(1)
Il y a des crimes contre l’humanité que tout citoyen aborde avec appréhension, ce sont ceux commis par ses propres dirigeants.
C’est ce qui est arrivé aux citoyens allemands qui, aujourd’hui encore, affrontent difficilement le récit des crimes des dirigeants nazis. C’est sans doute la même "gêne" qu’éprouvent de nombreux Espagnols quand ils sont confrontés aux exactions franquistes. Même malaise pour les Serbes et le massacre de Srebrenica, les Hutus et le génocide rwandais, les Belges et les crimes commis au Congo, les Français pour ceux perpétrés en Algérie, etc. Il est donc probable que les citoyens israéliens et les sionistes de bonne foi affronteront douloureusement les informations sur ce crime contre l’humanité qu’a été le sinistre "Plan Daleth". Ce texte est seulement le résultat des recherches d’un citoyen lambda qui veut "comprendre". Sauf oubli, on pourra trouver les références de chaque citation et information. Ainsi le lecteur pourra en vérifier la provenance et compléter ses connaissances. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit en rien de stigmatiser une population ! Seuls ceux qui ont fomenté ce plan et commis ces crimes doivent être dénoncés. En espérant que ce texte permettra à certains de faire face à une réalité douloureuse qu’on veut leur cacher... ou qu’ils se refusent de voir.
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Nakba - 1948 : près de 800 000 Palestiniens furent violemment chassés de leurs viles et villages par les milices sionistes, et le droit de retourner chez eux leur a depuis toujours été refusé
Nettoyage ethnique ? Plan Daleth [1] ? Vous délirez !
Comme pour tout crime, les commanditaires, les exécuteurs de ce plan "D" et les propagandistes de service ont d’abord tenté de nier son existence.
Mais depuis que certaines archives ont été rendues publiques et que les preuves se sont accumulées, ils cherchent à minimiser son importance en affirmant que ce n’était qu’un simple plan d’opérations militaires dans le contexte de la guerre ou à essayer de décrédibiliser ceux et celles qui ont découvert et révélé les faits.
C’est ainsi que l’historiographie officielle israélienne et ses officines de propagande cherchent à faire accroire que la destruction, il y a 65 ans, de quelques 530 villages, la fuite de près de 800 000 habitants et les milliers de morts palestiniens étaient simplement les conséquences malheureuses de la guerre... Et que la très grande majorité des "réfugiés" était partie de son plein gré !
Affirmer cela est mensonger et injurieux pour la vérité historique et pour les innombrables témoignages recueillis par d’éminents historiens comme Avi Shlaïm, [2] Walid Khalidi, [3] Ilan Pappe [4] Elias Sanbar [5] ou Nur Masalha. [6]
L’analyse des archives israéliennes disponibles a permis à ces historiens de vérifier la triste réalité : un nettoyage ethnique a bien débuté durant ces années-là.
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Partition décidée par l’ONU
Même Benny Morris, [7] l’historien sioniste (!) qui fut le premier à parler de l’existence de ce plan D reconnaissait qu’il y avait bien eu "nettoyage ethnique", tout en amenuisant son importance et le justifiant : "Il y a des circonstances dans l’histoire qui justifient le nettoyage ethnique. Je sais que ce terme est complètement négatif dans le discours du 21ème siècle, mais quand le choix est entre le nettoyage ethnique et le génocide - l’annihilation de votre population - je préfère le nettoyage ethnique (...) Un Etat juif n’aurait pas pu être créé sans déraciner 700 000 Palestiniens. Par conséquent il était nécessaire de les déraciner. Il n’y avait pas d’autre choix que d’expulser cette population. " [8]
Yoav Gelber [9], historien sioniste d’extrême-droite et partisan de l’expulsion totale des Palestiniens, affirme de son côté que ce n’est qu’un plan élaboré pour répondre aux attaques de l’ALA (Armée de libération arabe qui n’a jamais compté plus de 5.000 volontaires, majoritairement non-palestiniens !) et de la "Légion Arabe", 6000 soldats dirigés par des officiers britanniques pour le compte de Abdallah, roi de Transjordanie, opposé à la création d’un Etat palestinien.
