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Dr Touat, pendant les journées d’infectiologie au CHU de Tizi-Ouzou
«L’antibiotique est le plus souvent prescrit abusivement»
L’auditorium du centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou a abrité, en fin de semaine dernière les travaux des journées d’infectiologie qui avait pour thème «l’antibiotique en pratique courante».
La rencontre a rassemblé essentiellement le personnel du service d’infectiologie et des étudiants en médecine et en biologie.
Pas mois de vingt deux communications ont été présentées par des spécialistes, répondant aux préoccupations des nombreux présents qui ont eu tout le loisir de débattre de différents points et sujets avec ces experts en infectiologie. Les thèmes ont été choisis pour converger sur les protocoles et les conduites médicales à prendre, sachant que l’antibiothérapie a ses propres règles.
Le premier thème, intitulé « l’antibiothérapie, le bon usage », a été développé Dr Touat, du service des maladies infectieuses au CHU de Tizi-Ouzou, qui nous dira, après son intervention, que « dans ma communication, j’ai parlé de l’historique de l’antibiothérapie, de l’invention du premier antibiotique avec lequel on traitait toutes les infections. Rapidement, les germes ont devenus résistants et à force d’utiliser, à tord ou abusivement, des antibiotiques, nous ne faisons que sélectionner les germes résistants en ne tuants que les gentils… ce qui fait qu’on peut aboutir à des infections qui seront plus sévères à l’avenir parce qu’on utilise mal l’antibiotique.
Tous les médecins prescrivent des antibiotiques, mais dans le respect des règles de prescriptions, et ces règles nous les enseignons à la faculté, peut-être insuffisamment, mais nous les rappelons également dans des journées comme celle-ci ». Notre interlocuteur ajoutera que « l’antibiothérapie ne devrait pas être sujette à une automédication. Nous ne pouvons pas aller voir le médecin et lui dire je fais une angine donnez moi un antibiotique. Le citoyen ne sait pas que dans 80% des cas, son angine est virale et que l’antibiotique ne sert à rien, et quand il le prend il va défigurer un peu toute la flore bactérienne buccale et va sélectionner des mutants résistants, ce qui est une mauvaise chose ».
Selon Dr Touat, l’antibiothérapie est censée être donnée sur ordonnance, avec respect de la durée, ainsi que du choix de l’antibiotique par rapport à l’infection avérée. « Il ne faut pas que les gens confondent car l’antibiotique n’est pas un antipyrétique. Chaque fois que quelqu’un a de la fièvre, il prend un antibiotique, ensuite, il dit que pour son cas même avec un antibiotique ça ne va pas. Il ne sait pas que l’antibiotique agit sur des germes et dans des infections bien déterminées, que seul le médecin peut reconnaitre », a-t-il indiqué. Il précisera également que « l’antibiothérapie ne doit plus faire l’objet d’une automédication. Il faudrait qu’elle soit délivrée sur ordonnance. Maintenant, avec le marketing et la modernité, il y a une pression, et nous avons énormément de délégués médicaux, mais en ce qui nous concerne, nous les infectiologues, notre souci est de préserver cette molécule pour qu’elle s’inscrive dans la durée, parce que, contrairement aux autres médicaments, un antibiotique mal utilisé devient inefficace assez rapidement. Alors, si nous l’utilisons rationnellement, l’antibiotique peut rester sur le marché jusqu’à 20 ou 30 ans, plutôt que d’être inefficace au bout de quelques années ».
Par ailleurs, le docteur Touat expliquera que les gens pensent que « comme la molécule est nouvelle, elle ne peut être que plus efficace. Ce qui n’est pas vrai, car les nouvelles molécules ne sont pas plus efficaces sur certains microbes et bactéries que d’anciennes molécules qui ont été préservées ». Il conclut en affirmant qu’ « aujourd’hui, nous retirons certaines molécules du marché pour qu’elle redevienne, par la suite, efficaces si on les réintroduit. Donc, certains antibiotiques doivent être utilisés avec des règles de prescriptions. On ne doit pas en abuser, ni penser que toute fièvre est une infection, et même dans le cas où cette fièvre s’avère infectieuse. Car une infection qui n’est pas bactérienne ne nécessite pas d’antibiotiques. Nous avons trois micro-organismes, les champignons, les parasites et les virus, qui ne répondent pas à l’antibiothérapie. Ces dernières années, l’antibiotique est prescrit plus souvent abusivement ».
Quant au reste de la journée, elle a vu l'intervention de nombreux professeurs et médecins qui ont abordé plusieurs thèmes importants, tels que « l’antibiotique aux urgences pédiatriques », « Sepsis à bacilles Gram négatif », « Prise en charge des méningites » et « Antibiotique et leptospirose ».
