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Un combat pour la dignité et l’intégration des femmes violentées

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  • Un combat pour la dignité et l’intégration des femmes violentées

    Les maltraitances et agressions physiques ou morales à l’égard des mères et des enfants, malgré le tabou qui les entoure, doivent être dénoncées car elles sont à l’origine de drames sociaux.

    Chaque jour, une femme sur dix subit des violences. Insultes, attaques, harcèlements, ces agressions faites aux femmes et enfants font tache d’huile. Peu informées sur les structures d’orientation et de prise en charge, mais aussi par peur de représailles, les victimes sont souvent livrées à elles-mêmes. Se déclinant prioritairement comme une rencontre de sensibilisation, une journée d’études sur ce phénomène social a été organisée, hier, à l’auberge de jeunes de Chelghoum Laïd, à l’initiative de l’association de protection de l’enfant et de la maman (APEM). Depuis sa création, en 2009, cette instance qui compte une centaine d’adhérentes, s’investit dans les créneaux de l’assistance, l’accompagnement, la protection et la prise en charge psychologique des femmes et enfants objets de violences ou de maltraitance.

    La présidente, Mme Farida Rezzagui-Belghazi, estime que «les maltraitances et agressions physiques ou morales à l’égard des mamans et des enfants est un sujet tabou qu’il faut aborder avec tact ; mais nous bannissons le silence et la honte de dénoncer ce fléau à l’origine de tant de déchirures et de drames sociaux et conjugaux». Notre interlocutrice nous apprend qu’à travers l’APEM, c’est la wilaya de Mila parmi 9 wilayas au total, qui vient de bénéficier d’un centre d’écoute et d’intégrer le réseau «Balsam» qui veut dire (pommade ou onction adoucissante qui embaume le cœur meurtri des mamans).

    Des témoignages accablants

    L’association s’est dotée d’une équipe pluridisciplinaire constituée de psychologues et d’avocats assurant une assistance et un accompagnement psychologique et juridique aux victimes. Cette structure s’emploie à redonner l’espoir, le sourire et surtout la dignité aux génitrices et aux enfants ayant subi des séquelles et des traumatismes physiques et moraux. R.M., une jeune fille qui s’est épanouie et a renoué avec la joie de vivre grâce à l’association, au point de décrocher par correspondance son bac (lettres et philosophie), considère que «les violences verbales, la démoralisation de l’être humain et son humiliantion, sont plus infamantes, car elles laissent des traces quasi indélébiles au plan psychologique».

    S’il y a un exemple concret de parfaite intégration, se sera sans conteste celui de cette adolescente de 17 ans à la silhouette frêle. Elle est en 2e année secondaire (langues) et a été adoptée par sa grand-mère. Elle reprend goût à la vie. Pourtant, elle n’est pas près d’oublier les remarques pernicieuses et le matraquage insidieux de son père qui n’a de cesse de répéter qu’«il n’aime pas les filles » et qu’il « préfère les garçons». La manifestation a également consacré une place importante à la présentation des facettes culinaires, articles vestimentaires et de décoration. Produits qui ont pour artisans une dizaine de mères de famille et de jeunes filles ayant subi les affres de l’avilissement et des violences avant de retrouver l’espoir et le sourire.


    Mahmoud Boumelih, El Watan
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