L’affirmation de Benny Morris à propos du danger de génocide est assez absurde car, comme on le verra plus loin, ce nettoyage ethnique a débuté en 1947, bien avant la décision de partage de l’ONU et l’entrée en guerre des pays limitrophes. Il visait essentiellement des civils palestiniens.
Où était le risque de génocide pour les colons sionistes à ce moment ?
Pour les Palestiniens il en était autrement.
S’il est vrai que l’armée israélienne ne comptait "que" 40 000 hommes en mai 48, au moment de la déclaration d’indépendance, elle sera rapidement de plus de 100 000 hommes (plus importante en nombre que l’ensemble des forces de tous les pays environnants... et aussi bien mieux équipée (tanks, bombardiers...)
De leur côté, les Palestiniens étaient dispersés, inorganisés et peu armés et avaient parfaitement conscience que le rapport de forces était trop inégal.
Ben Gourion le déclara d’ailleurs lui-même : "Je pense que, majoritairement, les masses palestiniennes acceptent la partition comme un fait accompli et ne croient pas possible de l’empêcher ou de la rejeter (...) La grande majorité ne veut pas se battre contre nous." [10]
Mais, rien n’y fait !
La propagande israélienne a toujours présenté cette guerre comme la lutte d’un petit David juif affrontant un Goliath arabe alors que la réalité du terrain, révélée par les historiens modernes, montre qu’Israël n’a jamais été confronté à un véritable risque de défaite.
... Mais il est fondamental de maintenir le mythe fondateur du "petit peuple obligé de se défendre contre les barbares qui veulent l’exterminer." afin d’éviter ainsi toute accusation de crime contre l’humanité !
Le crime est pourtant incontestable.
Quand on met côte à côte les éléments recueillis par la Haganah [11] pour chaque village palestinien (plan, noms et adresses des habitants de sexe masculin, etc), contenus dans les annexes du plan D, et qu’on les compare avec le rapport des événements et les témoignages des habitants de ces même villages, force est de constater que l’adéquation est, majoritairement, parfaite !
On voit bien qu’il s’agit de l’application stricte et méthodique d’un plan de nettoyage ethnique.[12]
On peut toujours nier les faits, nier l’Histoire, nier les crimes... Cela porte un nom : négationnisme.
De A à C, ou comment peaufiner un plan
Quand Ben Gourion et les chefs de la Haganah finalisèrent le "Plan D" le 10 mars 1948, il y avait déjà de nombreux mois qu’il avait été "testé".
En effet, les archives israéliennes révèlent qu’on n’avait pas attendu la décision de partage de l’ONU (29/11/1947), ni la fin du Mandat britannique (14/5/1948) pour passer à l’attaque.
Quand le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame l’indépendance d’Israël, les forces sionistes avaient déjà expulsé par la violence près de 250.000 Palestiniens et 200 villages avaient déjà été détruits. [13]
... Près de six mois avant le début du conflit avec les pays arabes limitrophes !
Il y avait déjà eu, bien entendu, les plans A, B et C.
Le plan A datait de 1937 et exposait les lignes directrices de la conquête de la Palestine en cas de retrait des troupes britanniques.
Les deux suivants affinèrent le projet.
Le plan C énumérait notamment, avec précision, les actions punitives à exécuter contre la population : "Tuer les dirigeants politiques, agitateurs et soutiens financiers, s’en prendre aux transports et moyens de subsistance (puits, moulins, etc)." [14]
Le "Plan D" complétait et finalisait les trois premiers.
Il détaillait notamment les moyens d’action pour l’expulsion totale et systématique de la population palestinienne de l’ensemble du territoire.
L’opération bénéficiait aussi de tous les renseignements accumulés par les "collecteurs" du FNJ (Fonds national juif) depuis les années 30 : plans des villages, photos, composition sociologique, nombre d’habitants de sexe masculin (de 16 à 50 ans), noms des notables, etc.
