aux côtés du leader américain GPS, de l'européen Galileo et du russe Glonass. Le gouvernement central ne lésine pas sur les moyens et devrait rallonger l'enveloppe du projet Beidou de 4,5 milliards d'euros avant 2020.

    Apport de technologies étrangères

    L'ouverture de ce service signifie aussi la naissance d'un nouveau marché pour les programmateurs d'applications en lien avec la navigation par satellite. L'agence officielle Xinhua affirme ainsi que plusieurs entreprises étrangères se sont montrées intéressées pour décliner des produits pour Beidou. Cette année, le chiffre d'affaires de cette industrie devrait atteindre sur le marché chinois près de 15 milliards d'euros et pourrait même peser 60 milliards d'euros, à l'horizon 2020.

    La Chine compte encore sur l'apport de technologies étrangères en la matière. «Les industries qui utilisent Beidou ne pourront pas vraiment se développer sans la participation d'acteurs étrangers», soulignait ainsi Cao Hongjie, vice-président de Beijing UniStrong Science and Technology, interrogé par Xinhua.

    Décidée à gagner son indépendance dans le monde de la navigation satellite, la Chine travaille depuis longtemps sur ce projet, lancé en 2000. Un coup d'accélérateur avait été donné en 2007 avec la mise en orbite de seize satellites.

    Beidou reste moins performant que son rival GPS, qui offre une précision à deux mètres près contre 10 mètres pour le serbice chinois. Mais la Chine espère attirer des clients grâce à son prix bon marché. La mise en orbite de nouveaux satellites va également permettre d'affiner les données.
    Perçue comme stratégique, cette industrie permet aussi de pousser toujours un peu plus la Chine sur la voie de l'innovation, une des grandes priorités des dirigeants chinois, qui veulent faire monter en gamme leur économie, et l'éloigner de son image d'usine du monde.

    Julie Desné-LE FIGARO
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