Samira Bouabdellah, la dépêche de kabylie
«L’antibiotique est le plus souvent prescrit abusivement»
L’auditorium du centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou a abrité, en fin de semaine dernière les travaux des journées d’infectiologie qui avait pour thème «l’antibiotique en pratique courante».
La rencontre a rassemblé essentiellement le personnel du service d’infectiologie et des étudiants en médecine et en biologie.
Pas mois de vingt deux communications ont été présentées par des spécialistes, répondant aux préoccupations des nombreux présents qui ont eu tout le loisir de débattre de différents points et sujets avec ces experts en infectiologie. Les thèmes ont été choisis pour converger sur les protocoles et les conduites médicales à prendre, sachant que l’antibiothérapie a ses propres règles.
Le premier thème, intitulé « l’antibiothérapie, le bon usage », a été développé Dr Touat, du service des maladies infectieuses au CHU de Tizi-Ouzou, qui nous dira, après son intervention, que « dans ma communication, j’ai parlé de l’historique de l’antibiothérapie, de l’invention du premier antibiotique avec lequel on traitait toutes les infections. Rapidement, les germes ont devenus résistants et à force d’utiliser, à tord ou abusivement, des antibiotiques, nous ne faisons que sélectionner les germes résistants en ne tuants que les gentils… ce qui fait qu’on peut aboutir à des infections qui seront plus sévères à l’avenir parce qu’on utilise mal l’antibiotique.
Tous les médecins prescrivent des antibiotiques, mais dans le respect des règles de prescriptions, et ces règles nous les enseignons à la faculté, peut-être insuffisamment, mais nous les rappelons également dans des journées comme celle-ci ». Notre interlocuteur ajoutera que « l’antibiothérapie ne devrait pas être sujette à une automédication. Nous ne pouvons pas aller voir le médecin et lui dire je fais une angine donnez moi un antibiotique. Le citoyen ne sait pas que dans 80% des cas, son angine est virale et que l’antibiotique ne sert à rien, et quand il le prend il va défigurer un peu toute la flore bactérienne buccale et va sélectionner des mutants résistants, ce qui est une mauvaise chose ».
Selon Dr Touat, l’antibiothérapie est censée être donnée sur ordonnance, avec respect de la durée, ainsi que du choix de l’antibiotique par rapport à l’infection avérée. « Il ne faut pas que les gens confondent car l’antibiotique n’est pas un antipyrétique. Chaque fois que quelqu’un a de la fièvre, il prend un antibiotique, ensuite, il dit que pour son cas même avec un antibiotique ça ne va pas. Il ne sait pas que l’antibiotique agit sur des germes et dans des infections bien déterminées, que seul le médecin peut reconnaitre », a-t-il indiqué. Il précisera également que « l’antibiothérapie ne doit plus faire l’objet d’une automédication. Il faudrait qu’elle soit délivrée sur ordonnance. Maintenant, avec le marketing et la modernité, il y a une pression, et nous avons énormément de délégués médicaux, mais en ce qui nous concerne, nous les infectiologues, notre souci est de préserver cette molécule pour qu’elle s’inscrive dans la durée, parce que, contrairement aux autres médicaments, un antibiotique mal utilisé devient inefficace assez rapidement. Alors, si nous l’utilisons rationnellement, l’antibiotique peut rester sur le marché jusqu’à 20 ou 30 ans, plutôt que d’être inefficace au bout de quelques années ».
Par ailleurs, le docteur Touat expliquera que les gens pensent que « comme la molécule est nouvelle, elle ne peut être que plus efficace. Ce qui n’est pas vrai, car les nouvelles molécules ne sont pas plus efficaces sur certains microbes et bactéries que d’anciennes molécules qui ont été préservées ». Il conclut en affirmant qu’ « aujourd’hui, nous retirons certaines molécules du marché pour qu’elle redevienne, par la suite, efficaces si on les réintroduit. Donc, certains antibiotiques doivent être utilisés avec des règles de prescriptions. On ne doit pas en abuser, ni penser que toute fièvre est une infection, et même dans le cas où cette fièvre s’avère infectieuse. Car une infection qui n’est pas bactérienne ne nécessite pas d’antibiotiques. Nous avons trois micro-organismes, les champignons, les parasites et les virus, qui ne répondent pas à l’antibiothérapie. Ces dernières années, l’antibiotique est prescrit plus souvent abusivement ».
Quant au reste de la journée, elle a vu l'intervention de nombreux professeurs et médecins qui ont abordé plusieurs thèmes importants, tels que « l’antibiotique aux urgences pédiatriques », « Sepsis à bacilles Gram négatif », « Prise en charge des méningites » et « Antibiotique et leptospirose ».
Samira Bouabdellah, la dépêche de kabylie