Le vieillissement de la population et la hausse modérée des assurés sociaux plombent les caisses de sécurité sociale au Maroc. A l'orée 2020, les trois grandes caisses sociales du pays sont menacées de faillite. La cause : une hausse des retraités et une baisse des cotisants, estime une récente étude du Haut Commissariat marocain au Plan (HCP).
Le département de M. Ahmed Alami Lahlimi relève dans cette étude sur ''le vieillissement de la population'' marocaine, que la population cotisante aux différents régimes de retraite dans le pays a enregistré entre 2000 et 2009 une hausse annuelle moyenne de 4,1%. A fin 2009, le nombre de cotisants s'élevait à 2,7 millions d'assurés, soit 27% de la population active occupée durant cette même année. Selon le HCP, ce niveau est ''relativement faible comparativement à d’autres pays (60% dans les économies de transition et 80% dans les pays de l’OCDE)''. En fait, le faible niveau du taux de couverture s’explique par ''les facteurs structurels du marché de l’emploi, notamment un taux d’emploi inférieur à 50% et un taux de sous-emploi d’environ 11%'', précise l'étude du HCP. La même étude précise que cette situation est due "au niveau faible des taux d’activité, notamment des femmes, et aux rigidités entravant le développement du tissu productif (coût de production élevé, faible progrès technologiques…, etc.) se traduisant en conséquence par une faible capacité d’absorption de l’offre d’emploi, particulièrement des qualifications (taux de chômage national de 9%)''. Le faible taux des assurés sociaux inscrits dans les trois grandes caisses de sécurité sociale du Maroc s'explique également par ''le trou d'air'' du secteur agricole. Même avec un nombre important de main d'œuvre, le secteur agricole marocain, qui participe à hauteur de 15 à 18% du PIB national, n'est que faiblement représenté au niveau des régimes d'assurance sociale et des retraites, car la plupart des employés sont des saisonniers, et à ce titre ne cotisent pas. Le secteur agricole compte près de 40% des actifs occupés au Maroc.
Le système de retraite sera encore plus affecté
Par ailleurs, le HCP relève que le nombre des bénéficiaires des caisses de retraites augmente plus vite depuis quelques années que celui de l’effectif des cotisants, avec une moyenne de 6,6% au cours de la période 2000-2009. Un déséquilibre qui a provoqué une ''détérioration continue du rapport démographique des caisses de retraite'', estime le HCP selon lequel ce déséquilibre est passé de 15 actifs en moyenne pour un seul retraité en 1980 à 5,8 actifs en 1993 et à 3,9 actifs en 2009. Le rapport démographique pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) reste relativement élevé, avec près de 5,4 actifs pour un bénéficiaire, au lieu de 1,2 actifs dans le Régime collectif d'allocation de retraites (RCAR), de 2,1 dans la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite), et de 2,7 dans la Caisse marocaine de retraite (CMR). Fatalement, les budgets de ces caisses sont lourdement impactés, avec un déséquilibre entre les dépenses et les ressources des différents régimes de retraites. ''En effet, alors que le niveau des cotisations des différentes caisses est en baisse continue depuis 2005 pour atteindre 3,2% du PIB en 2009, celui des dépenses s’est accru progressivement pour atteindre 2,9% du PIB en 2009'', estime le HCP. Au final, l’excédent financier global de l’ensemble des caisses a tendance à diminuer, passant de 0,95% du PIB en 2005 à 0,33% en 2009. Et, le pire est à venir : ''le système de retraite sera encore plus affecté dans l’avenir en raison de la transition démographique avancée au Maroc et du changement profond qu’il produit dans la pyramide des âges'', prévient le HCP. Selon les chiffres du rapport, l’effectif des personnes âgées de 60 ans et plus passerait de 2,7 millions en 2010 à 10,1 millions en 2050, année où elle représenterait 24,5% de la population totale alors qu’elle ne constituait que 7,2% et 8,1% respectivement en 1960 et 2004. Le rapport de dépendance défini comme le rapport entre le nombre de personnes en âge d’activité par celui des personnes âgées de 60 ans et plus, se situerait à 2,4 individus en 2050 contre 7,7 en 2010.