Pour chaque village, une liste des Palestiniens qui s’étaient opposés aux Britanniques et avaient combattu le mouvement sioniste avait été établie.
Ces éléments ont été le moteur des pires atrocités commises contre les civils.
On y retrouve des ordres précis aux "brigades opérationnelles", tels que :
"Destruction de villages (y bouter le feu, les faire exploser et planter des mines dans les débris), en particulier les centres de population dont le contrôle continu est difficile. (...) Réaliser des opérations de recherche et de contrôle en fonction des lignes de conduite suivantes : encerclements des villages et fouille de ceux-ci. En cas de résistance, les forces armées doivent être détruites et la population expulsée en dehors des frontières de l’État hébreu". [15]
Yaël Yadin, un des chefs militaires du "Plan D" a déclaré fin 1948 que c’est cette reconnaissance minutieuse et détaillée de ce qui se passait dans chaque village palestinien qui a permis au commandement militaire sioniste d’affirmer : "Sans la présence britannique nous aurions écrasé la révolte arabe en un mois !... car les Arabes palestiniens n’avaient personne pour les organiser correctement." [16]
La volonté de destruction de la Palestine rurale et l’expulsion des habitants pour la création d’un Etat "ethniquement pur" est patente. Le mot "nettoyage" figure d’ailleurs en toutes lettres sur les ordres donnés par le "Haut Commandement" aux unités sur le terrain.
Ben Gourion n’hésitera d’ailleurs pas à affirmer "Nos ennemis sont les paysans arabes !" [17]
Pas les opposants politiques, pas les propriétaires... Non ! Les cultivateurs pacifiques, ceux qui gênent le plan D par leur refus de se battre contre les sionistes, comme on peut le lire à plusieurs reprises dans les rapports des réunions de Ben Gourion et ses associés.
Soixante ans plus tard, Lieberman ne fera que confirmer cet objectif de "nettoyage" en proclamant : "Nous allons faire d’Israël un Etat ethniquement homogène !" [18]
Il y a des crimes contre l’humanité que tout citoyen aborde avec appréhension, ce sont ceux commis par ses propres dirigeants.
C’est ce qui est arrivé aux citoyens allemands qui, aujourd’hui encore, affrontent difficilement le récit des crimes des dirigeants nazis. C’est sans doute la même "gêne" qu’éprouvent de nombreux Espagnols quand ils sont confrontés aux exactions franquistes. Même malaise pour les Serbes et le massacre de Srebrenica, les Hutus et le génocide rwandais, les Belges et les crimes commis au Congo, les Français pour ceux perpétrés en Algérie, etc. Il est donc probable que les citoyens israéliens et les sionistes de bonne foi affronteront douloureusement les informations sur ce crime contre l’humanité qu’a été le sinistre "Plan Daleth". Ce texte est seulement le résultat des recherches d’un citoyen lambda qui veut "comprendre". Sauf oubli, on pourra trouver les références de chaque citation et information. Ainsi le lecteur pourra en vérifier la provenance et compléter ses connaissances. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit en rien de stigmatiser une population ! Seuls ceux qui ont fomenté ce plan et commis ces crimes doivent être dénoncés. En espérant que ce texte permettra à certains de faire face à une réalité douloureuse qu’on veut leur cacher... ou qu’ils se refusent de voir.
JPEG - 42.5 ko
Nakba - 1948 : près de 800 000 Palestiniens furent violemment chassés de leurs viles et villages par les milices sionistes, et le droit de retourner chez eux leur a depuis toujours été refusé
Nettoyage ethnique ? Plan Daleth [1] ? Vous délirez !
Comme pour tout crime, les commanditaires, les exécuteurs de ce plan "D" et les propagandistes de service ont d’abord tenté de nier son existence.
Mais depuis que certaines archives ont été rendues publiques et que les preuves se sont accumulées, ils cherchent à minimiser son importance en affirmant que ce n’était qu’un simple plan d’opérations militaires dans le contexte de la guerre ou à essayer de décrédibiliser ceux et celles qui ont découvert et révélé les faits.