Maghreb Emergent
Le département de M. Ahmed Alami Lahlimi relève dans cette étude sur ''le vieillissement de la population'' marocaine, que la population cotisante aux différents régimes de retraite dans le pays a enregistré entre 2000 et 2009 une hausse annuelle moyenne de 4,1%. A fin 2009, le nombre de cotisants s'élevait à 2,7 millions d'assurés, soit 27% de la population active occupée durant cette même année. Selon le HCP, ce niveau est ''relativement faible comparativement à d’autres pays (60% dans les économies de transition et 80% dans les pays de l’OCDE)''. En fait, le faible niveau du taux de couverture s’explique par ''les facteurs structurels du marché de l’emploi, notamment un taux d’emploi inférieur à 50% et un taux de sous-emploi d’environ 11%'', précise l'étude du HCP. La même étude précise que cette situation est due "au niveau faible des taux d’activité, notamment des femmes, et aux rigidités entravant le développement du tissu productif (coût de production élevé, faible progrès technologiques…, etc.) se traduisant en conséquence par une faible capacité d’absorption de l’offre d’emploi, particulièrement des qualifications (taux de chômage national de 9%)''. Le faible taux des assurés sociaux inscrits dans les trois grandes caisses de sécurité sociale du Maroc s'explique également par ''le trou d'air'' du secteur agricole. Même avec un nombre important de main d'œuvre, le secteur agricole marocain, qui participe à hauteur de 15 à 18% du PIB national, n'est que faiblement représenté au niveau des régimes d'assurance sociale et des retraites, car la plupart des employés sont des saisonniers, et à ce titre ne cotisent pas. Le secteur agricole compte près de 40% des actifs occupés au Maroc.
Le système de retraite sera encore plus affecté
Par ailleurs, le HCP relève que le nombre des bénéficiaires des caisses de retraites augmente plus vite depuis quelques années que celui de l’effectif des cotisants, avec une moyenne de 6,6% au cours de la période 2000-2009. Un déséquilibre qui a provoqué une ''détérioration continue du rapport démographique des caisses de retraite'', estime le HCP selon lequel ce déséquilibre est passé de 15 actifs en moyenne pour un seul retraité en 1980 à 5,8 actifs en 1993 et à 3,9 actifs en 2009. Le rapport démographique pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) reste relativement élevé, avec près de 5,4 actifs pour un bénéficiaire, au lieu de 1,2 actifs dans le Régime collectif d'allocation de retraites (RCAR), de 2,1 dans la CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite), et de 2,7 dans la Caisse marocaine de retraite (CMR). Fatalement, les budgets de ces caisses sont lourdement impactés, avec un déséquilibre entre les dépenses et les ressources des différents régimes de retraites. ''En effet, alors que le niveau des cotisations des différentes caisses est en baisse continue depuis 2005 pour atteindre 3,2% du PIB en 2009, celui des dépenses s’est accru progressivement pour atteindre 2,9% du PIB en 2009'', estime le HCP. Au final, l’excédent financier global de l’ensemble des caisses a tendance à diminuer, passant de 0,95% du PIB en 2005 à 0,33% en 2009. Et, le pire est à venir : ''le système de retraite sera encore plus affecté dans l’avenir en raison de la transition démographique avancée au Maroc et du changement profond qu’il produit dans la pyramide des âges'', prévient le HCP. Selon les chiffres du rapport, l’effectif des personnes âgées de 60 ans et plus passerait de 2,7 millions en 2010 à 10,1 millions en 2050, année où elle représenterait 24,5% de la population totale alors qu’elle ne constituait que 7,2% et 8,1% respectivement en 1960 et 2004. Le rapport de dépendance défini comme le rapport entre le nombre de personnes en âge d’activité par celui des personnes âgées de 60 ans et plus, se situerait à 2,4 individus en 2050 contre 7,7 en 2010.
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