C’est ainsi que l’historiographie officielle israélienne et ses officines de propagande cherchent à faire accroire que la destruction, il y a 65 ans, de quelques 530 villages, la fuite de près de 800 000 habitants et les milliers de morts palestiniens étaient simplement les conséquences malheureuses de la guerre... Et que la très grande majorité des "réfugiés" était partie de son plein gré !
Affirmer cela est mensonger et injurieux pour la vérité historique et pour les innombrables témoignages recueillis par d’éminents historiens comme Avi Shlaïm, [2] Walid Khalidi, [3] Ilan Pappe [4] Elias Sanbar [5] ou Nur Masalha. [6]
L’analyse des archives israéliennes disponibles a permis à ces historiens de vérifier la triste réalité : un nettoyage ethnique a bien débuté durant ces années-là.
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Partition décidée par l’ONU
Même Benny Morris, [7] l’historien sioniste (!) qui fut le premier à parler de l’existence de ce plan D reconnaissait qu’il y avait bien eu "nettoyage ethnique", tout en amenuisant son importance et le justifiant : "Il y a des circonstances dans l’histoire qui justifient le nettoyage ethnique. Je sais que ce terme est complètement négatif dans le discours du 21ème siècle, mais quand le choix est entre le nettoyage ethnique et le génocide - l’annihilation de votre population - je préfère le nettoyage ethnique (...) Un Etat juif n’aurait pas pu être créé sans déraciner 700 000 Palestiniens. Par conséquent il était nécessaire de les déraciner. Il n’y avait pas d’autre choix que d’expulser cette population. " [8]
Yoav Gelber [9], historien sioniste d’extrême-droite et partisan de l’expulsion totale des Palestiniens, affirme de son côté que ce n’est qu’un plan élaboré pour répondre aux attaques de l’ALA (Armée de libération arabe qui n’a jamais compté plus de 5.000 volontaires, majoritairement non-palestiniens !) et de la "Légion Arabe", 6000 soldats dirigés par des officiers britanniques pour le compte de Abdallah, roi de Transjordanie, opposé à la création d’un Etat palestinien.
L’affirmation de Benny Morris à propos du danger de génocide est assez absurde car, comme on le verra plus loin, ce nettoyage ethnique a débuté en 1947, bien avant la décision de partage de l’ONU et l’entrée en guerre des pays limitrophes. Il visait essentiellement des civils palestiniens.
Où était le risque de génocide pour les colons sionistes à ce moment ?
Pour les Palestiniens il en était autrement.
S’il est vrai que l’armée israélienne ne comptait "que" 40 000 hommes en mai 48, au moment de la déclaration d’indépendance, elle sera rapidement de plus de 100 000 hommes (plus importante en nombre que l’ensemble des forces de tous les pays environnants... et aussi bien mieux équipée (tanks, bombardiers...)
De leur côté, les Palestiniens étaient dispersés, inorganisés et peu armés et avaient parfaitement conscience que le rapport de forces était trop inégal.
Ben Gourion le déclara d’ailleurs lui-même : "Je pense que, majoritairement, les masses palestiniennes acceptent la partition comme un fait accompli et ne croient pas possible de l’empêcher ou de la rejeter (...) La grande majorité ne veut pas se battre contre nous." [10]
Mais, rien n’y fait !
La propagande israélienne a toujours présenté cette guerre comme la lutte d’un petit David juif affrontant un Goliath arabe alors que la réalité du terrain, révélée par les historiens modernes, montre qu’Israël n’a jamais été confronté à un véritable risque de défaite.
... Mais il est fondamental de maintenir le mythe fondateur du "petit peuple obligé de se défendre contre les barbares qui veulent l’exterminer." afin d’éviter ainsi toute accusation de crime contre l’humanité !
Le crime est pourtant incontestable.
Quand on met côte à côte les éléments recueillis par la Haganah [11] pour chaque village palestinien (plan, noms et adresses des habitants de sexe masculin, etc), contenus dans les annexes du plan D, et qu’on les compare avec le rapport des événements et les témoignages des habitants de ces même villages, force est de constater que l’adéquation est, majoritairement, parfaite !
On voit bien qu’il s’agit de l’application stricte et méthodique d’un plan de nettoyage ethnique.[12]
On peut toujours nier les faits, nier l’Histoire, nier les crimes... Cela porte un nom : négationnisme.
De A à C, ou comment peaufiner un plan
Quand Ben Gourion et les chefs de la Haganah finalisèrent le "Plan D" le 10 mars 1948, il y avait déjà de nombreux mois qu’il avait été "testé".
En effet, les archives israéliennes révèlent qu’on n’avait pas attendu la décision de partage de l’ONU (29/11/1947), ni la fin du Mandat britannique (14/5/1948) pour passer à l’attaque.
Quand le 14 mai 1948, Ben Gourion proclame l’indépendance d’Israël, les forces sionistes avaient déjà expulsé par la violence près de 250.000 Palestiniens et 200 villages avaient déjà été détruits. [13]
... Près de six mois avant le début du conflit avec les pays arabes limitrophes !
Il y avait déjà eu, bien entendu, les plans A, B et C.
Le plan A datait de 1937 et exposait les lignes directrices de la conquête de la Palestine en cas de retrait des troupes britanniques.
Les deux suivants affinèrent le projet.
Le plan C énumérait notamment, avec précision, les actions punitives à exécuter contre la population : "Tuer les dirigeants politiques, agitateurs et soutiens financiers, s’en prendre aux transports et moyens de subsistance (puits, moulins, etc)." [14]
Le "Plan D" complétait et finalisait les trois premiers.
Il détaillait notamment les moyens d’action pour l’expulsion totale et systématique de la population palestinienne de l’ensemble du territoire.
L’opération bénéficiait aussi de tous les renseignements accumulés par les "collecteurs" du FNJ (Fonds national juif) depuis les années 30 : plans des villages, photos, composition sociologique, nombre d’habitants de sexe masculin (de 16 à 50 ans), noms des notables, etc.
Pour chaque village, une liste des Palestiniens qui s’étaient opposés aux Britanniques et avaient combattu le mouvement sioniste avait été établie.
Ces éléments ont été le moteur des pires atrocités commises contre les civils.
On y retrouve des ordres précis aux "brigades opérationnelles", tels que :
"Destruction de villages (y bouter le feu, les faire exploser et planter des mines dans les débris), en particulier les centres de population dont le contrôle continu est difficile. (...) Réaliser des opérations de recherche et de contrôle en fonction des lignes de conduite suivantes : encerclements des villages et fouille de ceux-ci. En cas de résistance, les forces armées doivent être détruites et la population expulsée en dehors des frontières de l’État hébreu". [15]
Yaël Yadin, un des chefs militaires du "Plan D" a déclaré fin 1948 que c’est cette reconnaissance minutieuse et détaillée de ce qui se passait dans chaque village palestinien qui a permis au commandement militaire sioniste d’affirmer : "Sans la présence britannique nous aurions écrasé la révolte arabe en un mois !... car les Arabes palestiniens n’avaient personne pour les organiser correctement." [16]
La volonté de destruction de la Palestine rurale et l’expulsion des habitants pour la création d’un Etat "ethniquement pur" est patente. Le mot "nettoyage" figure d’ailleurs en toutes lettres sur les ordres donnés par le "Haut Commandement" aux unités sur le terrain.
Ben Gourion n’hésitera d’ailleurs pas à affirmer "Nos ennemis sont les paysans arabes !" [17]
Pas les opposants politiques, pas les propriétaires... Non ! Les cultivateurs pacifiques, ceux qui gênent le plan D par leur refus de se battre contre les sionistes, comme on peut le lire à plusieurs reprises dans les rapports des réunions de Ben Gourion et ses associés.
Soixante ans plus tard, Lieberman ne fera que confirmer cet objectif de "nettoyage" en proclamant : "Nous allons faire d’Israël un Etat ethniquement homogène !" [18]
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